HEAVY MONTRÉAL, jour 2 | Faith No More, Iggy Pop, NOFX, Billy Talent et B.A.R.F.

B.A.R.F.

Le groupe métal hardcore B.A.R.F. a définitivement donné l’un des meilleurs spectacles de la journée. Le band était dangereusement en forme et le public a eu droit à 1h15 de musique agressive, excessivement forte et particulièrement vivante.

Le chanteur avait les allures d’un lion rugissant et prêt à l’attaque. En fait, ce concert à HEAVY MONTRÉAL marquait, en quelque sorte, le retour officiel de la formation (bien qu’il y ait eu d’autres représentations avant), lequel avait cessé ses activités en 1999. Cependant, B.A.R.F. a offert une nouvelle offrande en 2014, intitulée Brûle Consume Torture. D’ailleurs, la formation montréalaise a joué certains extraits de ce disque, dont «Crever d’soif », «Antidote» ainsi qu’«Éternelle», un duo que Marc Vaillancourt a interprété avec la chanteuse Amélie, dont la voix puissante est extraordinaire.

Les musiciens ont également présenté les titres «Sans Terre», «Contrôle», «No Guilt», «L’élixir», «Intoxicated» et, bien sûr, «Le petit poisson». Les festivaliers étaient au comble du bonheur.

BILLY TALENT

S’il y a bien un groupe qui ne déçoit jamais, c’est bel et bien Billy Talent. Le quatuor canadien était certes attendu, ce qui expliquait en partie la foule davantage clairsemée au concert de B.A.R.F. un peu plus loin sur le site.

Survoltés, les membres sont même arrivés avec 3 minutes d’avance sur scène, comme s’ils ne tenaient plus en place dans les coulisses. C’est le guitariste à la tête carrée Ian D’Sa qui a démarré le spectacle tel un lion, grattant ses cordes frénétiquement pour offrir la pièce coup de poing «Devil In a Midnight Mass».

Toujours avec cet humour bon enfant qui fait son charme, le chanteur Benjamin Kowalewicz a plus d’une fois faut des siennes, priant les festivaliers de ne pas voter pour Stephen Harper aux prochaines élections, et prenant le vidéaste présent sur scène en grippe, car il a trouvé drôle la façon qu’il a prononcé son prénom Carl dans son micro.

L’heure a passé à la vitesse du son, car on ne s’ennuie jamais avec Billy Talent, et le public était d’ailleurs tout aussi survolté que les musiciens; jamais concert n’avait attiré autant de body surfers. Mais avec une sélection compressée, allant de «Viking Death March» à This Suffering», de «River Below» à «Try Honesty», offert en clôture, il y avait de quoi vouloir sauter partout.

NOFX

Les gars de NOFX semblaient légèrement lendemain de veille, fort probablement en raison de leur concert offert au Métropolis la veille pour célébrer les 25 ans de Fat Wreck Chords, et leur fatigue se ressentait surtout sur la voix de Fat Mike, qui l’avait plus rauque que d’habitude.

Mais hier, le quatuor – parfois en formule quintette – a bien su conserver son humour puéril et baveux, y allant d’une drôle de mise en scène en guise d’amuse-gueule. Fat Mike est en effet arrivé vêtu d’une nuisette rose bonbon, avec un mohawk qui en avait vu des bien pires, très assumé dans son rôle de travestie.

Après quelques bavardages («Shut ut and play music!», comme l’a si bien dit Fat Mike), les gars de NOFX se sont rappelé qu’ils étaient là pour la musique, et ils ont offert «Dinosaurs Will Die» et «Murder the Governement» en ouverture, ce qui a bien mis la table. Rapidement, ils retrouvaient leur envie de déconner, se moquant des fans de Faith No More, et de ceux qui attendaient déjà l’arrivée d’Iggy Pop, Fat Mike considérant sa formation comme étant «la meilleure du monde».

En mode festif, ils ont souligné le 50^e d’El Efe «à la mexicaine», faisant descendre du plafond un duo de pinatas rouge et noire. Après une excellente livraison de «Leave it Alone», «Radio», une reprise de Rancid, «Linoleum» et le vieux succès «Stickin’ In My Eyes», ils sont retournés à leurs vieilles bottines: le «déconnage». Mais au moins c’était divertissant de les voir interagir.

Mention spéciale à leur reprise de «Champs Élysées» de Dassin, et à l’excellente «The Brews», qui a bien clôturé cette prestation décousue mais en agréable compagnie.