Le premier one woman show de Valérie Blais – Bible urbaine

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Le premier one woman show de Valérie Blais

Le premier one woman show de Valérie Blais

Dans toute sa splendeur

Publié le 17 juillet 2015 par Camille Masbourian

Crédit photo : Mathieu Pothier

Valérie Blais n’a peut-être pas reçu la grâce dans son «kit de départ dans la vie», mais elle réussit tout de même à éblouir avec ce premier one woman show dans lequel elle se met à nu (et en tutu!), en abordant des sujets très personnels, notamment sa maternité tardive et sa très, très grande pudeur. Elle en profite également pour essayer de régler le conflit des générations. Gros programme.

Arrivée sur scène habillée en ballerine, Valérie Blais explique qu’elle prend des cours de ballet pour apprendre à devenir plus gracieuse, une qualité qui, selon elle, ne lui a pas été fournie à la naissance. «Ma mère voulait avoir une fille gracieuse, reconnue pour sa bonne humeur. À la place, elle a eu une fille grasse reconnue pour ses sautes d’humeur!» Elle dit admirer les «vraies femmes», celles qui sont capables de marcher avec des talons hauts, tout en tenant un verre de champagne. «Moi, si je porte des talons hauts, demande-moi pas rien d’autre en même temps. 98% de mes énergies sont mises à avancer sans tomber. Le 2% qui reste sert à respirer. À survivre.»

Après ce numéro dans lequel elle cite notamment en exemple la comédienne Andrée Lachapelle, la grâce incarnée selon elle, Valérie Blais disparaît quelques minutes, le temps de se changer, et étonnamment, de troquer ses chaussons de ballet contre des talons hauts! «Est-ce qu’il y a des gros dans la salle? lance-t-elle en revenant sur scène. Levez la main les gros. Est-ce que je crée un malaise? Non, mais je peux comprendre, c’est un peu tabou parler de son poids. Je vais faire ça simple. Levez la main si vous êtes assis à côté d’un gros.» Sans faire un numéro complet sur l’acceptation de son corps, sujet de plus en plus commun, elle l’aborde tout de même complètement naturellement dans différents contextes. Elle ne s’étend pas sur le sujet, mais ne l’évite pas non plus.

C’est d’ailleurs l’un des éléments rafraîchissants du spectacle de Valérie Blais. Elle trouve le moyen de parler de ce dont tout le monde parle, sans qu’on ait l’impression de l’entendre pour la millième fois. D’ailleurs, tout son numéro sur la sexualité et la pudeur est ainsi construit. Quand elle a annoncé qu’elle présenterait un one woman show, elle s’est fait dire qu’elle devait absolument parler de sexe, un sujet qui fait apparemment rire à tout coup. Elle en a donc fait un numéro dans lequel elle joue la pudique maladive, qui, ironiquement, reçoit toutes les confidences les plus croustillantes de ses proches. «Je sais pas pourquoi, j’attire les histoires de sexe comme Denis Lévesque attire les histoires d’ovnis et de bichons maltais.» 

Après avoir donné quelques exemples des confidences «traumatisantes» qu’elle a reçues, elle conclue en disant: «on m’a dit que je devais mettre 20% de ça dans mon show. Ça fait pas 20%, je sais, vous êtes déçus. On va prendre quelques minutes pour régler ça. Sortez vos téléphones intelligents. Ceux qui en ont pas, jumelez-vous avec quelqu’un. D’ailleurs, ceux qui n’ont pas de iPhone, je vous donne une minute pour arriver en 2015. Et j’en profite aussi pour rappeler que le boulevard Dorchester, ça n’existe plus. Ça s’appelle René-Lévesque maintenant. Bon, les autres, vous avez ouvert internet? Tapez Google. Écrivez sexe. Vous voyez en haut, où c’est écrit images? Tapez là-dessus, et scrollez pendant quinze secondes. Bon, ça va? On peut continuer?»

En guise de conclusion, elle offre un long, mais excellent numéro dans lequel elle dépeint les baby-boomers, les X et les Y, tout en tentant de les réconcilier. Personne n’est épargné, et elle vise  dans le mille à tout coup avec ses observations souvent acerbes. «Est-ce qu’il y a des Y dans la salle? Levez la main. En fait, lâchez votre iPhone, et levez la main. Il y en a pas mal. Est-ce que ça va les Y? Êtes-vous corrects? Est-ce qu’on vous donne assez d’attention? Non, mais ça s’exprime pas pendant une demi-heure pis ça tombe en convulsions, ce monde-là!» 

Valérie Blais n’utilise pas la technique une ligne un punch dans ce premier one woman show, mis en scène par Josée Fortier. Elle présente quelque chose de beaucoup plus théâtral, qui s’apparente à un monologue comique plutôt qu’à un spectacle d’humour au sens où on l’entend généralement, surtout que chaque numéro est suivi d’un noir de quelques secondes, une technique fréquemment utilisée au théâtre. Humoriste, comédienne, one woman show, monologue théâtral… Les étiquettes qu’on lui accole n’ont que peu d’importance. L’important, c’est que Valérie Blais donne tout un spectacle! 

L'événement en photos

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Par Mathieu Pothier

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