David Altmejd et Jon Rafman au Musée d'art contemporain de Montréal – Bible urbaine

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David Altmejd et Jon Rafman au Musée d’art contemporain de Montréal

David Altmejd et Jon Rafman au Musée d’art contemporain de Montréal

Entre fascination et répulsion

Publié le 15 août 2015 par Sara Thibault

Crédit photo : Mathieu Pothier

Jusqu’au 13 septembre, le Musée d’art contemporain présente des expositions dédiées à David Altmejd et Jon Rafman, deux artistes d’origine montréalaise.

À la découverte du «Flux» de David Altmejd

Avec l’exposition Flux, le Musée d’art contemporain de Montréal présente une rétrospective de l’œuvre de David Altmejd en 30 œuvres marquantes mettant en évidence les phases importantes de sa production artistique des quinze dernières années.

L’art d’Altmejd se situe à mi-chemin entre un univers fantasmagorique et organique, alors qu’il utilise des matériaux qui permettent à ses œuvres de prendre racine dans la nature. On y retrouve du verre et du bois, mais aussi des œufs de caille, des noix de coco et même des dents (Le dentiste, 2008).

Fasciné par le rêve, Altmejd crée des œuvres oniriques qui tendent parfois vers le cauchemar, notamment à cause des créatures hybrides qui marquent l’ensemble de sa pratique. La série des Bodybuilders [Les Bâtisseurs], créée à partir d’empreintes des mains de l’artiste, rappelle les titans de la mythologie grecque. Rares sont les œuvres qui laissent voir aussi clairement la trace du geste créateur, qui donne l’impression à ceux qui les regardent que les créatures s’engendrent elles-mêmes.

Comme pour faire un contrepoids avec le caractère angoissant des Bodybuilders, la série des Watchers [Les Gardiens] s’imposent comme des anges gardiens apaisants avec leurs immenses ailes. Cette oscillation entre beauté et morbidité atteint son paroxysme avec l’œuvre Sarah Altmejd (2003), un portrait de la sœur de l’artiste, dont le visage est remplacé par un trou béant orné de paillettes bleues, argentées et corail. Alors que d’entrée de jeu cette immense cavité donne l’impression que la jeune femme a reçu une balle en plein visage, l’artiste explique plutôt ce vide comme une métaphore du début de toute chose, comme le Big Bang nécessaire au début de l’existence. En représentant «l’être qu’il aime le plus au monde», Altmejd cherche à lui rendre hommage.

Toutes les caractéristiques de l’art d’Altmejd trouvent toutefois leur aboutissement dans l’œuvre magistrale The Flux and the Puddle (2014), agissant comme une mise en abyme de toute la production de l’artiste. L’œuvre, qui fait partie de la collection Giverny Capital, sera d’ailleurs prêtée au Musée national des beaux-arts du Québec pour une période de dix ans, afin que les Québécois aient la chance d’aller l’admirer au cours des prochaines années.

Au centre d’une salle composée de quatre murs couverts de miroirs se mélangent tous les personnages et les fascinations de l’artiste dans une immense structure de plexiglas: personnages oniriques, animaux empaillés, insectes, végétaux, nourriture en putréfaction, miroirs fracassés, trompe-l’œil… The Flux and the Puddle agit comme une clé de compréhension pour appréhender toute la démarche artistique de Altmejd. Grâce aux miroirs et aux surfaces de plexiglas, le reflet des spectateurs se démultiplie dans l’œuvre, comme si le public arrivait à y entrer.

Ne serait-ce que pour cette salle, une visite au Musée d’art contemporain s’impose.

Prêt à partir à la découverte de Jon Rafman?

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Par Mathieu Pothier

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