Damien Rice avec Mia Maestro à L’Olympia de Montréal

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Damien Rice avec Mia Maestro à L’Olympia de Montréal

Damien Rice avec Mia Maestro à L’Olympia de Montréal

Délicatesse, chansons d’amour et autres mensonges

Publié le 11 avril 2015 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Frederic Lauzier Young

L’auteur-compositeur-interprète irlandais a offert, hier soir à L'Olympia, un deuxième spectacle en sol montréalais en moins de quelques mois. En effet, Damien Rice avait joué à guichet fermé au Métropolis le 21 novembre dernier, pour un concert d'une durée de plus de trois heures et demie. Après avoir été aussi choyés, les Montréalais avaient de grandes attentes.

Le chanteur a commencé la soirée avec la pièce homonyme de son plus récent disque, My Favorite Faded Fantasy. Les gens réunis à L’Olympia de Montréal ont fait preuve d’un silence admiratif incroyable; il n’y avait pas un seul bruit dans la salle (à l’exception de la ventilation, quel dommage!), laquelle était complètement plongée dans le noir. Après quelques applaudissements, il a offert des morceaux tirés de ses deux albums précédents, en l’occurrence «9 Crimes», «Delicate» et «Cannonball», chanson pendant laquelle sa voix a laissé entrevoir une certaine vulnérabilité, charmant ainsi les spectateurs.

L’ambiance était particulièrement intime. Le musicien était seul sur la scène, soutenu par des enregistrements pour les chœurs qui, en fait, étaient des séquences enregistrées en direct et rediffusées en boucle. Le jeu de lumière était subtil et efficace, contribuant ainsi à l’atmosphère. Le public était, la plupart du temps, respectueux et attentif, accompagnant doucement le chanteur pendant les refrains.  

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C’est finalement après la quatrième chanson que Damien Rice s’est adressé à la foule afin de la remercier. Ensuite, il a enchaîné avec une version plus éthérée de «It Takes a Lot to Know a Man», qu’il a chantée avec conviction et passion, sa voix plaintive se transformant peu à peu en cri du cœur.

Au fur à mesure que la soirée avançait, le chanteur est devenu beaucoup plus volubile, établissant un réel dialogue avec l’audience. Il a expliqué quelques-uns de ses titres et il a donné son opinion sur l’amour et la culpabilité. En fait, même si la plupart de ses pièces parlent de relations romantiques, il affirme qu’il n’a écrit qu’une seule chanson d’amour. Questionnant le mot lui-même et sa signification, il a osé une comparaison avec le chocolat, qu’il aime et dévore, pour ensuite l’évacuer. Il a demandé, à voix haute, qui voudrait bien recevoir ce type d’amour. Il a même affirmé: «I can’t take my eyes off you… c’est un mensonge, je peux cesser de te regarder, et j’ai survécu!». Il a poursuivi avec le titre «I Don’t Want to Change You», qui est sa seule chanson d’amour.

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Par la suite, il a expliqué que la culpabilité est un sentiment bien présent, et ce, dès que l’on apprend à marcher. Par ailleurs, il parle très bien en français, comme l’ont démontré ses échanges avec le public. Ensuite, au grand ravissement de l’audience, il a chanté «The Greatest Bastard», suivi de la fameuse «The Blower’s Daughter». Malgré son aveu, ce morceau a littéralement subjugué le public; ce fut un beau moment. Le titre «Volcano» a également plu, Damien Rice a même coordonné les efforts de la foule afin que celle-ci chante en canon, tout en accélérant le rythme, ce qui a créé un très bel effet.

Les spectateurs auraient voulu prolonger la soirée, et pourtant, Damien Rice a joué pendant presque deux heures, incluant le rappel. Et bien qu’il ait présenté une version plus épurée, voire dépouillée, de ses chansons (sur le plan musical), sa voix était puissante, claire et remplie d’émotions. Ce concert était définitivement empreint d’une grande délicatesse et de tristesse, à l’image de la musique du chanteur irlandais. Ce fut une très belle soirée, peut-être pas aussi spectaculaire que celle du 21 novembre dernier, mais fort agréable néanmoins. 

MIA MAESTRO

La première partie a été assurée par la chanteuse argentine Mia Maestro. Galagalactic était également à l’affiche, mais quelques heures avant le concert, evenko a annoncé que le groupe avait annulé sa participation. Mia Maestro, qui est surtout connue en tant qu’actrice, possède également une carrière de chanteuse. Elle a présenté des extraits de son premier album, Si Agua, en 2014. Elle était accompagné d’un guitariste dont l’apport était très discret. L’accent a été mis tout au long de sa prestation sur sa jolie voix.

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