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Crédit photo : www.facebook.com/kendricklamar
D’abord le titre, qui est une référence à l’extraordinaire roman devenu film sur les injustices raciales aux États-Unis, To Kill a Mockingbird d’Harper Lee. Lamar nous met donc dans le bain dès le départ. La première phrase que l’on entend sur l’album est «Every Nigger is a star» sur la pièce «Wesley’s Theory», où George Clinton de Parliament-Funkadelic fait partie des artistes invités. Cette allusion au funk des années 1970 n’est pas un hasard: avec les tensions raciales revenant à la surface aux États-Unis, plusieurs artistes noirs s’en inspirent pour mener leur combat. D’Angelo l’a fait en 2014. Kendrick Lamar le fait encore mieux en 2015.
Ce combat, il l’exprime de brillante façon sur l’extrait «The Blacker the Berry», véritable bombe qui attaque l’hypocrisie et l’institutionnalisation du racisme aux États-Unis. Sa colère est palpable et on la ressent profondément quand il rap des lignes comme: «That’s as blunt as it gets / I know you hate me don’t you? / You hate my people I can tell / Cause it’s threats when I see you». Mais Kendrick est intelligent et il pousse la nuance beaucoup plus loin, faisant aussi référence à la violence entre les communautés noires aux États-Unis, en les comparant aux guerres de tribus africaines entre les Zulu et les Xhosa. Quand le gagnant du prix Pulitzer Michael Chabon fait l’annotation des paroles de Kendrick Lamar, on saisit la profondeur et la complexité de son message.
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de la rédaction