HEAVY MONTRÉAL, jour 2 | Faith No More, Iggy Pop, NOFX, Billy Talent et B.A.R.F.

LITA FORD

À 58 ans, Lita Ford n’est pas prête de tirer la plug sur le monde de la musique. Avec la performance qu’elle a livrée, hier en après-midi, à coup d’accords purement rock et de solos simples mais mélodieux sur la scène Heavy, elle est au moins certaine de durer plusieurs années.

Cette ex-guitariste des The Runaways, groupe qui a vécu son heure de gloire vers la fin des années 70, était solidement en forme, elle qui s’est payé la traite durant 45 minutes en compagnie de ses musiciens et de sa guitare jaune criant. Avec son ensemble en cuir rouge, qui lui donnait un look de tigresse blonde, Lita Ford a démarré en rugissant (presque!) avec «Larger Than Life», durant laquelle elle chantait «Shake it up / Break it up / tear it down / larger than life!» avec le sourire aux lèvres.

«Alright Montreal, it’s good to be here», a-t-elle lancé, avant de poursuivre sa messe rock kitsch avec plusieurs de ses succès, qui sonnent aujourd’hui très «baby-boomers qui n’a jamais évolués»: de «Gotta Let Go» à «Shot of Poison» jusqu’à «Living Like a Runaway», Ford a fait montre d’une bonne humeur contagieuse qui ne faisait oublier l’esthétique un peu dépassée de ses pièces.

Qu’à cela ne tienne, même si Lita Ford provient d’un vent contraire, elle a su démontrer qu’elle avait encore toute l’énergie requise pour offrir un bon concert rock!

GLASSJAW

Glassjaw est un groupe punk hardcore de Long Island (NY) qui a également été influencé par, surprise, Faith No More! Ce duo, qui a vu le jour en 1994, a recruté, pour les besoins de la cause, deux musiciens de tournée, soit un bassiste et un batteur.

Pendant les premières chansons, le chanteur à la voix puissante, Daryl Palumbo, semblait timide, mais au fur et à mesure que le spectacle avançait, il gagnait de l’assurance et il a beaucoup dansé. Après quelques chansons, il a échangé de manière très naturelle avec le public plus modeste, mais extrêmement participatif, réuni à la scène Apocalypse. C’était intéressant de constater à quel point il est devenu beaucoup plus expressif, voire charismatique pendant un seul et même concert!

Par ailleurs, le jeu de guitare de Justin Beck fut exécuté avec une précision remarquable. Glassjaw a interprété dix chansons, qui ont toutes véritablement plu aux spectateurs, dont «Pink Roses» et «Seberian Kiss». Ce fut un excellent concert, les festivaliers étaient captivés.

GOJIRA

Ces Français qui ont déjà joué aux côtés des Children of Bodom, Slayer et Metallica n’ont plus besoin de présentation et, d’ailleurs, le public qui était présent pour les accueillir n’était pas du tout en mode découverte: à voir le nombre de t-shirts où le nom Gojira était inscrit, il faudrait plutôt décrire la foule comme une horde de hardcore fans!

Pas besoin de dire que ça déménageait par là, avec ce mur d’une douzaine d’amplificateurs. De plus, Joseph Duplantier gueulait sa vie dans son micro, sa main droite grattant à un rythme effréné les cordes de sa guitare. C’est avec le succès vieux de 2006 «Ocean Planet» que Gojira a cassé la glace (ou que dis-je, a explosé la glace!), un titre à saveur environnementale qui témoigne d’une certaine sensibilité sur le monde qui les entoure.

Ils ont survolté plusieurs années de carrière en pigeant ici et là dans leur répertoire, avec «The Axe», «Blackbone», «L’enfant sauvage» et «Vacuity», notamment. Pesant, brutal et agressif seraient trois synonymes qui décrivent bien leur musique. «Ça fait 20 ans qu’on fait ça», a lancé le chanteur, et à voir la façon qu’ils avaient de mitrailler leurs guitares, et le batteur de jongler avec ses double pedals, ils ne sont pas prêts d’arrêter.