«Léonce et Léna» au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts – Bible urbaine

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«Léonce et Léna» au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts

«Léonce et Léna» au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts

Un spectacle qui a de quoi rallier les plus sceptiques

Publié le 19 septembre 2014 par Véronique Tétreault

Crédit photo : John Hall

C’était soir de première ce jeudi 18 septembre pour les Grands Ballets Canadiens de Montréal, qui ouvraient leur saison 2014-2015 avec le ballet contemporain Léonce et Léna au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts.

Le prince Léonce se meurt d’ennui dans son petit royaume de Popo, et de son côté, la princesse Léna, confinée dans le royaume de Pipi, ne trouve de sens à son monde. Sans se connaître, ils sont promis l’un à l’autre, mais s’enfuiront loin des conventions rigides et absurdes qui les étouffent tant. Ils se rencontreront, tomberont amoureux et le mariage aura finalement lieu.

Après avoir conquis le public montréalais une première fois en 2010, l’histoire de Léonce et Léna a su raviver la flamme jeudi soir, sous les éclats de rire des spectateurs. Un ballet qui fait rire, voilà qui peut laisser perplexe, mais ce serait sous-estimer le pouvoir évocateur du mouvement, que le chorégraphe allemand Christian Spuck exploite ici avec brio.

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Le premier acte démarre lentement et se fait quasi statique, communiquant à la foule l’ennui infini de Léonce. Heureusement, ce n’est que de courte durée et on nous emporte ensuite dans un tourbillon blagueur où le temps passe trop vite.

Le ballet adapté de la satire politique de Georg Büchner (1838) tient plus du rigolo que de la critique sociale chère à l’œuvre originale, mais on y sent tout de même le ridicule de cette cour guindée, où ministres se meuvent par saccades et où le roi se perd dans une transe qui emprunte à la macarena et au moonwalk. La frivole Rosetta, maîtresse dont Léonce se lasse, participe aussi de ce cirque, avec ses pas de danse sautillants lui donnant des airs de tête de linotte.

Politique et amour figurent certes en toile de fond, mais le récit demeure plutôt accessoire et c’est la charge comique qui prend le dessus et fait la force de l’œuvre, en plus de la synergie des danseurs sur scène.

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Mêlant technique classique, gestes comiques, voire coquins, et clins d’œil à la culture populaire, Léonce et Léna a de quoi étonner et peut certainement rallier les plus sceptiques.

La trame sonore offre elle aussi un savoureux mélange de styles, se promenant entre joyeuses pièces classiques de l’orchestre mené par la baguette de Florian Ziemen et légères pièces pop sortant de l’anachronique radio que Léonce traîne avec lui.

Au final, on ne saurait trop dire si l’histoire finit bien pour Léonce et Léna, mais pour les spectateurs, la soirée s’est assurément terminée sur une note joyeuse.

«Léonce et Léna» est à l’affiche au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts les 19, 20, 25, 26 et 27 septembre 2014, à 20h. Les billets sont en vente par téléphone au 514-842-2112 ou au 1-866-842-2112, ou en ligne au grandsballets.com. Les coûts varient entre 52 $ et 116 $.

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