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Crédit photo : Mathieu Pothier
Les showcases francos
C’est assez rare de voir les bars remplis à craquer un samedi après-midi, mais pour les showcases franco de M pour Montréal, le Quai des Brumes et l’Escogriffe étaient excessivement pleins. Nous avons affronté la foule de délégués sortant de leur hangover brunch pour aller voir les performances de deux de nos préférés, Mon Doux Saigneur et Lydia Képinski.
Il faut donner un certain crédit à Emerik St-Cyr Labbé. Les dernières années l’ont vu évoluer à une vitesse folle en tant qu’artiste. Il y a peu de temps, on le voyait en 5 à 7 au même endroit, sur la scène du Quai des Brumes, avoir du mal à regarder la foule entre ses morceaux et être painfully awkward lorsqu’il ne jouait pas. Samedi, c’était un gars confiant et en contrôle qui présentait une version écourtée de son spectacle pour les délégués de M pour Montréal. Les aspects rock de son album Mon Doux Saigneur étaient plus assumés sur scène et rien ne semblait le déranger, même pas deux des cordes de son guitariste, qui ont décidé de se briser en plein milieu d’un morceau. On aime bien cette version 2.0 du projet, à revoir en live dès que possible.
La grande gagnante des dernières Francouvertes, mademoiselle Lydia Képinski, graciait l’Escogriffe de sa présence de l’autre côté du mur. Si dans les semaines suivant son couronnement, on s’est un peu lassé d’entendre ses morceaux, c’est avec plaisir qu’on les retrouvait cette fois. Prouvant encore une fois qu’elle a du charisme à revendre (quand elle veut bien le sortir…), elle a réussi un exploit qui est assez rare pendant les showcases de M pour Montréal: elle a réussi à faire taire la foule simplement en jouant. Les morceaux ne figurant pas sur son EP, qu’elle traîne lors de ses prestations depuis un moment déjà, laissent présager de belles choses pour un futur album de Képinski. On remet «M’attends-tu» dans notre playlist de novembre en attendant.
Les découvertes
Que serait un festival sans quelques petites découvertes! Si on a évité les «gros» spectacles pendant M, c’est bien pour se donner la chance d’être surpris, étonnés, voire même charmés dans les petites salles. Jeudi, c’était le groupe de dreamy-psych-pop Anemone qui nous enchantait au Café Cléopâtre. On sentait un certain sérieux dans leur prestation; la flower child et meneuse du groupe, Chloe Soldevilla, gardait ses interactions avec le public au minimum et mettait toute son énergie dans sa performance. Pour ceux qui ont vu le film, c’est comme si The Love Witch savait manier le clavier. On craque pour sa voix de porcelaine et son petit air naïf bien calculé. Vivement l’album en 2018.
Vendredi c’est Louize, la nouvelle version du groupe Fire/Works, qu’on passait voir en début de soirée au Divan Orange. On a particulièrement aimé leur nouvel extrait, «Premonition» et les moments de franche complicité entre les membres sur scène. On surveille le projet de près.
Plus tard, c’est Partner et leur punk(ish)-rock enjoué qui nous a donné un deuxième souffle à la Casa del Popolo. Même si les influences du classic rock étaient aussi bien présentes chez ce duo queer, les multiples solos de guitare nous ont semblé superflus, surtout dans les morceaux d’inspiration plutôt 90’s grunge. L’énergie et l’aspect très raw du groupe rattrapaient le coup et c’est pourquoi il est aussi l’un de nos coups de coeur de cette édition de M pour Montréal.