Le Danois Trentemøller avec TOM And His Computer au Théâtre Corona de Montréal

Trentemøller était accompagné sur scène par cinq musiciens, dont la chanteuse et guitariste Marie Fisker. Cela lui a permis d’offrir, entre autres, plusieurs chansons de son dernier opus, Fixion (2016). L’artiste, qui s’est fait connaître pour son travail en tant que DJ techno, surprend par son habileté à épouser avec facilité un style de musique indie. Bien que Trentemøller et ses acolytes furent réservés et n’ont guère échangé avec la foule, on pouvait remarquer que les musiciens prenaient plaisir à jouer, et que la chimie entre eux est très bonne.

Cette soirée avait un ton singulier; les musiciens étaient dans une pénombre accentuée par un jeu de lumière bien conçu qui a dynamisé la mise en scène. De plus, Trentemøller a dansé et était très engageant. À l’aide de quelques signes, il faisait, en fonction de ses envies, danser les gens, crier ou encore taper des mains. L’énergie était bien présente. Bien que ce soit de la musique rock, on sentait les influences du new wave et on profitait pleinement de la richesse du son. Oscillant entre des titres instrumentaux et des chansons rock, l’atmosphère était propice pour danser, et ce, tout en étant dans son propre univers.

Le concert a débuté avec une dizaine de minutes de retard, mais cela importait peu aux spectateurs. Dès l’entrée sur scène de Trentemøller, la foule l’a chaleureusement accueilli. Le groupe ne perdit pas de temps et joua «November» que l’auditoire a apprécié. Le parterre s’est réchauffé et, dès la deuxième chanson, «One Eye Open», le public était de bonne humeur et se déhanchait doucement. «Never Fade» a réellement plu à la foule, et ce fut la seule fois où l’on a pu entendre Anders chanter les quelques paroles de la chanson.

Cependant, c’est le titre suivant, «Shades of Marble, qui a véritablement séduit, le jeu de batterie suave qui embrassait le rythme et les touches techno qui enjolivaient la cadence ont créé un crescendo réussi qui a encouragé les gens à se dégourdir les jambes. «My Conviction» et «Trails» ont également plu, mais le niveau d’énergie s’était légèrement amoindri. Néanmoins, l’ambiance a gagné une certaine effervescence grâce au titre «Miss You» pour demeurer constante jusqu’à la fin du concert.

Les pièces «Vamp» et «Moan», reconnues dès les premières notes, ont créé un engouement plus marqué. Malheureusement, après avoir grimpé en intensité, Trentemøller et ses musiciens ont remercié le public par un signe de la main et ont quitté la scène; le spectacle était déjà terminé. Les spectateurs en désiraient davantage et ont insisté; la formation a offert, avec le sourire, deux titres supplémentaires, dont une version incluant une chouette improvisation (et très appréciée) de «Take Me Into Your Skin».

La chanteuse a une bonne voix, elle brillait à l’occasion et était très à l’aise sur les planches. À preuve, la chanson «River In Me» a connu un mauvais départ, et Fisker n’a pas hésité à interrompe le morceau pour le recommencer. La foule fut très compréhensive et a même encouragé le groupe, qui était visiblement amusé par ce petit accrochage. Par contre, elle n’a pas été en mesure d’établir une réelle connexion avec le public. Il y avait une bonne ambiance, mais ce n’était pas la frénésie sur le parterre. Les spectateurs sont repartis comblés mais pas transformés.

TOM And His Computer

Comme son nom d’artiste l’indique, il s’agit d’un musicien et de son ordinateur. Sa musique tombe sous le spectre de la music électronique. Celle-ci est légèrement ambiante et comprend divers échantillonnages de guitare, d’extraits de film et de voix. Il a offert un segment de DJ de 45 minutes, offrant des chansons de nature introspective avec différentes variations, des moments plus doux et planants, et des moments plus rythmés inspirés par le new wave.