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Crédit photo : Maxime Côté
Êtres unis: bâtir un monde par l’espoir
Flûte, contrebasse, violoncelle et piano accueillent le public puis les danseurs. C’est dans une fluidité organique que les élèves de deuxième année envahissent la scène, dans plusieurs tableaux, s’empreignant tout le long de la musique, jouée par les étudiants de l’UdeM.
Parfois comme des animaux, ils se méfient les uns des autres et jouent avec toute la complexité d’un corps. Finalement, c’est en acceptant l’autre et en s’alliant qu’ils parviennent à avancer et à construire une mini société.
Le chorégraphe Harold Rhéaume, artiste de Québec et président du RQD depuis 2014, offre ici une performance pleine de rondeur où le relâché et le partenariat construisent une danse expressive, qui, en se mariant avec la musique, fait oublier que le monde s’effondre.
Tous les flocons sont les mêmes quand ils tombent: fascination loufoque et unité humaine
Une obsession, une fascination, une envie unique. Tous les personnages de ce petit bourg sont attirés par la même chose. Mais laquelle? Les danseurs de première année construisent, déconstruisent des formes, grâce à leur entraide. Costumes loufoques, attitudes changeantes et univers musicaux qui passent de la musique classique à l’électro. Voilà le mélange qui s’offre au public.
Les danseurs se suivent, se ressemblent, puis finalement se divisent, à cause de leurs différences. Kyra Jean Green, diplômée de la Juilliard Shcool (NY) et chorégraphe notamment pour Companhia Ruda et Les 7 Doigts de la main, place un petit monde sur la scène, qui réussit à avancer grâce à son union et sa complémentarité, mais qui finit toujours par retomber dans l’individualiste et la jalousie.
Il s’agit donc d’allier ses forces pour avancer et ainsi éviter d’être tous les mêmes, proches d’une folie commune.
Short Spoken: douceur de corps enlacés
Sur des airs de Schumann et de Tchaïkovski, les étudiants de deuxième année viennent conclure la soirée en interprétant leur deuxième pièce. Dans une immense légèreté, ils s’apprivoisent avec douceur.
Toujours en contact les uns par rapport aux autres, ils mêlent et démêlent leurs corps dans cinq tableaux différents. S’élaborent alors de véritables images de tendresse, où le corps et la sensibilité sont mis de l’avant. Andrew Skeels, chorégraphe montréalais et ancien danseur des Grands Ballets Canadiens, peint ici une harmonie de corps, qui joue sur la fluidité, le relâché et le canon.
Un souffle continu empreigne alors la salle et la suspend à la délicatesse et la subtilité des danseurs, tout en montrant leur virtuosité.
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de la rédaction