Nos aventures aquatiques à Osheaga 2017 sur l’Île Notre-Dame, jour 1

Après que l’on ait appris que Solange ne se pointerait pas à Osheaga ce vendredi et regardé les prévisions météo, le coeur était moins à la fête en prenant la ligne jaune en direction de l’Île Notre-Dame. Premier constat: c’est loin! Tout le monde le dit, mais ça surprend quand même. Entre le métro et l’entrée du nouveau site, c’est presque une randonnée qu’il faut entreprendre, avec des ponts, des chemins de terre et beaucoup, beaucoup d’autres festivaliers.

Un coup sur place, on se réjouit: on est arrivé à temps pour attraper le groupe montréalais Vulvets sur la scène des Arbres. Les anciennes participantes des Francouvertes nous ont offert un petit aperçu d’un premier album à venir qui s’annonce très prometteur. Leur son vogue entre le garage et le surf-rock, mais rappelle parfois les beaux jours des homecoming dances américaines sur des slows bien sentis. Elles nous ont joué leur «plotte-surf» avec un entrain admirable vu la chaleur accablante de ce début d’après-midi. Ce sera d’ailleurs le seul moment de la journée qui nous fera craindre les coups de soleil!

Quand la météo joue avec le planning

Ensuite, comment dire, le planning a «pris le champ»! Une pluie torrentielle s’est abattue sur les festivaliers pour la première et certainement pas la dernière fois de la journée. Soudainement, des milliers de personnes se sont toutes retrouvées sur un pied d’égalité. Imperméables, ponchos, sacs de vidanges pour se couvrir; sous une tente, un arbre ou un pont, chacun a essayé de se protéger du mieux qu’il pouvait. Mauvaise nouvelle pour le couple déguisé en cerf et en biche: leur maquillage ne tiendra malheureusement pas le coup.

De notre côté, l’orage qui sévissait a également entraîné une tempête de textos entre collaborateurs, à savoir si les spectacles étaient annulés, suspendus, etc. Finalement, beaucoup plus de peur que de mal alors que quelques prestations ont dû être annulées ou raccourcies, mais en général, ce sont surtout les spectateurs qui en ont soupé.

Continuer malgré tout

Entre deux averses, nous avons quand même pu voir Leif Vollebekk chanter ses doux morceaux devant un public complètement captivé. Malgré les parapluies des dames en première rangée, l’expérience était tout à fait charmante. La mélancolie d’un Leif au piano avec sa «Vancouver Time» (Twin Solitude, 2017) sous une petite pluie incessante: magnifique! Le plaisir fut de courte durée, par contre, puisqu’au milieu de la performance, un autre orage s’est pointé le bout du nez. Sur scène, Leif s’est excusé à son public: «I’m sorry about the rain, it’s my fault, I ordered it for later!», pendant qu’on allait se mettre à l’abri sous les branches d’un arbre pour éviter le pire. Damn you, Leif!

Une paire de bas nouvellement mouillée plus tard, on arrive devant la scène principale juste à temps pour attraper la dernière pièce du groupe d’indie-pop Glass Animals. Les synths et l’influence hip-hop du morceau «Pork Soda» (How to Be a Human Being, 2016) ont entraîné la foule à danser nus pieds dans les flaques d’eau qui s’étaient créées dans le faux gazon du site. Petit moment d’euphorie en groupe sous de rares rayons de soleil. Dave Bayley, le frontman du groupe, semblait complètement ébahi devant la scène qui se déroulait à quelques mètres de lui. Preuve qu’à Osheaga, le party ne se laisse pas éteindre par la pluie!

De l’autre côté du site, l’ambiance était relativement plus calme pour le début du show de The Shins. Puisque leur performance devait être raccourcie, ils nous ont rapidement promis de ne faire que leurs hits. Entre les interactions nombreuses avec le public et le canon à confettis qui s’en est donné à cœur joie au début du spectacle, ils ne nous ont pas déçus. (Petite pensée pour tous ceux qui ont dû passer le reste de la journée avec des petits bouts de confettis mouillés dans les cheveux.) La charmante «Simple Song» (Port of Morrow, 2012) a conquis le public, qui balançait les bras en unissons, alors que leur dernière, une reprise d’«American Girl» de Tom Petty, a terminé le set en beauté.

Finalement, les headliners

Déjà la fin de la journée, avec les bottes humides, la frange frisée et un K-Way qui a fait ses preuves, on se dirige vers la scène de la Rivière pour voir les gars de MGMT. L’anticipation était à son comble devant la scène, et quand ils ont entamé «Time to Pretend», tirée de leur album Oracular Spectacular (2007), la foule est devenue folle. Même si l’album a déjà dix ans, le public redemandait des «Electric Feel» et «Kids», mais restait un peu plus froid face aux pièces plus récentes qui sont très psychédéliques.

Lorde: LE nom qui a fait acheter tant de billets pour le festival cette année. On avait attendu avec impatience cette grande dame d’à peine vingt ans toute la journée. Partiellement parce que son petit dernier, Melodrama, est un excellent album, mais aussi parce qu’on avait hâte de rentrer au sec. Avec sa robe blanche tout droit sortie du dernier Sofia Coppola, la jeune reine de la pop était une vision, une enfant terrible qui saute partout pendant son premier morceau, «Tennis Court» (Pure Heroine, 2013).

Sa prestation au Lollapalooza la veille avait été annulée à cause de la météo et elle nous a avoué être pleine d’énergie refoulée pour Osheaga, et sa fougue nous a rapidement fait oublier la bouette, la pluie et le froid pour danser avec abandon. Après des succès de son premier album, «400 Lux», «Buzzcut Season», elle nous a finalement offert l’une de ses dernières pièces, «Homemade Dynamite», qui a su nous achever.

Vidé par cette journée sous la flotte, on est reparti s’engouffrer dans le métro avec les autres humains avant la fin de sa prestation. Tout ça pour mieux vous revenir demain, avec nos péripéties aquatiques.

Les highlights de la journée pour sourire, chapitre 2

• La robe à flamants roses de Dorothée des Vulvets.

• Créer des liens avec des inconnus américains sous les branches d’un arbre pendant l’une des pires averses de la journée.

• Croiser Geoffroy dans un after-party et lui pardonner silencieusement pour nos collègues de ne pas avoir joué «Coastline».

• Perdre le contrôle de ses glandes lacrymales pendant quelques instants au début de la prestation de Lorde. #girlcrush #pleursdanslapluie