MusiqueL'épopée musicale de
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11. Concrete and Gold (2017)
Les Foo Fighters n’ont aucun mauvais album, mais celui-ci est ce qui s’en approche le plus. Pour une rare fois, il y a plus de chansons ordinaires que de bonnes chansons. Dave Grohl a toujours été un amateur de musique progressive, et c’est d’ailleurs le premier album où l’on peut entendre cette influence. Malheureusement, ce n’est pas toujours pour le mieux.
La force des Foos réside dans leurs mélodies accrocheuses, mais parfois, sur cet album, on a juste l’impression qu’ils se plaisent à gâcher une bonne chanson juste pour la rendre plus complexe. Mais, comme dans tous les efforts du groupe, il y a quelques bons moments qui sortent du lot, dont la chanson-titre aux influences pink floydiennes, la jolie ballade acoustique «Happy Ever After (Zero Hour)», le simple «The Sky Is a Neighborhood», qui devrait rester un incontournable en concert, et surtout «Run», qui est probablement LA chanson où Grohl a le mieux réussi à synthétiser son amour pour les mélodies pop et l’agressivité de la musique hardcore qui lui est si chère.
10. Sonic Highways (2014)
La série documentaire du même nom, réalisée par Dave Grohl, devrait être un incontournable pour tout amateur de musique. L’album qui en découle est par contre moins réussi. L’idée reste intéressante toutefois: enregistrer chaque chanson dans une ville différente et dans un studio mythique, en compagnie d’un artiste local.
La liste d’invités est variée avec, entre autres, le chanteur country Zac Brown (Nashville) sur «Congregation», le Preservation Hall Jazz Band (Nouvelle-Orléans) sur «In the Clear», et Ben Gibbard de Death Cab for Cutie (Seattle) sur «Subterraneans».
Pourtant, leurs influences se font peu sentir. C’est bizarrement l’album le plus linéaire de leur catalogue. Il n’y a aucun faux pas notable, mais il n’y a aucun moment marquant non plus. L’extrait qui se démarque le plus est la chanson thème de la série, «Something From Nothing», enregistrée à Chicago, avec Rick Nielsen de Cheap Trick à la guitare.
9. Medicine At Midnight (2021)
Depuis leur cinquième album, les Foo Fighters essaient sans cesse de se réinventer. Ils ont parcouru l’Amérique (Sonic Highways), ils ont enregistré dans un garage sur une console analogue (Wasting Light), ils ont sorti un album double (In Your Honor)… Cette nouvelle galette, quant à elle, a été présentée comme un hommage aux albums rock dansant tels que Let’s Dance de David Bowie.
On peut y entendre l’intention du groupe dans des chansons comme «Shame Shame» ou «Holding Poison», mais ça reste somme toute des expérimentations minimes. Au final, ça sonne comme du Foo Fighters. Ça ne veut pas dire que c’est un mauvais album, bien au contraire!
Autant il est agréable d’être surpris par les artistes qu’on aime, autant parfois c’est bien de se retrouver en terrain connu. Et les Foo Fighters, à ce point de leur carrière, ont toujours su maîtriser l’art d’évoluer tout en restant eux-mêmes. Ça leur permet de demeurer pertinents et d’ajouter quelques munitions à leur arsenal déjà imposant pour leur prochaine tournée.
8. Echoes, Silence, Patience & Grace (2007)
Echoes, Silence, Patience & Grace est l’opus qui a propulsé le groupe vers les stades, avec une sonorité qui a su plaire à une légion grandissante de fans. Pourtant, avec le recul, il en reste surtout un succès monstrueux: «The Pretender». Une chanson rock qui décoiffe et arrache tout sur son passage; elle ouvre l’album et laisse présager le meilleur pour la suite.
Sauf que le reste de l’album s’éparpille dans tous les sens, sans aucune ligne directrice. Alors que la fougue de Dave Grohl est un élément central du son des Foo Fighters, c’est la première (et seule) fois où on le sent par moment sur le pilote automatique.
Le deuxième single, «Long Road to Ruin», est efficace à défaut d’être excitant, tout comme «Let It Die». Et c’est sans doute là le défaut majeur de l’album: tel que mentionné ci-haut, il est efficace, même très efficace, mais sans plus. L’ultime chanson, «Home» reste pourtant une agréable surprise et une curiosité dans le catalogue du groupe; c’est une ballade au piano.
7. One By One (2002)
On arrive à l’album mal-aimé du groupe. Dave Grohl lui-même n’en parle pas favorablement, notant qu’il y’a trois ou quatre bonnes chansons, mais que le reste est «oubliable». S’il est vrai que certains titres sont plus ronflants, plus de la moitié des chansons sont en effet fort réussies, telles que la douce «Tired Of You» et les succès mineurs «Low» et «Have It All».
