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Crédit photo : Mathieu Pothier
«Le show des auteurs: Nous sommes Éric»
Bien que le rassembleur Ghyslain Dufresne et l’irrésistible Linda Bouchard soiennt revenus à leur poste dans l’interprétation des sketchs des neufs derniers finissants auteurs de l’ÉNH, accompagnés de l’indomptable Simon Laroche et de l’imprévisible Dom Massi, on a quand même essayé de donner un nouveau souffle à l’ensemble. Sans déroger du concept de base des sketchs, au lieu d’alterner chansons, situations et diverses catégories de sujets dérivant souvent vers la politique, on a ici tenté d’unifier l’ensemble à l’aide d’un thème récurrent. Dans le cas présent: un hommage lassant et injustifié à Éric Lapointe.
Oui, pendant tous les sketchs on fait une mention directe ou indirecte au chanteur alors que ses succès s’assurent de rythmer les entre-deux. À ce propos, une des créations les plus ingénieuses est certainement ce méta-sketch qui pousse le spectateur à regarder trois autres spectateurs du spectacle en cours, en train de s’auto-remettre en question face à la pertinence de l’ensemble avant de délirer dans un spectacle contemporain!
Restreint à quatre comédiens et un sujet qui revient ad nauseam, le soixante minutes sent beaucoup la redite et permet peu de diversité pour constamment satisfaire le spectateur, n’en déplaise à l’imitation remarquable de Patrice L’Écuyer que Simon Laroche a à offrir. On regrette ainsi cette contrainte thématique qui semble constamment réduire et limiter l’étendue de créativité qui habite néanmoins les auteurs, comme le démontre le très réussi segment d’une sortie du placard ruinée par une annonce encore plus singulière de la part des parents.
Comme de coutume, l’anonymat reste entier quant au cerveau derrière chacun des sketchs, mais on salue néanmoins les nombreux Hugo Bastien, Emma Berthou, Yan Bilodeau Gabriel Dagenais, Olivier Gagnon, Caroline Isabelle, Pier-Luc Ouellet, Lisa Talbot et Marie-Claudel Vincent qui gagneront certainement à se faire offrir plus de liberté dans un proche avenir.
«11 vies, les finissants humoristes 2015»
Dans une mise en scène signée par nul autre que Serge Postigo, les finissants de cette année proposent un concept des plus allumés, qui permet de les faire briller avec originalité sans nécessairement prendre le dessus sur les véritables étoiles du spectacle. Soyons clair : cette mise en situation d’écrasement d’avion et de survivants sur une île déserte est assez tape-à-l’oeil, avec son décor élaboré, constitué de tentes, d’un feu de camp et de grands panneaux roulants. Malgré tout, on s’arrange toujours pour faire déambuler dans une fluidité remarquable les onze humoristes qui se volent tour à tour la vedette.
Si l’absence de coup de coeur peut venir en tête, c’est que chaque membre de cette cohorte a au moins un petit quelque chose pour nous accrocher. Ils nous offrent tout à tour des anecdotes riches en rebondissements, et savent brillamment renouveler des concepts qu’on croyait usés.
L'avis
de la rédaction