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Crédit photo : Mathieu Pothier
La soirée a débuté sur une touche d’humour, puisque la voix féminine qui fait office de présentatrice durant le festival a prié les spectateurs d’accueillir chaleureusement Milk & Bone, alors que c’était FOXTROTT qui allait faire son entrée sur scène une minute plus tard. Une fois cette erreur corrigée, et la foule ayant rigolé certes un peu, Marie-Hélène L. Delorme a foulé les planches aux côtés de ses deux musiciens, Erla Axelsdotti au cor français et Christian Olsen à la batterie.
En première partie de spectacle, celle qui a chanté «Driven» à Pénélope McQuade deux jours plus tôt a présenté plusieurs titres à paraître sur son album A Taller Us, disponible le 6 novembre sous l’étiquette londonienne One Little Indian (Björk). «Ce que vous entendez là, c’est mon album qui n’est pas encore sorti. J’ai vraiment hâte de vous le présenter», a-t-elle affirmé au public, composé de nombreux visages connus et inconnus.
La pièce «Shields» a créé un certain engouement, de même que sa reprise de «There Is a Light That Never Goes Out» de The Smiths, mais c’est rien à comparer de «Driven», où deux danseurs, Chad E. Concepcion et Raphaël Gagnon, sont venus se planter à l’avant-scène pour exécuter une chorégraphie gracieuse et mécanique à la fois dans un synchronisme quasi parfait. Avec sa voix tourmentée qu’elle maîtrise avec brio, FOXTROTT est une valeur sûre qui risque de faire du bruit. Pas mal de bruit.
Peu de temps après, les deux chouchous de 22 et 24 ans Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne se sont placées derrière leur clavier, exécutant «Elephant» avec la grâce qu’on leur connaît. Afin de favoriser l’immersion du public noctambule dans leur univers pop électro, elles ont poursuivi leur lancée avec «Easy to Read», les doigts de Laurence alternant les arpèges à l’aide de sa mini guitare. «Coconut Water» a ensuite provoqué force applaudissements.
«C’est un honneur pour Camille et moi de jouer au Festival de jazz. Nous avons toutes les deux une formation en jazz classique et, pour l’occasion, on vous a préparé un petit quelque chose», a confié Laurence Lafond-Beaulne, avant de chanter en tandem avec sa complice «A Funny Valentine» de Frank Sinatra, que l’Irlandais James Vincent McMorrow avait chanté, a capella, devant les spectateurs du Métropolis trois jours plus tôt.
«Comme vous l’aurez remarqué, on va offrir des nouvelles tounes et des covers pour meubler le temps. Notre album fait juste 30 minutes!», a complété Camille Poliquin, tout sourire, avant qu’elles chantent, avec émotion et concentration, une reprise de Sufjan Stevens, avec la pièce d’ouverture de Carrie & Lowell, «Death With Dignity».
Pour une fois, c’était la soirée de Milk & Bone, les deux filles ont donc eu toute la liberté de se laisser aller, et les projections de Félix Gourd ont apporté une dimension fort intéressante au spectacle. Même si la plupart du temps les formes géométriques n’accrochaient l’œil que l’espace de quelques secondes, l’œil gourmand a néanmoins réussi à capter de belles images, qui auraient mérité d’être plus organiques qu’abstraites.
Elles sont revenues à minuit, après une heure de spectacle, interpréter «New York» avant d’adresser un ultime au revoir. L’impolitesse des festivaliers, qui ont parlé pratiquement toute la soirée, n’aura heureusement pas réussi à ternir les performances des deux groupes. Une chance que Maire-Hélène L. Delorme ne s’est pas gêné pour le dire de façon amicale au micro durant sa prestation! Mais le silence imposé n’aura duré que l’espace d’une chanson.
Vous pouvez télécharger jusqu’à midi aujourd’hui leur reprise de la chanson «My Funny Valentine» de Frank Sinatra sur leur site officiel au www.milkandbone.mu/jazz.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Elephant
2. Easy To Read
3. Coconut Water
4. Tomodachi
5. X
6. My Funny Valentine (reprise de Frank Sinatra)
7. Sochi
8. Death With Dignity (reprise de Sufjan Stevens)
9. Pressure
10. Poison
11. Watch
Rappel
12. New York