L’humidité et l’incertitude au jour 1 d’Osheaga 2018

Vous avez lu le retour d’Édouard à la première page et vous en redemandez? Et bien, sachez que mon parcours a été très différent du sien! Habituellement, je suis quelqu’un qui tripe plus sur le rock que la pop, à quelques exceptions près, mais en ce premier jour d’Osheaga, j’ai légèrement sorti de ma zone de confort pour vivre une autre expérience.

Une jeune Ontarienne croisée à la sortie du site a su bien résumer une grande partie de ce vendredi au parc Jean-Drapeau: «I’ve never been this hot in my life». Et croyez-moi, elle ne parlait pas seulement de son look. L’humidité et les températures caniculaires de l’été montréalais ont fait fondre maquillage, crème solaire et pudeur sur le site du festival tout au long de la journée. Oui, ça fait cliché d’ouvrir un texte en parlant de la météo, mais croyez-moi, si vous y étiez, vous auriez envie d’en parler vous aussi!

Les dames de la grande scène

Le début de ma journée était beaucoup moins rock, assise dans l’herbe à écouter Jenny Lewis et ses mélodies à saveur country. Pour une fille de Las Vegas, Lewis sait très bien imiter le southern charm. Avec sa crinière rousse, son one-piece fleuri à franges et des instruments rose bonbon, elle était parfaitement charmante. Quoi qu’on aurait préféré entendre sa «Happy» ou «Just One Of The Guys» sur une scène plus petite que la scène de la Rivière, la scène principale du site, qui était beaucoup trop grande pour l’artiste.

Plus tard, on a vu tout le potentiel de ladite scène avec une prestation mémorable de St. Vincent. Tout au long du show, des projections artsy et colorées de Clark étaient projetées derrière elle sur les écrans géants en alternance avec des shots de la performance live.

Annie était en forme et puisqu’elle était plutôt programmée tôt dans le line-up de la journée, le public était assez peu nombreux (quand on compare à la foule présente plus tard pour les Yeah Yeah Yeahs, par exemple), donc on pouvait voir la musicienne en chair et en os sans trop de problèmes. Ce qui est très rare pour moi du haut de mon 4’10”! Les morceaux de son excellent album Masseduction se sont succédé les uns après les autres. «Los Ageless», «Masseduction» et «New York» m’ont particulièrement marquée. À la fin de son heure, Annie Clark avait le rouge à lèvres smeared partout, le mascara qui coulait et l’air d’une vraie badass. J’en aurais pris bien plus.

La danse des gentlemen

Jusqu’ici tout allait bien, j’étais toujours dans ma petite bulle de confort à siroter une délicieuse bière de festival en faisant griller ma peau de rouquine devant des musiciennes que je connais et que j’aime. C’est avec un montage de Beavis et Butthead et un remix d’«Another Brick in the Wall» de Pink Floyd que j’ai appris à connaître Portugal. The Man en live.

Le groupe donne dans une espèce de psych-pop avec des touches EDM qui ne m’ont pas du tout rejointe. Par contre, leur sens de l’humour a su me charmer assez rapidement. Au début de la prestation, un message était projeté, en français (!), expliquant que les gars ne sont pas très doués à être drôles entre les morceaux, mais qu’ils projetteraient à l’occasion d’autres messages sur l’écran pendant la prestation. Même si je ne suis pas devenue fan, la réaction du public ne mentait pas et ils se sont donnés à fond pour les Américains. Au moment de clore avec «Feel It Still», le public sautillait et dansait en oubliant la chaleur et les orteils piétinés.

Ma journée s’est terminée avec les fameux ODESZA, tout en majuscule, svp. J’avais longtemps entendu parler du duo de musique électronique, mais je ne m’attendais pas à avoir envie de sauter dans une fontaine pour danser sur leurs beats. Ce n’est pas du tout mon genre, mais je me suis laissée gagner par la frénésie de la foule autour de moi, même lorsqu’ils ont samplé un bout de «The Locomotion».

Était-ce la fatigue? Un coup de chaleur? Un excès de la délicieuse bière mentionnée ci-haut? Je ne le sais pas, mais je me suis fait aller les hanches avec la foule avant de reprendre le chemin du métro. J’y ai même gagné une épaule recouverte de glitter après une collision accidentelle avec une autre festivalière. Les risques du métier, que voulez-vous!

Maintenant, je termine ses lignes rapidement et je me dirige vers le parc Jean-Drapeau pour une journée beaucoup plus rock! Souhaitez-moi bonne chance avec la pluie!

Des highlights en rafale:

• Des petits bateaux loués qui klaxonnent les festivaliers en passant sous l’un des ponts du site.
  
• Les musiciens de St. Vincent qui portent des morphsuits (Edouard m’a appris que ça s’appelait comme ça, moi j’allais dire qu’ils avaient des bas de nylon sur la tête.)
  
• Une fan qui chante avec Karen O des Yeah Yeah Yeahs et qui ca-po-te sa vie