«My Favourite Faded Fantasy» du chanteur irlandais Damien Rice

Damien Rice prend son temps pour confectionner ses offrandes. En douze ans de carrière solo, il n’a fait paraître que trois albums, soit O (2002), 9 (2006) et My Favourite Faded Fantasy, disponible depuis le 11 novembre dernier.

Le musicien demeure fidèle à ce qu’il nous a présenté par le passé et nous offre un nouvel opus très introspectif, mélancolique, profond et, surtout, d’une grande douceur. Lorsque l’on écoute les paroles de My Favourite Faded Fantasy, nous avons l’impression d’être le témoin privilégié d’une âme qui se met à nu, qui oscille entre le sentiment amoureux et le douloureux bilan post-rupture, avec toute la nostalgie et la frustration que cela sous-entend.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec Damien Rice, son style est similaire à celui de Nick Drake, de David Gray ou encore de Jeff Buckley. Il propose une musique folk particulièrement mélodique, avec de superbes orchestrations, et il construit ses chansons à l’aide d’une grande variété d’instruments à cordes (dont le violon et le violoncelle) et d’un piano. De plus, pour cet album, Rice a retenu les services du légendaire réalisateur Rick Rubin et le résultat est spectaculaire.

La chanson éponyme est une jolie ballade, fragile et grisante, tandis que «Trusty and True» possède des racines celtiques bien qu’elle ressemble à une valse. C’est l’extrait le plus entraînant de la galette. Pour sa part, le titre «Long Way» est une évasion onirique, à écouter avec les yeux fermés.

Magnifique, triste et empreint d’une grande délicatesse, et ce, malgré certains textes plus virulents, My Favourite Faded Fantasy est un excellent album que les admirateurs vont se délecter.