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Crédit photo : www.facebook.com/kendricklamar
L’album n’est pas seulement riche lyriquement, mais également musicalement. Les styles y sont variés: funk, jazz, soul, motown, rock, hip-hop, etc. Il ne s’agit pas d’une écoute facile, car Lamar est complètement imprévisible, changeant de dynamiques plusieurs fois par chanson et laissant l’auditeur dans une espèce de mystère sur ce qui s’en vient par la suite. Chaque pièce exprime une difficulté, personnelle ou sociale, que Kendrick vit au quotidien.
Et pour tisser toute cette toile ensemble, Kendrick Lamar récite un poème, le même poème, à la fin de la plupart de ses pièces. À la dernière chanson du disque, «Mortal Man», on se rend compte que ce poème est en fait une discussion qu’il a avec Tupac Shakur, dont il a échantillonné les extraits d’une vieille entrevue. Les échanges portent sur les angoisses que Kendrick a exprimées tout au cours de l’album, avec une musique jazz improvisée jouant en arrière-plan. Et puis, alors que Kendrick semble aller à l’essentiel de ses tourments et qu’il demande à Tupac de lui apporter des réponses, la musique cesse subitement, laissant Kendrick dialoguer seul: «What’s your perspective on that? / Pac? / Pac? / Pac?». Le héros a disparu et Lamar demeure sans véritable réponse. Absolument brillant.
Un album de la sorte ne peut se résumer en quelque 500 mots. Kendrick Lamar est constamment préoccupé et tente tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau. À un autre niveau, il semble vouloir combattre pour préserver sa culture, même si sa bataille est loin d’être gagnée. Malgré tout, il n’est pas prêt d’abandonner.
https://www.youtube.com/watch?v=6AhXSoKa8xwL'avis
de la rédaction