Un peu de tout pour la cuvée 2014 des finissants auteurs et humoristes de l'ÉNH à Zoofest! – Bible urbaine

SortiesHumour

Un peu de tout pour la cuvée 2014 des finissants auteurs et humoristes de l’ÉNH à Zoofest!

Un peu de tout pour la cuvée 2014 des finissants auteurs et humoristes de l’ÉNH à Zoofest!

Publié le 16 juillet 2014 par Jim Chartrand

Crédit photo : http://grandrire.com

Chaque année, on ne se lasse pas de découvrir avec excitation l'avenir de l'humour québécois. C'est donc avec cette même fébrilité qui revient fidèle au poste à tous les ans qu'on peut constater, avec la cuvée des finissants auteurs et humoristes de l'École nationale de l'humour de Montréal, de quoi sont fait les nouveaux finissants présents dans le cadre de la 6e édition de Zoofest.

«La dénature humaine 100% sketches»

Voilà une façon plutôt dramatique d’intituler le show des finissants auteurs alors que les rires sont pourtant bel et bien au rendez-vous.

Comme de coutume, pas d’auteurs sur scène, mais plutôt des comédiens maisons qui interprètent avec dévotion et conviction un best of des sketchs qu’ont su pondre les finissants auteurs de l’École nationale de l’humour de Montréal. Cette année, pas de Sandrine Bisson au menu, mais plutôt un rescapé des Chick’n Swell, Ghyslain Dufresne, la pétillante Linda Bouchard, et les forts méritants Louis Courchesne et Raphaëlle Lalande.

Dans une mise en scène de Nicolas Boucher, on fait usage de quelques meubles pour transformer l’espace en différents lieux du quotidien, alors que défilent par projections durant les transitions des citations absurdes de personnalités connues. Par exemple, un Christopher Reeves qui dirait: «Me semble que tout marchait mieux dans le temps». Des dérisions qui frôlent toujours les limites du bon goût, mais avec une assurance certaine.

Pour les sketchs en question, on fait dans la variété alors qu’on transforme des sujets vagues tels que l’idéalisme, la désuétude, la vantardise et la foi en moments saugrenus où l’on retrouve autant des words battle religieux, une date ratée qu’une discussion entre un clavier et une souris d’ordinateur…

Encore une fois, difficile de dire qui des Catherine Chiasson, Julien Chidiac, Antoine Desjardins-Cauchon, Charles-Alex Durand, Marc-Antoine Fortier, Simon Lafrance et Odrée Rousseau est véritablement responsable des quelques onze sketchs présentés lors du spectacle, mais on salue certainement leur créativité.

Critique-La-cuvee-des-auteurs-et-finissants-ENH-Zoofest-2014-Montreal-Bible-urbaine

«La tournée des finissants humoristes – cuvée 2014»

Il faut l’avouer, difficile de succéder à la cuvée 2013, qui était certainement d’une grande force comme on le constate avec les spectacles de la 6e édition du Zoofest, dont une grande part des participants sont issus. Pourtant, avec son beau lot de variétés, il y a certainement moyen de trouver sa tasse de thé parmi les très enthousiastes douze finissants cette année.

Certes, rien de révolutionnaire au menu, mais ce n’est pas nécessairement ce que l’on recherche. Comme quoi, raconter des tranches de vie peut sembler banal, mais quand on le fait aussi bien que Francis «5 pieds 5» Lemieux ou Charles Deschamps, qui termine avec une finale particulièrement touchante et inattendue lorsqu’il parle de son implication à sa passion pour les sports extrêmes, on a de quoi oublier le côté un peu plus familier de Marie-Line Pitre, qui peut rapidement passer pour une Cathy Gauthier version light, alors qu’on tombe vite sous le charme rassembleur d’Ève Côté et ses idées pas si bêtes qu’elles en ont l’air au premier abord!

On ne peut passer sous silence également la présence de nombreux personnages tels que Jose-Juan, interprété avec énergie par Christopher Reggiani, qui semble prêt à succéder au Rico de Stéphane Rousseau, alors que de son côté, Simon Zod Girard ose avec son inspecteur Stewart une incessante et ambitieuse narration qui paraît aussi exaltante qu’essoufflante.

Aussi, on a retrouvé plusieurs malaises volontaires, dont les conseils de gardiennage plutôt inusités de l’allumeuse Myriam Alepin, tandis qu’Alexandre Bouchard a évoqué Guillaume Gallienne en revendiquant son hétérosexualité qu’on ne semble pas vouloir lui accorder. Rien par contre pour surpasser le désespoir amoureux de Marie-Lyne «la folle» Joncas, ou du Français Alban Jouvin qui fréquente dangereusement les limites du bon goût pour notre plus grand plaisir!

Enfin, mention honorable à Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques, non seulement pour son nom complet, mais également à sa façon bien à lui de faire entrer en collision deux univers distincts: celui de la classe et celui du monde commun. Tout comme Joe Guérin, cet énergumène indescriptible qui repousse les limites de l’humour absurde avec d’épatantes capacités.

Voilà donc une belle brochette de finissants qui savent exposer un bon lot de qualités et de caractéristiques qui savent, comme ils le scandent à l’unisson lors du numéro d’introduction, les rendre si uniques.

Espérons donc que dans un autre contexte, comme un avenir qu’on leur souhaite proche dans une durée qui excédera les cinq minutes de convenance, qu’ils sauront peaufiner le meilleur d’eux-mêmes, travailler sur de véritables chutes à leurs sketchs qui souvent semblaient seulement se terminer pour respecter le temps alloué, et devenir l’humoriste, métier dont ils ont toujours rêvé. Car après tout, c’est ce que l’on retient du spectacle: l’idée de rêves qui, dans ses formes aussi simplistes qu’inusitées, semblaient teinter chaque sketch de ces jeunes remplis de promesses.

«Les finissants auteurs et humoristes de l’École Nationale de l’Humour» continueront de surprendre les spectateurs au studio Hydro-Québec du Monument-National les 16, 17, 22, 23 et 24 juillet prochains, respectivement à 19 h et 22 h.

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début