SortiesConcerts
Crédit photo : www.facebook.com/islandsareforever
Même si le spectacle était annoncé pour 21h, la salle était pratiquement vide à cette heure-là. On ne peut donc pas reprocher au groupe hip-hop de Philadelphie Lushlife, qui assurait la première partie, d’avoir attendu jusqu’à 21h45 pour jouer devant un public. Si les corps étaient plus nombreux un peu plus tard, l’ambiance, elle, était difficile à faire décoller.
Malgré les multiples tentatives de l’artiste Raj Haldar d’entraîner la foule dans ses chansons captivantes, que ce soit en s’adressant à elle ou en l’invitant à lever les bras dans les airs, celle-ci ne semblait pas prête à se donner. Pourtant, la sonorité de son dernier album Ritualize valait amplement la peine qu’on y accorde toute son attention.
Environ une heure plus tard, c’était au tour de Nicholas Thorburn et ses trois musiciens, Evan Gordon, Geordie Gordon et Adam Halferty, de monter sur scène. Presque l’entièreté des pièces jouées provenait de leurs deux dernières œuvres. D’emblée, Thorburn a cassé la glace avec trois chansons successives de Taste, pour ensuite alterner avec «Fear», «Right to Be Forgotten» et «Innocent Man», tous tirés de Should I Remain Here at Sea.
Il a fallu pratiquement attendre à la moitié de la performance pour faire une mini incursion dans le passé avec «I Can’t Feel my Face» de l’album de 2012 A Sleep & Forgetting, suivi de «Wave Forms» de Sky Mask.
Au bout d’un moment, on a senti que les spectateurs présents, âgés pour la plupart dans la mi-trentaine, ne semblaient pas si enthousiastes. Peut-être étaient-ils venus pour renouer avec le groupe des années 2006. Or, la musique un peu rock-calypso de cette époque a cédé le pas à une mélodie plus électro qui colle très bien au groupe, mais qui ne rejoint peut-être plus les anciens fans.
Moment cocasse de la soirée: après avoir terminé une des pièces, Thorburn a entamé le début de la suivante avec les mêmes paroles que la précédente. De bonne guerre, il a ensuite plaisanté en accusant les deux chansons de commencer par les mêmes notes.
Lorsque le groupe a replongé dans son nouveau matériel pour la deuxième partie du concert, de nombreuses personnes avaient décroché et parlaient assez fort pour que le chanteur fasse signe au technicien d’augmenter davantage le son de son micro. L’énergie a repris aux notes du succès «Hallway», mais pas suffisamment pour appeler ça une atmosphère électrisante. C’est comme si le groupe n’avait pas réussi à reconnecter avec la foule et à la convaincre de son nouveau répertoire.
Pourtant, tout était en place pour que la soirée soit magique. D’abord, la scène surélevée du Bar Le Ritz PDB entourée des trois murs multicolores favorise l’intimité des musiciens avec leur public. Ensuite, les sept albums d’Islands comptent de nombreuses chansons à succès qui auraient pu être exploitées de manière à mieux faire passer le nouveau matériel. On aurait dit que la formation préférait se dissocier de ce qu’elle était auparavant et un peu se présenter de façon anonyme.
Le spectacle de ce jeudi soir était à l’image de l’évolution d’Islands: irrégulier. Le nouvel opus Taste semble prometteur, mais marque une toute nouvelle page dans le style musical du groupe qui nécessitera de conquérir un tout nouveau public.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Charm Offensive
2. The Joke
3. No Milk, No Sugar
4. Fear
5. Right to Be Misbegotten
6. Innocent Man
7. Back into It
8. Carried Away
9. Can't Feel My Face
10. Wave Forms
11. Cool Intentions
12. Umbrellas
13. Bucky Little Wing
14. Christmas Tree
15. Hawaii
16. Pumpkin
17. Hallways
18. Heaven
19. Weekend