SortiesMode et beauté
Crédit photo : Mathieu Pothier
Du côté mode, la scène M.A.D a été très animée toute la soirée avec une kyrielle de designers émergents aussi intéressants que ceux que l’on a pu voir toute la semaine. Il y a fort à parier que nous vous reparlerons de New Regime et de Katia Nikolajew. Notre photographe est quant à lui demeuré alerte devant la Passerelle Casino de Montréal pour capter un maximum des looks présentés
En entrée, Alton Gray, un genre de Neiman Marcus ou Nordstrom, qui a boutique au Carrefour Laval, a choisi de présenter des vêtements de yoga et de sports tirés de la marque Kyodan, l’une des bases de son offre. Les ensembles lookés proposent un style plus tranché que les vêtements du très apprécié Lolë, par exemple. Il s’agit de designs davantage axés sur les tendances du moment qu’ils intègrent à leurs vêtements, tant au niveau des couleurs que des imprimés et des coupes, qui s’inspirent du prêt-à-porter.
Superdry Sport a suivi, toujours chez Alton Gray, plus classique que sa consœur. On se serait attendu à ce qu’Alton Gray présente quelques pièces des superbes marques qu’ils tiennent en boutique telles que Des Petits Hauts, BB Dakota, Alice and Olivia ou Debbie Suchat. Sûrement qu’ils répondaient à un impératif qui nous échappe.
Le Château Montréal a ensuite déployé sa collection d’automne 2016, riche de diversité, où l’on s’amuse avec certains vêtements clichés qui sont joyeusement désacralisés; la cape, les maxi-carreaux, la robe tailleur, etc. Encore ici on note une influence vaguement londonienne circa 1960. La palette de nuances qui a été assemblée pour cette collection d’automne est absolument superbe, radicalement ancrée dans les teintes chaudes, ponctuées d’éléments graphiques. Le Château a ici démontré son engagement pour la diversité corporelle avec de superbes vêtements pour toutes les formes.
Guess by Marciano a ensuite offert des extraits de sa collection d’automne qui porte toujours aussi fortement les origines américaines de la marque. On y a retrouvé des dérivés de certains classiques des dernières années. Par exemple, les découpes aux épaules sont ici couvertes par des jeux de lanières et les leggings en cuir ont encore la cote (pour mon plus grand désespoir). De superbes robes fluides alternaient avec les minis, dont une qui présentait une intéressante déclinaison de la robe bandeau.
La dernière partie de la collection s’est avérée aussi sublime qu’impardonnable pour les petits défauts (mais le palazzo et leur superbe veste en cuir lamellé flatteront celles que les nuisettes ridiculisent). Les éclats de rouge et ces fameuses vestes de cuirs en pointes ont ponctué la finale de morceaux plus incisifs et dans son ensemble la collection d’automne 2016 est plus romantique que par les années passées, dans les coupes et les imprimés.
Les pièces les plus audacieuses de la collection semblent avoir été mises de côté (je remarque ici qu’Hayley Baldwin est l’égérie de la marque cet automne ce qui ne cesse d’être perturbant si on ne parvient pas à oublier son père)…
Le Festival Mode & Design 2016 s’est ainsi clos sur une note joyeusement exubérante et cette soirée, à l’image des autres, invitait à la fête et à la détente. Le site s’est avéré des plus agréables tout au long du festival et si la superficie s’est trouvée légèrement diminuée par rapport aux années passées, il demeure que l’espace avait été aménagé judicieusement.
La programmation mérite également d’être soulignée pour la grande cohérence du volet musical qui s’est avéré aussi conséquent qu’audacieux, avec d’heureuses découvertes. La part belle qui a été offerte aux designers émergents demeure une des forces du festival et l’achalandage lors de la présentation du Cabinet éphémère sur la grande scène a bien montré l’intérêt du public pour la relève.