MusiqueL'épopée musicale de
Crédit photo : Tous droits réservés @ Page Facebook de The Offspring
10. Let the Bad Times Roll (2021)
Après presque une décennie sans une nouvelle parution, on était en droit de s’attendre à plus de la part des rockers californiens The Offspring.
Sur les douze morceaux de cet album, on retrouve une courte reprise de la composition classique «In the Hall of the Mountain King», une version au piano de leur grand succès de 1998, intitulée «Gone Away», un simple sorti en 2015, «Coming For You», ainsi qu’une courte reprise de la chanson-titre en guise d’épilogue.
En réalité, il n’y a donc que huit nouveautés sur cet opus. Et, on peut avancer sans se tromper qu’aucune de ces chansons ne deviendra intemporelle. En fait, il serait surprenant que l’une d’elles fasse encore partie des setlists du groupe après leur tournée.
9. Days Go By (2012)
Days Go By est aussi un effort qui ne contient malheureusement aucun succès durable. La preuve, les chansons brillent par leur absence lors des récentes tournées du groupe. Or, certains titres valent tout de même le détour.
En effet, l’album, tout de même, commence et se termine sur les chapeaux de roue: «Turning Into You», «Dividing by Zero» et «Slim Pickens Does the Right Thing and Rides the Bomb to Hell» sont particulièrement bonnes. On sent le groupe plus songeur et introspectif qu’à l’habitude, et le résultat est fort intéressant.
Toutefois, ça se gâte à mi-chemin, et les chansons qui s’ensuivent viennent gâcher l’ensemble. «OC Guns» et «Cruising California» font probablement partie de leurs pires compositions à vie. Aussi, la décision d’inclure une nouvelle version de «Dirty Magic», originalement parue sur Ignition, laisse l’auditeur perplexe, puisqu’elle n’apporte rien de nouveau et s’avère ainsi totalement inutile.
Days Go By avait donc un certain potentiel, mais après une écoute complète, il reste somme toute assez décevant.
8. Splinter (2003)
Le succès de «Pretty Fly (for a White Guy)», en 1998, a poussé le groupe à inclure au moins une chanson plus légère et ludique sur chacun de ses efforts subséquents. Mais malheureusement, ce sont souvent ces morceaux qui rendent leurs albums inégaux. C’est encore le cas ici avec les pièces «The Worst Hangover Ever» ou «When You’re in Prison». Cependant, «Hit That» est sans doute la meilleure chanson de ce genre qu’ils ont enregistrée.
«Da Hui» et «Long Way Home» sont également de solides ajouts à leur catalogue, mais c’est surtout l’excellente «(Can’t Get My) Head Around You» qui se démarque et qui est même devenue une incontournable pour les fans.
Comme les précédentes parutions dont j’ai parlé ci-haut, Spinner reste un opus ponctué de hauts et de bas, mais qui souffre lui aussi d’un manque de constance.
7. Conspiracy of One (2000)
Conspiracy of One, comme tous les albums parus après Americana, contient lui aussi un morceau plus léger. Cependant, le groupe s’est limité ici à un seul, soit «Original Prankster», qui n’est heureusement pas si mauvais dans son genre.
The Offspring garde ici un tempo rapide, et c’est possiblement l’un des efforts les plus proprement punk du groupe, hormis leur première décennie d’existence. L’album ne contient pas de moments faibles; même une chanson comme «One Fine Day» s’avère divertissante, mais on ne peut pas dire non plus qu’il s’agit d’une œuvre mémorable à laquelle on veut revenir pour autant.
Du lot, le single «Want You Bad» se démarque particulièrement.
6. The Offspring (1989)
Il s’agit là de l’opus le plus purement punk de The Offspring. Certaines chansons tirent même vers le horror punk. Le son plus métal et pesant des guitares électriques n’est pas encore présent, et les compositions ne sont pas aussi peaufinées qu’elles le seront avec le temps. On sent cependant le potentiel du quatuor à travers l’efficacité de leur écriture.
Il y a de fait une urgence qui émane de cet album et que le groupe ne retrouvera plus par la suite. Certaines chansons ressortent du lot, comme «Tehran» et l’excellente «Jennifer Lost the War», présentée dès l’ouverture.
Malheureusement, The Offspring ne revisite à ce jour plus vraiment ce disque lors de ses spectacles.
