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Crédit photo : À la une: Paul Piché. Crédit: Vanessa Gallagher et Julia Leroux
Une soirée d’ouverture ecclésiastique avec Patrick Watson
Nous sommes arrivées jeudi soir au bout de nos quatre heures de route, enfilant un café après l’autre jusqu’à l’arrivée des palpitations. C’est en prenant le virage de la 138 que la belle Baie-Saint-Paul s’est affichée devant nous, avec ses lumières et son odeur de sel qui nous faisaient déjà saliver à l’idée d’entamer la soirée avec Patrick Watson.
Bien plantées aux premiers rangs, nous croyions être sur scène avec lui. Watson, toujours aussi
talentueux et porté par son énergie juvénile habituelle, nous a offert une série de chansons mêlant
classiques et nouvelles compositions. Passant du piano à queue à la prestation vocale, l’artiste n’a pas fait dans la demi-mesure. Il était d’ailleurs accompagné de musiciens jouant tantôt du cor d’harmonie,
tantôt de l’arche sur une guitare électrique.
Malgré quelques problèmes sonores entremêlant coupures de voix aux effets stroboscopiques et bruits de distorsion, Patrick ne s’est pas laissé prendre au piège et a enfilé ses compositions telles qu’«Adventure in Your Own Backyard» puis «The Great Escape». Nous avons même eu droit à une composition de style mexicain-mariachi, interprétée en espagnol. Les embûches sonores se sont bien fait oublier, croyez-nous! Dès la dernière note, nous nous sommes dépêchées de retourner à notre logis temporaire pour le prochain spectacle.
Changeant de la salle au sous-sol qui leur avait été assigné lors de la dernière édition, c’est dans la
chapelle de la Maison Mère que le duo féminin Milk & Bone présentait son spectacle qui affichait complet. Telles deux prêtresses derrière leur comptoir de bar numérique monté sur la sacristie du seigneur, le duo a accueilli un public en pieds de bas qui s’est docilement laissé immerger par leurs chansons électro-organiques. Digne d’un set-up de party new-yorkais, appuyé par un jeu de lumière minimaliste et efficace, elles ont livré plusieurs compositions de leur dernier album Deception Bay. Un virage en douceur pour Camille et Laurence, qui présentaient un spectacle résolument plus pop et plus numérisé qu’autrefois. Il aurait été intéressant de voir plus d’humanisme que d’humanoïde dans leur spectacle. Amen.
Un vendredi de coups de soleil à saveur de life savers
À en croire les dires de certains festivaliers croisés lors de la journée, plusieurs attendaient avec
impatience le spectacle de Tiken Jah Fakoly. L’artiste, originaire de Côte d’Ivoire, n’a probablement pas
déçu son public en livrant une prestation colorée de près de deux heures. Accompagné de plusieurs
musiciens talentueux, dansant sur scène et invitant le public à faire de même, l’artiste, fier défendeur de la réalité africaine, nous a rappelé son attachement à la cause. Un spectacle mêlant rythmes de joie et responsabilisation sociale, soulevant un public qui, le bras en l’air, démontrait une solidarité certaine.
Nos cellulaires ont vibré plus tard durant la soirée! L’application mobile nous mettait alors au courant des opportunités surprises du festival. La surprise s’affiche alors: «Viens garnir ta patate»! Ça y est, la panse vibrait déjà. Un restaurant de Québec venait nous offrir la chance de manger gratuitement. Il faut avouer qu’on ne s’est pas juste nourri de musique!
Vendredi s’est terminée sur des allures de vrais party d’été. C’est entouré de vans et campers, juste à côté d’un feu de camp, que le collectif Clay and Friends est venu nous présenter son funk-reggae-hip-hop. Toujours aussi énergique, le groupe nous a balancé leurs chansons engagées et poétiques. Grâce à leur bonne humeur contagieuse, les gens sautaient sur des toits de voitures et d’autobus. Le collectif est présentement en train d’enregistrer un nouvel album. Ce n’est pas tombé dans des oreilles de sourdes!
Un long samedi et les petits plus du festival à découvrir à la page suivante!
La 9e édition du Festif! de Baie-Saint-Paul en photos
Par Vanessa Gallagher et Julia Leroux