L'Australienne Courtney Barnett avec TSP au Métropolis de Montréal – Bible urbaine

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L’Australienne Courtney Barnett avec TSP au Métropolis de Montréal

L’Australienne Courtney Barnett avec TSP au Métropolis de Montréal

Toute la place à la musique

Publié le 30 mai 2016 par Marie-Eve Linck

Crédit photo : Gracieuseté slammmah

C’est dans une salle pleine à craquer que les gens s’étaient amassés pour venir entendre le renouveau du rock australien en la personne de Courtney Barnett. La jeune femme timide s’est emparée de la scène du Métropolis avec ses deux comparses pour nous envoyer une musique rock bien sentie qui décoiffe par moments. Smells Like Teen Spirit de Nirvana a joué un peu avant l’entrée sur scène de la chanteuse et allait donner le ton grunge à la soirée.

Le groupe TSP assurait la première partie. Ils sont venus sur scène pour jouer leur musique; ils l’ont jouée leur musique. Puis ils ont quitté la scène. Pas que ce n’était pas bon musicalement. On avait affaire à des musiciens sachant bien manier leurs instruments et qui offre un indie rock bien fait. Mais disons que leur présence sur scène est minimale. Ils n’ont pas regardé une seule fois le public, leur préférant le plancher, ou alors ils se regardaient entre eux, de dos ou de profil à la salle. Ils ont enchaîné leurs chansons l’une après l’autre, sans répit, pendant une quarantaine de minutes. En fait, on aurait pu être dans leur local de pratique que seule la proximité aurait été différente. Mais soulignons que musicalement ça vaut la peine d’être entendu. Peut-être plutôt à la maison.

Puis vint Courtney Barnett accompagnée de son batteur, Dave Mudie, et de son bassiste, Bones Sloane. C’est placée en retrait à gauche, à la même profondeur que son bassiste, que la chanteuse s’est exprimée musicalement, entamant le spectacle avec «Dead Fox». Le power trio a livré une bonne prestation, rendant encore un peu plus grunge les chansons de ses deux premiers albums, avec de beaux moments de guitare et même un long passage plutôt post-punk. Mais il manquait quelque chose. Une présence. Un oumf quelconque. Les morceaux étaient bien rendus, mais ça manquait d’éclat par moments. Le dynamisme du concert était souvent en grande partie créé par l’éclairage et les projections à l’arrière-plan, des animations, des dessins naïfs ou des motifs psychédéliques, qui ont nettement ajouté à l’ambiance. Et l’Australienne est peu loquace, à peine un «This Is (insérer le nom de la chanson)» mais le plus souvent un «Hey!» entre les chansons. À la sortie, certains fans lui reprochaient son manque d’interaction.

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Mais l’accent était bel et bien mis sur la musique, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi. On a vu le band vraiment se réveiller à la quatrième chanson. Et là, déjà, on sentait plus d’énergie. La performance a été ponctuée de quelques moments forts, entre autres lorsque Courtney Barnett a chanté «Depreston», accompagnée au chœur par ses fans. Mais ce n’est pas la chanson la plus «hop! la vie» ou la plus rock de son répertoire. La chanteuse s’est même permis de nous présenter une nouvelle chanson dans la même veine que l’ensemble de son œuvre. Puis, plus le spectacle avançait, plus la guitare de Barnett se faisait aller, nous en mettant plein les oreilles jusqu’à l’interprétation de «Avant Gardener».

Pour le rappel, Barnett est revenue seule sur scène, arborant pour la première fois un sourire et elle a joué une demi-chanson avant d’être rejointe par ses musiciens pour interpréter «Pickles From the Jar» et « Nobody Really Cares If You Don’t Go To the Party». Après le concert, on se disait qu’il y a des artistes qu’il vaut peut-être mieux écouter chez soi ou dans des écouteurs, c’est le cas pour l’instant avec Courtney Barnett. Espérons qu’elle trouve sa place sur la scène pour faire résonner ses chansons pour que sa bonne performance en devienne une excellente.

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