MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Photos d'archives (propriété du Campus)
3. Comment décrirais-tu la ligne directrice du Café Campus et celle du Petit Campus en matière de programmation de spectacles et évènements?
«Notre mandat principal est de soutenir la scène locale et la scène émergente, alors on essaie de faire ça le plus possible. Nos prix de location sont très bas… Ce qu’il faut comprendre, à ce niveau, c’est que nos prix de location représentent environ le tiers de notre coût d’exploitation de la soirée. Beaucoup de jeunes bands et producteurs ne comprennent pas ça. Alors on n’essaie pas de «faire du cash sur le dos du band» comme bien des gens le pensent. Au contraire, on prend un risque toutes les fois qu’on fait un show. Ça fait différent des salles qui chargent x$ pour louer la salle, mais après tu dois rajouter le salaire du gars qui va venir débarrer la porte, le gars de sécurité, les techniciens, etc. Ils ne prennent aucun risque. À la fin de la soirée, ça a couté quatre fois plus cher que tu pensais… Ici, il n’y a pas de surprises. C’est un prix, c’est pas cher, on t’aide avec la promo. S’il y a du monde, tu vas faire de l’argent.»
«On a aussi pas mal de séries de shows. Ça donne une certaine latitude aux gens avec qui on fait ces séries d’élaborer des concepts artistiques».
«On essaie surtout d’être varié. Généralement, si ton projet est bon, on embarque. On ne se limite pas à faire du rock ou du métal ou du punk ou du pop ou du folk… On n’est pas toujours nécessairement à l’affût de la plus récente tendance musicale très «in». Par contre, tout le monde va y trouver quelque chose à son goût. Et comme ça fait 50 ans qu’on est là, je me dis que la formule doit être correcte!»
4. Nostalgie oblige, quels sont tes plus beaux souvenirs en matière de spectacles vus dans cette salle qui a accueilli, avouons-le, nombre d’artistes aujourd’hui de statut international?
«J’ai parlé plus tôt de mes deux premiers souvenirs, mais il y en a tellement d’autres. Ce fameux spectacle de P!nk en format «spectacle intime» et formule «gagne tes billets». La production «Centre Bell» qui débarque au Café Campus! C’était quand même loufoque, mais très cool en même temps. Le premier show de Galaxie (à cette époque c’était Galaxie 500). Quel band de rock!! C’était le 31 mai 2002 au Petit Campus. Sans oublier, dans la même veine, la venue de Queens of the Stone Age au Café Campus. Je m’attendais à ce que ce soit le show le plus loud ever. Il y avait des cabinets d’amplis blancs qui faisaient la parade et ça n’arrêtait plus. Mais ils avaient une façon de s’installer avec les cabinets face à face qui réduisait le son sur scène sans sacrifier le «tone» du Marshall à onze. Mais je ne pense pas que c’était des Marshall…»
«Plus récemment, Pokey Lafarge qu’on avait booké parce qu’une collègue l’avait vu en première partie de Jack White. Elle est vraiment fan finie de White, alors, quand elle revient au bureau le lendemain et qu’elle te parle du gars qu’elle a vu jouer du «old time» en première partie de Jack White AVANT de te parler du show de White, tu le sais que c’est impressionnant. Anyway, Pokey Lafarge, des gars super cool, des musiciens hors pair, faire son set de 75 minutes suivi d’un rappel de 75 minutes, vraiment cool. Ça n’en finissait plus, et on en redemandait plus à la fin.»
«On fait beaucoup d’impro aussi. Avec la LIMM et les Wonder Trois Quatre, ça nous fait deux séries d’impro musicales assez relevées. Ce qui est le fun de l’impro, c’est qu’il y a des moments magiques qui ne se reproduiront jamais. C’est assez ordinaire d’en parler par la suite avec des gens qui n’étaient pas là, alors je n’élaborerai pas plus que ça. Par contre, je vais dire que pour les fans de musique, les soirées d’impro musicale sont vraiment le fun. Et les fameux moments magiques sont privilégiés entre les gens qui sont présents. Bref, pour ceux qui ne connaissent pas ça, venez donc découvrir l’impro musicale!»
5. Comment envisages-tu l’avenir pour le Café Campus et son petit frère le Petit Campus?
«On lâche pas la patate! Ce sont deux salles avec des vocations quand même différentes. Le Café Campus, c’est a priori une discothèque où on présente des shows à l’occasion. Le Petit Campus, c’est notre salle de spectacle. Pour ce qui en est du futur, on va continuer d’être une coopérative de travail et de véhiculer nos valeurs, et participer à l’économie sociale. On va continuer d’encourager la scène locale et de promouvoir cet aspect de notre culture, tout en adaptant le concept aux nouvelles générations… La même chose qu’on fait depuis 67, finalement.»
Consultez le www.cafecampus.com pour tout savoir sur la programmation hiver-printemps du Campus! Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…
L'événement en photos
Par Photos d'archives (propriété du Campus)