MusiqueLes albums sacrés
Crédit photo : Jill Furmanovsky
Oasis prend tout le monde par surprise un an plus tôt, alors que Definitely Maybe atteint la première position en Angleterre. La célébrité est instantanée. Les frères Gallagher aiment bien les projecteurs et possèdent un franc-parler et une arrogance qui attirent l’attention médiatique. Une véritable guerre se déclare entre Oasis et Blur, les deux groupes phares de l’époque. La rivalité atteint des proportions démesurées lorsque Noel Gallagher déclare, en août 1995, que tout ce qu’il souhaite à Damon Albarn et Alex James de Blur est «d’attraper le sida et de mourir».
Il n’y a pas qu’avec les membres de Blur que Noel a eu des démêlés, mais aussi avec son petit frère Liam. C’est que le petit frère a un caractère plutôt chiant. Quand il chante, on a à la fois envie de chanter à l’unisson avec lui et de lui mettre notre poing sur la gueule. Sa voix emprunte tous les éléments les plus arrogants de John Lennon, Johnny Rotten et Ian Brown. Bien que la personnalité forte de Liam contribue grandement à construire l’identité d’Oasis, Noel est le moteur créatif de la formation. Liam chante tout, mais Noel écrit tout. Et lorsque Noel décide d’assumer le rôle de chanteur sur «Don’t Look Back In Anger», la bagarre éclate entre les deux frères et Noel quitte temporairement le groupe.
Toutes ces tensions n’empêchent certainement pas Noel Gallagher d’écrire des chansons accrocheuses. Il y en a tellement sur (What’s the Story) Morning Glory? que ça en devient absurde. Évidemment, tout le monde connaît «Wonderwall», qui fera d’Oasis des stars en Amérique, ce qui n’arrivera jamais avec Blur. La pièce est bien sûr un incontournable et devrait figurer sur toute compilation qui se respecte des plus gros hits des années 1990. «Wonderwall» montre aussi Oasis sous un côté plus tendre, le groupe ayant jusqu’alors écrit majoritairement des chansons beaucoup plus rock.