«Person A» d'Edward Sharpe and the Magnetic Zeros – Bible urbaine

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«Person A» d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros

«Person A» d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros

Nous rendre la vie facile

Publié le 19 mai 2016 par Vanessa Gallagher

Crédit photo : Community Music et Laure Vincent Bouleau

Le groupe, puisant ses racines dans le folk psychédélique bien nantit des années 70, avait le goût de nous faire plaisir et de nous offrir Person A, son quatrième album studio depuis leur création, en 2007. Formé de dix membres, Edward Sharpe and the Magnetic Zeros nous amène dans une direction qui diverge de son plus récent disque homonyme. L’histoire qui nous est racontée plaît, surprend, mais n’atteint pas des sommets d’émerveillements déjà connus auparavant.

Disponible depuis le 15 avril dernier, l’opus d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros est sorti sous le label Community Music. On nous plonge, cette fois, dans un style plus jazz, voire léthargique, et c’est dès la première pièce qu’on comprend déjà le fil conducteur de l’œuvre qui nous suivra jusqu’à la fin. «Hot Coals» est la chanson la plus longue en terme de temps. Mélodieuse, tirant quelquefois sur un charleston nouveau genre, elle nous réchauffe agréablement avec un piano bien soutenu.

Alex Ebert, compositeur et chanteur principal du groupe, nous rappelle les tonalités de voix de Patrick Watson, et ce n’est pas pour déplaire, car au coeur de la pièce «Uncomfortable», on a l’impression qu’il nous lit un texte lourd de sens à coups de mots répétés dramatiquement. Puis la chanson «Somewhere» nous émerveille malgré le départ tardif du rythme entraînant. On en voudrait plus qu’elle est déjà finie.

La quatrième position du disque est occupée par la populaire «No Love Like Yours», qui avait assez circulé avant même la sortie de l’album. La chanson «Wake Up the Sun» met davantage l’accent sur le piano et l’excellente maîtrise d’Alex sur sa voix. La batterie se fait presque silencieuse, et on a quasiment l’impression qu’un petit orchestre nous livre la marchandise dans une intimité divine.

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Puis la chanson «Let It Down» nous emporte de gauche à droite tout en manquant cruellement de saveur et de rythme. Ce qui est dommage, puisque l’opus semblait prendre une direction intéressante. C’est quand on croyait avoir perdu le fil que la pièce «Perfect Time» vient remplir le vide qui s’était installé à coups de trompette succincts. La mélodie au piano nous enveloppe et c’est avec un soupir soulagé qu’on la ressent.

C’est néanmoins sur «Lullaby» qu’on ressent l’envie irrésistible de retirer nos chaussures et nos bas pour danser sur la pointe de nos pieds nus. La voix s’allie avec la mélodie et semble ne faire qu’un. Person A se termine sur une note très rétro faisant ressortir notre côté hippie avec «The Balad of Yaya». On ne connaît pas Yaya, mais on voudrait bien la prendre dans nos bras et lui permettre de danser avec nous. L’ouverture que la mélodie nous offre est intéressante et nous laisse sur une touche pimpante.

Finalement, le dernier album du groupe Edward Sharpe and the Magnetic Zeros ne déplaît pas, mais ne s’inscrit pas non plus dans leurs anales discographiques. Très teinté de jazz, avec cette trompette bien présente et ce piano bien orchestré, l’opus nous rend la vie facile sans nous en apprendre plus, ce qui est parfois un jeu juste pour certains.

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