La musique indie rock à l’honneur: Vampire Weekend à la Place Bell de Laval – Bible urbaine

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La musique indie rock à l’honneur: Vampire Weekend à la Place Bell de Laval

La musique indie rock à l’honneur: Vampire Weekend à la Place Bell de Laval

Quand le rappel vole (presque) la vedette au reste du concert!

Publié le 29 septembre 2024 par Emilie Matthews

Crédit photo : Alexandre Guay

Mercredi dernier, lors de leur performance enflammée offerte à la Place Bell dans le cadre de leur tournée «Only God Was Above Us», Vampire Weekend a suscité une vague de nostalgie tout en offrant une découverte rafraîchissante de leurs nouvelles compositions. Le concert était un véritable voyage dans le temps, rappelant l'âge d'or de l'indie rock des années 2000. Avec une grille de chansons contenant plus de trente morceaux, c'était une véritable épopée musicale à la fois extraordinaire et inoubliable qui a captivé le public du début à la fin.

Un prélude au concert dans le métro montréalais

À peine entrée dans une rame de métro sur la ligne Orange en direction Montmorency, alors que j’étais en route pour la Place Bell, j’ai croisé plusieurs personnes portant des t-shirts de tournées passées de Vampire Weekend.

Assise à côté de deux jeunes hommes, vêtus de t-shirts et de casquettes du groupe, ainsi que de coupe-vents en nylon au style des années 1980, j’écoutais leur débat passionné: Modern Vampires of the City (2013) est-il leur meilleur album, ou est-ce plutôt Contra (2010)?

Pour l’un, Modern Vampires of the City marque une progression du groupe, avec des thèmes sérieux, comme le passage du temps avec l’âge. L’autre, cependant, reste fidèle à Contra, un classique pour mettre l’ambiance, parfait pour danser et lâcher prise sans trop penser.

Cela m’a donné encore plus envie d’arriver à destination rapidement pour faire ma propre étude comparative de ces deux albums!

Une première partie à l’ambiance éthérée avec Cults

Le concert a débuté avec une prestation captivante du groupe indie rock américain Cults, composé de Madeline Follin et Brian Oblivion.

J’étais déjà familière avec trois de leurs chansons, «You Know What I Mean» (2010), «Go Outside» (2011) et «Always Forever» (2013).  J’ai récemment redécouvert la dernière grâce à sa popularité sur les réseaux sociaux.

Leur univers sonore, aussi onirique et doux que dans mes souvenirs, était encore plus puissant sur scène. 

J’ai trouvé que Cults était le choix parfait pour commencer la soirée, car leur prestation m’a replongée dans mes souvenirs d’adolescence, à l’époque où je découvrais également Arctic Monkeys, Grizzly Bear, Sleigh Bells et Phantogram.

C’était l’ère de la série Skins, des polos à cols relevés et des Ray-Ban Wayfarer!

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Photo: Alexandre Guay

Un hommage aux débuts de Vampire Weekend

Vampire Weekend a captivé le public dès son arrivée sur scène avec ses premiers albums.

Le trio new-yorkais, composé du chanteur et guitariste Ezra Koenig, du bassiste Chris Baio et du batteur Chris Tomson, a ouvert la soirée avec «Campus», une chanson tirée de leur premier album homonyme sorti en 2008, qui parle de deux personnes attirées l’une par l’autre, mais qui sont destinées à ne pas être ensemble. Ce morceau est irrésistiblement accrocheur, avec son refrain facile à chanter et ses riffs de guitare entraînants.

Ils ont enchaîné avec «Ladies of Cambridge», qui séduit par ses accords rapides et syncopés, sa mélodie entraînante créée par le piano électrique, et ses paroles qui célèbrent la jeunesse, les sorties entre amis et les premières conquêtes amoureuses. La formation a également chanté «One (Blake’s Got a New Face)» de leur album homonyme (2008), ainsi que «White Sky» et «Cousins», pigées sur Contra (2010).

J’ai remarqué que ces premiers albums sont souvent associés par des fans sur des forums à une ambiance mêlant bon chic bon genre, un mode de vie stéréotypé de diplômé·e·s d’une université Ivy League (le trio s’est rencontré à Columbia University), tout en explorant les prémices de l’indépendance.

En effet, certains morceaux bâtissent un univers empreint uniquement de simplicité et de légèreté, en partie à cause des descriptions de filles vêtues de Louis Vuitton («Cape Cod Kwassa Kwassa»), de moments passés à siroter de l’horchata lorsqu’il fait froid («Horchata»), et de préoccupations aussi anodines qu’amusantes telle que la virgule de série («Oxford Comma»).

Un concert pour tous les âges

J’ai été surprise de constater la diversité du public: des groupes d’ami·e·s de la génération Y qui avaient sûrement, eux aussi, traversé l’adolescence au rythme de Vampire Weekend, comme moi, mais aussi de nombreux parents accompagnés de leurs enfants ou jeunes adolescent·e·s.

Je me suis demandé si cela était dû au fait que les jeunes grandissent aujourd’hui avec leurs nouveaux albums comme Father of the Bride (2019) et Only God Was Above Us (2024), ou redécouvrent d’anciens morceaux sur les réseaux sociaux (certains d’entre eux sont souvent utilisés pour accompagner des vidéos sur TikTok et Instagram).

