Le gala «Humour aveugle», animé par Jeremy Demay, au profit de la Fondation des aveugles du Québec – Bible urbaine

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Le gala «Humour aveugle», animé par Jeremy Demay, au profit de la Fondation des aveugles du Québec

Le gala «Humour aveugle», animé par Jeremy Demay, au profit de la Fondation des aveugles du Québec

Drôle mais éparpillé

Publié le 2 mars 2015 par Camille Masbourian

Crédit photo : Dom Bernier

Le gala Humour aveugle, servant à amasser des fonds pour financer les activités de la Fondation des aveugles du Québec, a eu lieu pour une 24e fois, le samedi 28 février, au Théâtre St-Denis. Cette première partie (la deuxième aura lieu le 28 mars prochain) était animée par le Québécois d’adoption Jeremy Demay, qui nous avait séduits il y a déjà presque deux ans avec son premier one man show, et dont on ne cesse d’entendre parler depuis. Si l'humoriste a été impeccable à l’animation, les autres humoristes invités ont quant à eux offert des performances amusantes mais inégales.

L’animateur de la soirée a commencé avec un numéro d’improvisation avec le public, un concept volé à son propre spectacle Ça finit pu d’bien aller, mais qui se colle beaucoup mieux à une soirée comme celle-ci. Prenant comme «victimes» tout au long de la soirée un couple de St-Denis-sur-Richelieu («on ira pas là cet été, mais c’est sûrement beau pareil») ainsi que René et Raymonde, un couple de «doyens», Jeremy Demay a fait crouler de rire la salle à plusieurs reprises.

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Mais c’est Louis T, qu’on peut voir notamment tous les après-midis à l’émission Entrée principale, diffusée sur ICI Radio-Canada Télé, qui était le premier humoriste invité de la soirée. Ceux qui le suivent sur les réseaux sociaux le savent, Louis T suit l’actualité de très près, et s’en inspire beaucoup. Cela l’a notamment amené à parler de la commission Charbonneau («En deux ans de commission, ils n’ont jamais appelé deux fois la même personne à témoigner. Tout le monde en parle, par contre, a fait le tour de tous les artistes du Québec en une saison.»), des élections («Arrêtez de dire que le problème aux élections c’est le monde qui vote pas. Le problème c’est le monde qui vote. C’est eux autres qui savent pas comment faire, ils se trompent, même avec un choix de réponses!»), ainsi que du système de santé défaillant. «Une journée, je suis allé au CLSC. Vous savez comment ça fonctionne un peu un CLSC? Non? C’est pas grave, eux autres non plus. Je suis arrivé là, je me suis fait dire que je ne pouvais pas voir un médecin, parce que c’était lundi. Depuis quand les médecins travaillent sur le même horaire que les coiffeuses? Je te dis que si tu fais une crise d’appendicite pis que t’as une grosse repousse de cheveux un lundi, tu vas passer une crisse de mauvaise journée!»

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Le numéro de Louis T est l’un des seuls dont on se souviendra pour autre chose que pour avoir parlé de sexe. Quand Dominic et Martin ont affirmé dans leur (plutôt long) numéro que le sexe était partout, ils ne se trompaient définitivement pas. Eux-mêmes en ont longuement parlé, racontant leurs histoires impliquant toutes sortes d’expériences plus ou moins heureuses. C’est dommage parce qu’ils avaient un bon numéro sur le Moyen-Âge, mais ce dont on se souvient surtout, c’est que Martin Cloutier aime se costumer en Marie-Antoinette lors de ses soirées de folies au lit, et que Dominic Sillon a été surpris et sauvé deux fois par sa mère lors d’expériences sexuelles qui ont mal tourné.

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Stéphane Fallu et Mathieu Cyr ont également abordé le sujet, mais c’était surtout un prétexte pour en venir à parler de leurs enfants. Dans les deux cas, des numéros plutôt drôles, mais peu originaux. Rien de tellement nouveau n’a été dit lors de ces numéros. Il en va de même pour François Léveillée et les Drôles de ténors, deux numéros mêlant humour et musique, avec un résultat qui a étonnamment séduit le public. François Léveillée, très chaudement applaudi lors de son entrée sur scène, était accompagné de deux musiciens avec qui il faisait semblant de se disputer lorsque venait le temps de jouer des extraits musicaux. «C’est MA face qui est sur le poster. C’est moi qui décide.» On a beau comprendre que c’est une blague, c’est assez convenu. Le combat de chansons à la fin était tout de même pas mal. Le public semble avoir apprécié puisqu’il lui a offert la plus grosse ovation de la soirée.

Dans le même genre, les Drôles de ténors alternaient entre chansons, imitations et blagues. S’ils s’en sortent plutôt bien avec les chansons, ainsi qu’avec les imitations (surtout grâce à Steve Diamond), on ne comprend pas trop le fil conducteur de leur numéro qui nous mène de You Give Love a Bad Name, à Don’t Stop Believin’ à une imitation de Mike Ward s’il était un professeur d’éducation sexuelle, ou une de Michel Barrette s’il était dentiste, à l’Hymne à l’amour, chantée version Édith Piaf et Gerry Boulet en alternance. C’est un peu confus.

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Ben et Jarrod ont quant à eux gardé leur habitude de jouer des personnages, interprétant ici deux vieilles femmes dans un centre de personnes âgées. C’était assez réussi, et la salle semble avoir apprécié, mais peut-être un peu long. Ils étaient précédés de la comédienne devenue humoriste Valérie Blais, qui a parlé de son manque de grâce, habillée en ballerine. C’est probablement le numéro pendant lequel le public a le moins ri, et pourtant c’était l’un des meilleurs. Sans avoir offert une performance à se rouler par terre, Valérie Blais confirme tout de même qu’elle a pris la bonne décision en se lançant en humour. On écoutait Valérie Blais se comparer aux autres filles, les «vraies filles, tellement gracieuses», et on entendait un numéro qui aurait pu être un monologue dans une pièce de théâtre. Pas hilarant, mais bien articulé, théâtral et très sincère, tellement qu’on lui pardonne les quelques erreurs, sans doute dues à la nervosité. Un des meilleurs moments? Lorsqu’elle essaie de se comparer à Andrée Lachapelle, la grâce incarnée selon elle. «Moi je suis la fille qui réussit à avoir du spaghetti sur mon chandail, même quand c’est la personne à côté de moi qui en mange. Andrée Lachapelle, elle pourrait être dans le Cobra à la Ronde, en train de manger du spaghetti en se faisant brasser d’un bord pis de l’autre, en robe blanche, et réussirait à sortir de là impeccable, tout en sympathisant avec son voisin de chariot. En fait, la plus grande différence entre Andrée Lachapelle et moi, c’est qu’elle aurait juste jamais accepté de participer à un plan foireux de même, pis moi je suis l’épaisse qui aurait dit oui.» 

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Dans l’ensemble, le résultat était plutôt bon, bien que très long (plus de trois heures et demie!). La prochaine soirée Humour aveugle aura lieu le 28 mars et sera animée par P-A Méthot, qui recevra notamment André Sauvé, Olivier Martineau, Marianna Mazza et Katherine Levac.

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