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Crédit photo : Raphaël Ouellet et Marie-Ève Tourigny (affiche), Svetla Atanasova, Manuel Roque et Renaud Cojo
C’est un lieu tout à fait atypique que le directeur général Stéphane Labbé et son équipe ont choisi pour présenter les 31 œuvres chorégraphiques qui composent la saison 2015-2016 de Tangente: Griffintown – the paper factory (141, rue Ann).
Pour l’occasion, l’artiste Peter Trosztmer avait investi l’immense grange avec un modèle réduit (déjà gigantesque) de son installation #Boxtape, qui sera présentée à la mi-octobre dans le même espace. L’œuvre magistrale, qui allie performance et sculpture, consiste en une toile d’araignée faite avec du tape transparent, dans laquelle sont accrochés des objets comme une balançoire, une poulie, une roue et une bascule.
À leur arrivée, les spectateurs étaient invités à grimper à leur guise pour découvrir cet environnement de l’intérieur. #Boxtape représente d’ailleurs bien l’esthétique des spectacles souvent multidisciplinaires de Tangente, qui encouragent les artistes émergents dans leurs projets de création.
Une programmation 2015-2016 pour tous les goûts
Tout le monde risque de trouver son compte dans la programmation de danse contemporaine proposée, dans laquelle même la politique et les technologies numériques trouvent leur place. C’est les artistes Karen Fennell et Jackie Gallant qui ouvriront la saison le 17 septembre prochain avec leur spectacle The Trouble with Reality, qui mélange le rock’n’roll et la danse, pour aborder les questions d’identité et d’authenticité.
Parmi les artistes les plus attendus, mentionnons Manuel Roque, qui crée 4-OR avec huit autres interprètes et qui sera présenté du 3 au 6 décembre 2015, ainsi que Frédéric Tavernini, qui présente son solo Things are leaving quietly, in silence (Le protocole de demain) en clôture de saison, soit du 12 au 15 mai 2016.
De plus, deux spectacles présentés au mois de mars semblent se démarquer par leur originalité et leur audace. Dans Avec pas d’cœur, Maïgwenn Desbois travaille avec des danseurs ayant une déficience intellectuelle afin d’aborder le tabou de la sexualité des personnes handicapées. Nous retrouverons d’ailleurs avec plaisir Gabrielle Marion Rivard, que l’on avait découvert dans le film éponyme en 2013, et ce, du 16 au 19 mars 2016.
Puis, Michel F. Côté et Catherine Tardif proposent, au sein de Mobilier mental, un «jeu rétinien et postural interactif pour spectateurs et dix artistes» très intrigant, inspiré par des images du magazine Permanent Food. Les représentations se tiendront du 24 au 27 mars 2016.
Le film The_Johnsons sera aussi présenté en marge de certains spectacles de la programmation. Ce vidéo, capté par le biais de caméra de surveillance, confrontera les spectateurs à leur impuissance en les mettant dans une position de voyeur particulièrement confrontante.
L’audace de la saison 2015-2016 de Tangente témoigne bien de l’importance de cet organisme dans le paysage de la danse au Québec, particulièrement pour les jeunes créateurs.