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Photo: Alexandre Guay

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Ce concert a été pour moi l’occasion de découvrir les nouveaux albums du groupe. J’ai eu l’impression qu’ils ont amplifié ce qu’ils maîtrisaient déjà parfaitement: des mélodies entraînantes, des refrains faciles à mémoriser, et une habileté à mettre en valeur chaque instrument, que ce soit la guitare, le piano, ou le violon, selon les morceaux.

Par exemple, en écoutant la mélodie de «Harmony Hall» de l’album Father of the Bride (2019), le mélange entre des passages au rythme plus lent et des moments plus entraînants m’a rappelé «Walcott» de leur premier album en 2008. Cependant, les paroles des nouvelles chansons sont bien moins légères, créant un contraste surprenant avec la musique:

«Et les murs de pierre de Harmony Hall en témoignent / Quiconque avec l’esprit inquiet ne pourrait jamais pardonner cette vue / Des serpents malveillants à l’intérieur d’un lieu que tu pensais être digne / Je ne veux pas vivre comme ça, mais je ne veux pas mourir».

Dans une entrevue accordée à Pitchfork, Koenig a expliqué que le hall représenterait la Maison-Blanche ou d’anciennes plantations nommées Harmony Hall qui ont réellement existé, ajoutant ainsi une profondeur thématique à la chanson. Toto, nous ne sommes plus à Cape Cod (Kwassa Kwassa)…

Avant de saluer le public (et de revenir sur scène pour un rappel assez épatant), ils ont joué «Hope», tirée de l’album Only God Was Above Us (2024). Les paroles évoquent l’acceptation de l’absence d’espoir qu’on peut ressentir dans un monde marqué par la guerre et le conflit, accompagnée d’une douce mélodie inoubliable au piano, comme pour dorer la pilule qui se trouve dans les paroles poignantes.

Un rappel pas comme les autres

Vampire Weekend aime surprendre son public: chaque concert de leur tournée présente une grille de chansons différente, ce qui encourage peut-être les fans à assister à plusieurs d’entre eux.

Mais plus encore, environ 30 minutes du concert ont été consacrées au rappel. Et ce qui a rendu cette partie si spéciale, c’est que le segment du spectacle est dicté par la foule, et peut être composé de «tout, sauf les chansons Vampire Weekend», comme l’a expliqué Koenig.

Beaucoup de fans semblaient déjà au courant de cette particularité de la tournée, puisque nombreux étaient ceux et celles qui étaient équipé·e·s de pancartes affichant des titres de chansons ou des noms d’artistes en guise de requêtes pour le rappel. Certain·e·s se contentaient tout simplement de hurler leurs demandes, une technique peu efficace dans une salle de concert comptant plus de 8 000 places!

Vampire Weekend a exploré tous les genres: «Chop Suey» du groupe de métal System of a Down, «So Long, Marianne» du légendaire Leonard Cohen, et «Man! I Feel Like a Woman!» de la chanteuse de country Shania Twain, parmi tant d’autres. Leur capacité à jouer ces mélodies de mémoire était vraiment spectaculaire.

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Photo: Alexandre Guay

Même si le rendu n’était pas toujours impeccable (après tout, ils sont humains), c’était impressionnant de voir une telle capacité d’improvisation. Cet aspect spontané et innovant a véritablement injecté une énergie particulière au rappel, créant une ambiance ludique et unique à leur prestation!

Le seul bémol du concert c’est, à mon sens, qu’ils ont manqué de présence scénique. Étonnamment, malgré l’interaction réussie et le contact facile avec le public, la plupart du temps, les trois membres principaux restaient un peu statiques, jouant, se balançant ou fermant les yeux avec intensité. En plus de leurs tenues monochromatiques grises de la tête aux pieds, cela donnait une impression de manque d’énergie sur scène.

Qu’à cela ne tienne, j’ai hâte de voir ce qu’ils nous réservent pour la suite!

Le concert de Vampire Weekend à la Place Bell en images

Par Alexandre Guay

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L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Campus

2. Boston (Ladies of Cambridge)

3. One (Blake's Got a New Face)

4. Ice Cream Piano

5. Classical

6. Connect

7. White Sky

8. Step

9. This Life

10. Sympathy

11. New Dorp. New York (reprise de SBTRKT)

12. The Surfer

13. Unbearably White

14. Oxford Comma

15. Capricorn

16. Gen-X Cops

17. Diane Young

18. Cousins

19. A-Punk

20. Prep-School Gangsters

21. Mary Boone

22. Obvious Bicycle

23. Harmony Hall

24. Hope

Rappel

25. Tempted (reprise de Squeeze)

26. Don't Look Back in Anger (reprise d'Oasis)

27. So Long Marianne (reprise de Leonard Cohen)

28. Here Comes Your Man (reprise de The Pixies)

29. Chop Suey! (reprise de System of a Down)

30. How You Remind Me (reprise de Nickelback)

31. Dangerous Night (The Night Is a Knife)

32. The Boys Are Back in Town (reprise de Thin Lizzy)

33. Man! I Feel Like a Woman! (reprise de Shania Twain)

34. You're Still the One (reprise de Shania Twain)

35. I'm Still Standing (reprise d'Elton John)

36. This Must Be the Place (Naive Melody) (reprise de The Talking Heads)

37. Walcott

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