L'exposition «L'Amour sous toutes ses coutures» au Musée McCord – Bible urbaine

SortiesExpositions

L’exposition «L’Amour sous toutes ses coutures» au Musée McCord

L’exposition «L’Amour sous toutes ses coutures» au Musée McCord

Une histoire, cousue de fil blanc

Publié le 1 décembre 2014 par Marie-Hélène Proulx

Crédit photo : © Musée McCord/McCord Museum

Pour ceux qui désirent ardemment un Noël blanc, malgré la gadoue montréalaise, le Musée McCord a conçu son exposition L'Amour sous toutes ses coutures, mettant en valeur quelque 150 robes de mariage, dont la plus ancienne date de 1816 et la plus récente est venue compléter l'ensemble il y a moins d'une décennie. Cette courte exposition, répartie de manière thématique, tient dans une seule salle, adjacente à cette de l'Île des jouets, et en partage la même légèreté candide, même si elle tente davantage que cette dernière d'attirer, d'ici à avril 2015, le regard des adultes.

Dans la dernière décennie, la mode semble être devenue un thème coqueluche de nos musées montréalais. Alors que les œuvres de Jean Paul Gaultier et d’Yves Saint-Laurent ont brillé de tous leurs feux au Musée des beaux-arts, celui de McCord avait su, en 2008, faire avancer la réflexion, de fil en aiguille, sur les manières d’aborder le corps de la femme, en passant par ses dessous, lors de l’exposition Dévoiler et dissimuler. Maintenant que ce musée historique ouvre ses portes sur une exposition de robes de mariée anciennes, on aurait pu croire que ce regard sur une institution qui s’est si profondément transformée, au Québec, aurait valu sa minute de réflexion. Mais non, les perles, les soies et les velours, pour la plupart en parfait état, ne sont rassemblés ici que pour le plaisir des yeux.

LAmour-sous-toutes-ses-coutures-Musee-McCord-2014_photo_30

Installations. © Musée McCord/McCord Museum

La ballade parmi ces robes et autres attirails nuptiaux fait prendre conscience que, mis à part quelques tendances un peu plus folles des années 20 et 70, et le fait que de tels joyaux de confection ne seraient pas à la portée des bourses du commun des «mortelles», les charmes des vêtements d’antan rejoignent encore, sous plusieurs points, ceux des robes d’aujourd’hui, au moment de prononcer des vœux éternels. Les explications proprement historiques se réduisent toutefois à quelques lignes de mise en contexte et aux histoires d’épousailles de jeunes nobles canadiens-français placardées un peu partout sur les murs. On y effleure, en passant, quelques détails concernant les mariages interreligieux, même dans les classes nobles, et les différences d’âges et de fortunes entre les époux,  qui peuvent susciter l’étonnement, mais la réflexion n’y est pas poussée outre mesure.

LAmour-sous-toutes-ses-coutures-Musee-McCord-2014_photo_17

Robe de mariée / Wedding dress. 1878-1880. © Musée McCord/McCord Museum

Ceux qui aiment se laisser charmer par les mots prendront aussi plaisir à écouter les commentaires des dictaphones, qui expliquent, dans les deux langues officielles, l’étymologie de 63 expressions se rapportant aux couleurs, aux textures ou aux vêtements. On s’éloigne alors du thème nuptial, mais pas des terrains connus: la plupart des explications offertes se laissaient facilement deviner d’elles-mêmes.

Ce n’est donc pas au Musée McCord, cet hiver, que l’on révolutionne la roue ou le rouet, mais, comme le diraient nos grands-mères, ces souvenirs sont trop beaux pour rester toujours cachés; alors, faute de ramener le mariage en blanc à l’ordre du jour, il fallait bien s’offrir quelques  autres prétextes pour les sortir des boules à mites!

LAmour-sous-toutes-ses-coutures-Musee-McCord-2014_photo_25

Installations. © Musée McCord/McCord Museum

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début