5. Rise & Fall, Rage & Grace (2008)
Après deux albums à essayer de plaire à une frange de leurs fans qui aimaient leurs chansons plus commerciales, on a ici l’impression que Dexter Holland et sa bande font ce qu’ils ont envie de faire sans trop se forcer à inclure un succès radiophonique. Ironiquement, Rise & Fall, Rage & Grace contient un de leurs titres les plus accrocheurs: «You’re Gonna Go Far, Kid».
Ce n’est certes pas un album grandiose, mais il est somme toute efficace. Le premier single, «Hammerhead», est une excellente pièce qui prend une tournure inattendue. Et pour la première fois, le groupe inclut même deux ballades qui, sans être le point fort de l’album, ne sont vraiment pas mauvaises en soi.
C’est donc une œuvre plus rock que punk, mais intéressante et consistante du début à la fin.
4. Ixnay On The Hombre (1997)
Après le succès planétaire de Smash, il était presque impossible pour The Offspring de viser plus haut encore. Étant le premier opus sorti sur une étiquette majeure, à savoir Columbia, nul besoin de vous rappeler qu’il a d’emblée été mal reçu par les fans…
Ixnay On the Hombre n’a peut-être pas été porté aux nues comme son prédécesseur, mais on ne peut pas accuser le quatuor d’avoir vendu son âme pour autant. La production n’est pas plus léchée pour autant: l’exubérance du groupe est toujours bien présente, et leur son punk aux accents métal reste bel et bien le même.
Non, l’album ne s’approche pas de Smash, mais il demeure une solide entrée dans leur catalogue, propulsé par deux de leurs morceaux les plus mémorables: l’énergique «All I Want» et la puissante «Gone Away».
3. Americana (1998)
Pour certains, ce choix ne devrait pas être positionné si haut dans ce palmarès, car ces derniers considèrent sûrement que c’est l’année où le groupe s’est «vendu» pour de bon. Et les hits radiophoniques «Pretty Fly (for a White Guy)» et «Why Don’t You Get a Job?» semblent leur donner raison.
Cependant, lorsque l’on regarde plus loin, force est d’admettre qu’on trouve sur cet opus quelques-uns de leurs meilleurs titres à vie.
Le doublé «Have You Ever» et «Staring at the Sun», en ouverture, donne le ton. Également, «Americana» et «The Kids Aren’t Alright» font partie de leurs meilleures chansons jamais composées. Et en fin de parcours, «Pay the Man», avec ses sonorités indiennes et sa lente montée, est différente de ce à quoi The Offspring nous a habitués. Et elle est fort réussie, d’ailleurs.
C’est donc un excellent disque qui, sans ses deux mégasuccès, n’aurait sans doute pas connu un aussi grand triomphe commercial. Mais il aurait sans doute été beaucoup plus respecté par la critique et les fans.
2. Ignition (1992)
Sur Ignition, The Offspring reprend là où ils nous avaient laissés avec leur premier effort, mais avec de grandes améliorations tant au niveau de l’écriture que de la production.
Sur cet album, il n’y a pas un titre qui se démarque autant que sur leur première offrande, avec «Jennifer Lost the War», mais c’est un disque beaucoup plus constant. Il ne contient pas vraiment de mauvais morceaux, et fort heureusement, il n’y a aucun moment de répit non plus; les titres s’enchaînent sans relâche.
Ce deuxième album en carrière est peut-être passé sous le radar lors de sa sortie, mais il a profité d’un regain de popularité, autant commercial que critique, suite aux succès du groupe, et il est maintenant vu comme l’un de leurs meilleurs. Avec raison.
1. Smash (1994)
Il s’agit de l’album le plus vendu à ce jour à avoir vu le jour sous l’étiquette Epitaph. Avec les nombreux changements dans nos façons de consommer la musique, c’est un record qui ne risque pas d’être battu de sitôt. Et il y a une très bonne explication à cela.
En effet, l’énergie est dans le tapis dès les premières notes de «Nitro (Youth Energy)» jusqu’aux derniers accords de «Smash», la recette parfaite pour plaire à tous les fans de punk. Les guitares sont pesantes et les changements de rythme font le bonheur des amateurs de rock et de métal. Et surtout, les chansons sont assez accrocheuses pour satisfaire également ceux qui préfèrent la musique pop.
«Bad Habit», «Gotta Get Away», «Self Esteem» et «Come Out and Play», pour ne nommer que celles-ci, sont un quartette de hits qui feraient l’envie de n’importe quel artiste.
Smash est en somme un album qui frôle la perfection, voire un chef-d’œuvre punk rock que le groupe n’a jamais réussi à surpasser au cours de sa prolifique carrière.