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Crédit photo : Claudia Chan Tak / Danse-Cité
Ce qu’on peut lire sur le site de La 2e Porte à Gauche, c’est que la série «Pluton» est née «d’un fantasme: susciter la rencontre entre des danseurs seniors et des écritures chorégraphiques actuelles.» À travers ses opus, le projet propose de se promener entre les univers des artistes jumelés et d’explorer avec eux cette rencontre. Dana Michel, chorégraphe et artiste de performance, a été approchée par Katya Montaignac, la directrice artistique du projet, mais elle a surtout accepté pour pouvoir finalement travaillé avec Benoît Lachambre.
«Katya m’avait déjà parlé de “Pluton” il y a environ deux ans et, dès le début, la proposition était de travailler avec Benoît. J’avais déjà commencé à lui parler un peu, alors quand elle m’est revenue, c’était l’occasion parfaite de collaborer», se souvient-elle. Benoît est bien connu dans le milieu en tant que chorégraphe et interprète. Il dirige également la compagnie Par B.L.eux depuis 1996. On comprend parfaitement Dana d’avoir eu envie de travailler avec cet artiste qui a près de 30 ans de métier derrière lui, et encore énormément à offrir.
«Le concept, au début je le trouvais un peu offensif. Un jeune chorégraphe, avec un interprète qu’on dit plus âgé, il y avait quelque chose qui me dérangeait là dedans, raconte Dana. Après avoir élaboré le concept avec Katya, j’aime mieux y penser comme une personne avec moins d’expérience qui collabore avec une personne avec plus d’expérience. De toute façon, comme je disais, ce qui m’intéressait surtout, c’était de travailler avec Benoît.»
Si le concept intergénérationnel de «Pluton» n’était pas vraiment ce qui a attiré Dana vers le projet, c’est ce qui a en tout cas fait mûrir plusieurs réflexions qu’elle avait déjà à propos du milieu de la danse. «Il y a beaucoup de discussions dans le milieu sur les grandes compagnies de danse, les chorégraphes plus établis, les centaines d’artistes qui n’ont pas d’argent pour leurs projets, l’idée de succession, etc. Je réfléchissais beaucoup à tout ça, explique-t-elle. Elle souligne que ce ne sont que des réflexions, qu’elle n’a pas vraiment d’opinion arrêtée sur le sujet, mais qu’elle se questionne fréquemment sur tous ces enjeux.
Ce sont d’ailleurs des réflexions qui se sont retrouvées dans ces échanges avec Benoît lors du processus de chorégraphie de leur opus pour «Pluton – Acte 3». «On parle énormément pendant nos sessions. On parle de nos manières de créer, mais le concept de “Pluton” est aussi devenu un grand sujet de conversation». Lors de ces «sessions de jeu», Dana aimait proposer des sujets, des matériaux et des situations à Benoît pour voir comment il interagirait avec ses propositions. «Travailler avec Benoît, c’est super inspirant. C’est comme une machine infatigable. Il est incroyable. J’ai parfois l’impression qu’il n’a pas de fond, continue Dana. C’est quelqu’un qui est game pour tout, mais qui a tout vu. Après tout ça, il est encore en questionnement sur lui-même et, selon moi, c’est la chose la plus importante.»
Le résultat du travail de Dana et de Benoît, mais aussi celui de la chorégraphe Katie Ward et de l’interprète Peter James, qui se sont également prêté à l’exercice de «Pluton», sera présenté sur la scène du Théâtre La Chapelle dès le 22 mars. Des représentations auront également lieu les 23 et 24 mars, puis du 27 au 31 mars 2018.
Les billets sont disponibles au www.billetterie.lachapelle.org. «Pluton – Acte 3» est un spectacle unique et à ne pas manquer!
L'événement en photos
Par Claudia Chan Tak / Danse-Cité