MusiqueLes albums sacrés
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Après ces treize premières minutes hypnotisantes viennent «Welcome to the Machine» et «Have a Cigar», deux pièces où Waters lance des attaques directes à l’industrie musicale. Il y dresse un portrait très totalitaire, voire orwellien, où les grosses pointures des compagnies de disques semblent avares de contrôle et d’argent, se foutant bien des côtés créatif et artistique. Waters illustre merveilleusement bien cette ignorance dans «Have a Cigar»: «The band is just fantastic / That is what I really think / Oh by the way which one’s Pink?». Musicalement, l’ambiance est paranoïaque et désespérée, reflétant les thèmes abordés.
La chanson titre débute avec une introduction acoustique enregistrée en sourdine, afin de montrer la distance entre les radios et le public. «Wish You Were Here» est évidemment un hymne à l’absence où il est encore une fois très difficile de ne pas faire de parallèles avec Syd Barrett, bien que plusieurs croient que Waters parle de l’âme sœur lorsqu’il chante: «How I wish, how I wish you were here / We’re just two lost souls / Swimming in a fish bowl / Year after year». Chose certaine, la chanson traite d’une âme seule, terrifiée par une réalité étouffante.
La vie est souvent faite de drôles de coïncidences et l’album Wish You Were Here en est un bel exemple. Lors de l’enregistrement, un Syd Barrett méconnaissable (sans cheveux et avec un surplus de poids) visite ses vieux amis en studio, qui ont peine à le reconnaître. Roger Waters pleure à la vue de l’état lamentable dans lequel se trouve son vieil ami. À sa sortie, Wish You Were Here atteindra la première position des deux côtés de l’Atlantique, confirmant Pink Floyd comme un groupe qui allait à jamais se produire dans des stades pleins à craquer.
Ironique pour un disque teinté de grandes solitudes.