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Crédit photo : Damian Siqueiros
La mort fait partie de la vie, il s’agit d’un fait inéluctable. Stephan Thoss va plus loin et affirme que «vivre c’est mourir». Malgré cette affirmation, Thoss ne croit pas que la mort devrait être considérée comme l’ultime vilain de l’histoire. À l’image du yin et du yang, nous ne pouvons respirer sans expirer et nous ne pouvons vivre sans que la mort vienne s’emparer de nous, l’un de ces jours. Donc, penser à la mort nous permet également de réfléchir à la vie.
Reconnaître que la mort nous guette peut être le catalyseur qui nous permettra de vivre avec passion tout en éloignant les angoisses existentielles. C’est ainsi que, très poétiquement, parfois on danse avec la mort, et parfois on danse sans elle.
La vie étant cyclique, un concept que Stephan Thoss explore et qui constitue le fil conducteur de La Jeune Fille et la Mort, il est donc inévitable qu’il y ait une fin à l’existence afin qu’une autre puisse commencer, c’est ce qui permet d’atteindre un équilibre. Sur les planches, cela se traduit par la personnification des quatre éléments, c’est-à-dire l’eau, l’air, la terre et le feu. Ces étapes sont illustrées par sept tableaux où la Jeune Fille évolue et transige avec la Mort, personnifiée sous les traits d’un homme vêtu de noir pour les besoins de la pièce.
Le chorégraphe a privilégié une vision abstraite, voire surréaliste, pour ce ballet contemporain, tout en y intégrant son inclination pour le mouvement expressionniste. Thoss a également conçu les décors et l’éclairage, qui étaient sobres mais efficaces, spécialement compte tenu de la complexité de la chorégraphie. Cependant, les costumes, créés par Jelena Miletic, étaient simples, peut-être un peu trop, comme s’il manquait une touche d’imagination. Néanmois, La Jeune Fille et la Mort est un ballet magnifique, dansé avec intensité par les danseurs des Grands Ballets Canadiens. La chorégraphie est particulièrement énergique et la performance offerte était splendide. Les numéros de danse se mariaient parfaitement avec la musique choisie pour la trame musicale.
Le choix de la musique était particulièrement impressionnant. Stephan Thoss adore écouter de la musique lorsqu’il crée un ballet, c’est pour lui une grande source d’inspiration. Les pièces instrumentales sélectionnées étaient très diversifiées; Philip Glass, Franz Schubert, Trent Reznor et Atticus Ross, Rachel Portman, Nick Cave et Warren Ellis, Clint Mansell ainsi qu’Alexandre Desplat. Le montage était fluide, à l’exception de deux transitions moins réussies.
Il ne s’agit pas de la première collaboration entre le danseur et chorégraphe allemand. Thoss a offert par le passé Searching for Home, en 2011 et Rêve en 2013, une œuvre surréaliste qui sera présentée de nouveau en 2016.
Le ballet «La Jeune Fille et la Mort» sera présenté jusqu’au 23 mai 2015 au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Visitez le site des Grands Ballets Canadiens de Montréal pour de plus amples informations: www.grandsballets.com/la-jeune-fille-et-la-mort.
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de la rédaction