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L’Irlandais James Vincent McMorrow en formule solo au Métropolis de Montréal

Comme un seul homme

Publié le 3 juillet 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : Mathieu Pothier

Alors qu’on s’imaginait entendre les ballades folk de James Vincent McMorrow en formule full band, l’Irlandais est au contraire arrivé seul sur scène, et l’est demeuré jusqu’à la toute fin. Malgré l’invitation du Festival International de Jazz de Montréal, c’est en solo que l’auteur-compositeur-interprète de 32 ans a décidé de se présenter, sans tambour ni trompette. Et c’est bien le cas de le dire! En première partie de concert, c'est le chanteur américain Kevin Garrett qui a cassé la glace.

Même s’il était seul sur la grande scène du Métropolis, James Vincent McMorrow s’est fort bien débrouillé, étant plus loquace qu’à l’accoutumée, et c’était bien tant mieux. Même s’il avait tendance à raconter des anecdotes sans intérêt, comme les films Mad Max, qu’il a adoré, et Get Hard, qu’il a détesté, il a réussi à combler le silence de sa seule présence, gardant ses spectateurs jusqu’au bout. C’est par ailleurs avec «Hear the Noise That Moves So Soft and Low» qu’il a cassé la glace, un morceau de son premier album Early in the Morning.

Œuvre phare au sein de sa courte discographie, qui ne contient que le plus récent et moins marquant Post Tropical, ce premier opus a eu une place de choix, comme toutes les chansons sont aussi agréables à écouter en formule voix-guitare ou voix-clavier. C’est d’ailleurs avec «We Don’t Eat» qu’il a enchaîné, provoquant une salve d’applaudissements bien sentis surtout à l’avant-scène. Le Métropolis n’était peut-être pas rempli à craquer, seulement à moitié à vue d’œil, mais cela ajoutait au caractère intime et féérique du spectacle.

Tout juste avant «Sparrow and the Wolf», James Vincent McMorrow a chanté a capella une version raccourcie de «My Funny Valentine» de Frank Sinatra, avant de jouer «Red Dust», qu’il a terminée sur une note vocale à donner le grand frisson. Une seconde a passé avant que la foule l’applaudisse chaleureusement. Il faut l’avouer, l’Irlandais a du coffre et peut atteindre des sommets vertigineux avec son instrument. Les pièces «Follow You Down to the Red Oak Tree», «Breaking Hearts» et «Cavalier» se sont avérés de fort beaux moments.

«If I Had a Boat», probablement le plus beau morceau de son répertoire, a été réservé pour l’ouverture du rappel, après quoi il a chanté, unpluggued avec sa guitare, l’exquise «And if My Heart Should Somehow Stop», avant de quitter la scène visiblement touché par la réaction du public. Malgré l’ambiance très smooth et le choix de la salle, probablement qu’un Club Soda aurait davantage convenu à James Vincent McMorrow, ce fut un beau spectacle qui nous a permis de découvrir un artiste timide, mais qui peut s’avérer attachant et même drôle, par moments.