MusiqueL'épopée musicale de
Crédit photo : Tous droits réservés @ Page Facebook de Rage Against The Machine
4. Renegades (2000)
Sorti après leur séparation, l’opus Renegades comporte des reprises d’artistes ayant influencé le quatuor, autant musicalement qu’idéologiquement. Contrairement à d’autres albums de reprises, on y retrouve ici des chansons qui proviennent de différents styles musicaux. Les morceaux les plus réussis sont souvent ceux originellement hip-hop. En effet, et dès l’ouverture, «Microphone Fiend» et «Pistol Grip Pump» donnent le ton.
La force du groupe? Ses musiciens réussissent à adapter les chansons à leur sauce, et ce, sans jamais dénaturer les œuvres originales. Si la guitare de Tom Morello est encore et toujours un élément central du son de Rage Against The Machine, c’est Zack de La Rocha qui brille le plus ici.
«How I Could Just Kill A Man» de Cypress Hill devient encore plus menaçante avec le flow du chanteur. Il rend même «In My Eyes» plus furieuse que la version de Minor Threat, alors que «Beautiful World» de Devo, quant à elle, est plus triste que l’originale.
L’œuvre qui en résulte est très agréable à écouter, surtout pour les fans, mais Renegades ne fait pas le poids face aux trois albums de compositions originales du groupe.
3. The Battle of Los Angeles (1999)
Quand Rage Against The Machine a sorti The Battle of Los Angeles en 1999, une panoplie d’artistes qu’ils avaient influencés malgré eux (Korn, Kid Rock, Limp Bizkit…) dominaient la planète rock. On a l’impression que, sur ce troisième opus, ils ont voulu montrer qu’aucun d’eux ne leur arrivait à la cheville.
Il suffit d’une écoute pour se rendre compte que c’est mission accomplie. Les paroles et le flow de De La Rocha sont uniques, le jeu de guitare de Tom Morello est incomparable, et la section rythmique y est à son meilleur.
C’est le travail créatif le plus focus du groupe avec des chansons courtes et accrocheuses. «Testify», «Guerilla Radio» et «Sleep Now in the Fire» sont devenues des succès commerciaux retentissants, mais les fans risquent de préférer les toutes aussi excellentes «Mic Check» et «War Within a Breath».
2. Evil Empire (1996)
Si, aux yeux du public, les premiers albums du band dévoilaient l’identité d’un groupe de métal avec un chanteur qui rappait, ce deuxième opus semble plutôt être le produit d’un rappeur qui s’est entouré d’un groupe de métal.
Il y a une plus grande place accordée aux textes de De La Rocha, et ces derniers sont d’ailleurs parmi ses meilleurs en carrière. Des paroles comme «Yeah I’m rollin’ down Rodeo wit a shotgun / These people ain’t seen a brown skin man / Since their grandparents bought one» résonnent encore 26 ans plus tard, alors que les problèmes raciaux et la lutte entre les classes sociales sont toujours aussi présents aux États-Unis (et même partout ailleurs).
C’est sans doute aussi la raison pour laquelle Evil Empire n’a pas connu le même succès que leur album homonyme. Alors que, sur ce dernier, le chanteur martelait ses slogans à répétition telle une propagande – créant des refrains accrocheurs par le fait même –, ici, il passe son message à travers des textes plus étoffés.
À l’exception de «Bulls on Parade», les chansons de l’opus ont moins trouvé écho parmi la population en général. Mais pour les fans, plusieurs autres titres demeurent des incontournables: «People of the Sun», «Vietnow», «Revolver» et «Down Rodeo», entre autres. Et reste qu’Evil Empire, avec son allure de brulot, se laisse écouter de A à Z, tout en ne laissant personne indifférent.
1. Rage Against The Machine (1992)
Autant Evil Empire et The Battle of Los Angeles sont d’excellents albums, autant la place de Rage Against The Machine au top de ce classement ne pourrait jamais vraiment être remise en cause. Ce disque est un classique parmi les classiques, tout simplement.
Tout d’abord, il y a bien sûr «Killing in the Name», la chanson la plus connue du quatuor (et celle qui leur a permis de devenir une véritable légende avec ce succès planétaire qui a poussé toute une génération à s’époumoner en criant «Fuck you I won’t do what you tell me…»). Mais, en toute honnêteté, pour les vrais amateurs du groupe, ce morceau a de la difficulté à se hisser dans le top 5 des chansons de l’album, malgré sa pérennité dans le paysage musical.
Il peut être difficile aujourd’hui de se rendre compte à quel point le son de Rage Against The Machine était révolutionnaire à l’époque. Auparavant, jamais personne n’avait aussi bien réussi à mélanger le rap et le métal, et personne ne les a même égalés depuis. En fait, personne n’a su reproduire la technique de Tom Morello à la guitare, comme aucun chanteur ou rappeur n’a réussi à imiter le flow et la rage de Zack De La Rocha.
Le groove de la section rythmique, combinée à l’urgence de la guitare de Morello et à l’appel à la rébellion de De La Rocha, ne peut laisser indifférent. Rarement une combinaison musicale a été aussi explosive. Des premières notes de «Bombtrack» jusqu’aux dernières de «Freedom», on a envie de sauter, de crier et de prendre les armes, et ce, peu importe la cause que prône le groupe.