«Les 25 ans de Mado Lamotte» au Métropolis de Montréal

«Toute la semaine les journalistes m’ont demandé où je me voyais dans 25 ans. Les nerfs! On peux-tu juste revenir sur ces premières 25 années-là avant de parler des prochaines?», a-t-elle lancé pour commencer la soirée. Après avoir chanté une première chanson («Il y a de l’amour dans l’air») et dédié sa soirée aux célibataires «qui ne sont pas seuls ce soir, parce qu’on fête tous ensemble», Mado a entrepris de raconter son enfance et ses débuts dans le monde du spectacle. Et c’est en partie en rappant qu’elle l’a fait. Il était malheureusement difficile de bien saisir toutes les paroles, mais ce fut tout de même l’un des bons numéros du spectacle.

Après le rap, Mado a continué sa rétrospective, insistant sur le fait qu’elle s’était finalement beaucoup amusée dans le dernier quart de siècle. «Je fais le seul travail au monde où on peut rire du monde, boire sur la job, frencher et être payée pour ça! C’est extraordinaire!» Si Mado ne sait pas encore où elle sera dans 25 ans, elle sait où elle ne veut pas être. «J’espère juste pas finir dans le train de Josélito. Je veux pas virer matante avant le temps!» Ça commençait plutôt bien, mais ça s’est un peu gâché peu de temps après, alors qu’une vidéo relatant l’enfance de Mado et de sa sœur Nicole devait être présentée. Il y a eu plusieurs tentatives, mais sans succès. La vidéo n’a jamais pu être montrée.

Ne se laissant pas déconcentrer par ce pépin technique, Mado est revenue sur scène avec une nouvelle tenue. Ce n’était que le premier d’une quinzaine de changements de costumes. «Je sais pas pourquoi ça fonctionne pas, c’est un peu tout croche ici, on se croirait au Cabaret Mado!», a-t-elle blagué pour ramener l’attention du public, qui semblait un peu mal à l’aise de tous ces problèmes techniques. Heureusement, cela s’est vite dissipé et Mado a su capter de nouveau leur attention pour les deux heures qui ont suivi. Tout au long de la soirée, la public a eu droit à divers numéros de chant (notamment avec la participation de Sylvie Desgroseillers, Emily Bégin, Martine St-Clair et l’ensemble vocal Extravaganza), de danse, de variété et… de Mado qui continuait de raconter son histoire.

La principale faiblesse du spectacle était les longueurs qu’il y a eu à quelques reprises durant la soirée. Alors que Mado venait d’avouer qu’elle détestait le bingo, même si elle a organisé des soirées pendant près de vingt ans, une vingtaine de drag queens sont venues sur scène réciter l’Ode au bingo. Amusant clin-d’œil à la pièce de Michel Tremblay, mais un peu trop long. Le public n’était pas là pour voir Les Belles-sœurs. Même chose pour l’hommage à Céline Dion, beaucoup plus énergique mais également un peu trop long.

Les meilleurs numéros de la soirée étaient sans contredit les performances des chanteuses invitées, surtout celle d’Emily Bégin, venue chanter «Où sont les femmes?», le succès de Patrick Juvet.. Coup de cœur également pour Martine St-Clair, qui a chanté «Like a Virgin», de Madonna mais version ballade.

Il aurait fallu plus de numéros de ce genre, et un peu moins de «blabla» de Mado, qui était plutôt douce, contrairement à son habitude. Une seule fois elle a dit se faire plaisir et est descendue dans la salle pour «aller rire du monde». Après deux ou trois «voyons donc, ça sort d’où ce linge-là?» et autres commentaires semblables, c’en était tout, et elle est remontée sur scène. Toute la soirée était un mélange de ce qui se fait généralement au Cabaret Mado et de numéros qui se voulaient un peu différents. C’était malheureusement plus ou moins bien réussi, et il était difficile de comprendre où Mado Lamotte souhaitait s’en aller avec ça.

Malgré tout, c’était un bon spectacle, présentant des numéros de qualité et qui ont visiblement fait un grand plaisir à la reine du Village. En attendant le prochain anniversaire, la fête continue toutes les semaines au Cabaret Mado.

*Pour voir les photos de la soirée (et les dizaines de costumes de Mado), vous pouvez consulter notre dossier photo sur notre page Facebook.