Sorties
Crédit photo : Louise Monlau
Programmateurs, représentants de labels, de salles ou encore de maisons de promotion, graphistes, journalistes et, bien sûr, artistes d’une scène colorée et affranchie étaient présents, hier soir, au bain Mathieu de Montréal, pour les célébrations de la 10e édition du GAMIQ.
La soirée était animée par le MC du collectif Alaclair Ensemble, Robert Nelson, tout en camouflage, bariolage et jokes à tout va («Comme vous pouvez le remarquer, nous sommes dans une piscine. Dans l’underground, même l’underwater. Mais on est encore là.»)
Le journaliste et musicien Félix B. Desfossés a lancé la soirée en rendant un hommage fort à Lucien Francoeur, qui a donné cette année son prénom au fameux trophée et, dans la foulée, a vu l’intronisation d’Aut’Chose au Panthéon du rock’n’roll québécois. Le poète rockeur, «Ziggy Stardust des mangeurs de hot-dog» n’a pas mâché ses mots quant à sa position sur l’industrie, l’intelligentsia, qui ont pu avoir raison de sa situation à certaines époques de sa vie, jamais de sa liberté.
C’est d’ailleurs le message fort qu’il a véhiculé: «Tout le monde peut sortir un album, enregistrer des tounes sur des iPhone dans sa cuisine. Envoyez chier les multinationales.» Tonnerre d’applaudissements pour ce message relayé plus tard par Vincent Peake, récipiendaire d’un Lucien hommage: «Je le mérite en esti. Jamais de prix, jamais d’aide. On a même été endetté de 75 000 $ à un moment donné. Merci! (…) je suis libre comme l’air et fier de la musique indépendante.»
Et le Lucien est remis à…
Pas vraiment de razzia cette année. Sur les 26 Luciens décernés, le duo Milk & Bone a su tirer son épingle du jeu en raflant trois prix (Chanson de l’année pour «Coconut Water», Révélation de l’année et Album pop de l’Année), tandis que Tire le Coyote est reparti avec deux trophées (Album folk de l’année et Vidéo de l’année). Du côté de ceux qu’on a applaudis très fort: Chocolat et leur électrique Tss Tss ont reçu le Lucien de l’album rock de l’année, alors que Pierre Kwenders a remporté le Lucien de L’album de musique électronique de l’année pour Le dernier empereur bantou, et CISM 89,3 celui du Média de l’année.
Bilan de ce 10e GAMIQ: Mario Pelchat en a pris pour son grade avec une soirée où il y a eu quelques longueurs, parfois dissonante, mais avec une belle diversité et des messages forts de la part d’une génération d’artistes passionnés et généreux.
Voyez liste complète des gagnants 2015 à la page suivante.
L'événement en photos
Par Louise Monlau