One By One est probablement l’album le plus sombre et lourd du groupe, ce qui aurait dû être une bonne chose. Cependant, il s’agit là d’une opportunité ratée, puisqu’il y a une perte de qualité au niveau des compositions. On y retrouve par contre deux succès incontournables, «Times Like These», qui est devenue un hymne plus grand que le groupe lui-même, bref une chanson porteuse d’espoir. C’est d’ailleurs cette même pièce qu’ils ont interprétée lors de l’inauguration de Joe Biden, et un groupe d’étoiles de la pop, Dua Lipa et Chris Martin en tête, l’ont reprise en réponse à la pandémie de COVID-19.
Malgré la portée de cette dernière, le meilleur moment de l’album reste son autre succès, l’explosive «One By One». C’est la chanson parfaite pour enflammer une foule. Et c’est sans doute pour laquelle elle est toujours un moment important de leurs concerts soir après soir, jouée souvent dès l’ouverture.
6. Saint Cecilia EP (2016)
Voici leur opus qui frôle le plus la perfection. Mais le simple fait que ce ne soit qu’un mini-album de cinq chansons l’empêche cependant de se pointer plus haut dans cette liste. Ils l’ont sorti pour remercier les fans avant ce qui devait être une longue pause pour le groupe (qui n’aura duré qu’un an au final).
Il n’y a donc pas eu de promotion ou de tournée pour appuyer l’album, ce qui l’a un peu fait tomber dans l’oubli. L’énergie qu’on y retrouve est contagieuse et rappelle les premiers albums de la formation. La chanson-titre aurait sans doute été un succès si elle était sortie sur un album bénéficiant d’un effort promotionnel, mais ce sont surtout «Sean» et «Savior Breath» qui ressortent du lot.
Pour un groupe qui carbure aux concerts, c’est plutôt dommage qu’ils aient pris pour parti d’ignorer ce mini-album, alors que trois des cinq titres ont un fort potentiel pour dynamiser les spectateurs.
5. In Your Honour (2005)
Les Foo Fighters s’attaquent ici à un classique du rock, le fameux microsillon double. Et sans grande surprise, il a le défaut de la plupart des disques doubles: il aurait été un formidable album simple.
Les deux disques sont séparés par leur forme: le premier présente des chansons rock, alors que le second est un album acoustique. À la première écoute, le disque acoustique brille. Les chansons sont mélodiques et très accessibles. C’est intéressant d’entendre le groupe sous un angle nouveau. «Another Round» et «Still» sont les plus réussies du lot.
Toutefois, après quelques écoutes, l’effet de nouveauté s’estompe, et c’est au disque rock qu’on a envie de revenir. Si c’est bien de faire changement en étant plus calme, c’est quand ils se déchaînent que les Foo Fighters sont à leur meilleur.
Qu’à cela ne tienne, on y retrouve le mégasuccès «Best Of You», impossible de ne pas fredonner ici, et également les très entraînantes «DOA» et «End Over End», ainsi que la percutante chanson-titre, qui donne le ton en ouverture.
Si vous faites une sélection de vos dix-douze chansons préférées pour créer un album simple, vous pourrez sans doute le classer dans le top 3 du groupe.
4. There Is Nothing Left To Lose (1999)
Les membres de Nirvana ont toujours été «vocaux» à propos de leur amour pour les Beatles. Si on pouvait ressentir la hargne de John Lennon dans les compositions de Kurt Cobain, il n’est pas difficile d’assumer que Grohl est plutôt un disciple de Paul McCartney, avec qui il partage une sensibilité mélodique pop.
C’est sur There Is Nothing Left to Lose que ce côté pop est le plus mis à l’avant-plan, particulièrement sur «Aurora», «Next Year» et «Ain’t It the Life». C’est également l’album qui a emmené le groupe au niveau supérieur grâce à «Learn to Fly», leur premier simple à se hisser dans le top 100 du palmarès Billboard.
Si certains reprochent à l’opus ce côté pop plus assumé, soulignons néanmoins la présence d’excellents morceaux plus agressifs tels que «Breakout» et «Stacked Actors».
3. Wasting Light (2011)
S’il y a un leitmotiv dans la discographie des Foo Fighters, c’est que leurs albums sont portés par des simples puissants. Chaque album en possède au moins un quand ce n’est pas deux ou même trois.
«Rope», lancé comme le premier extrait de Wasting Light, a connu un certain succès, comme «These Days» et «Walk», mais on est très loin des «Times Like These» ou «Best of You» des albums précédents. Ce qui fait que Wasting Light se classe aussi haut dans cette liste, c’est qu’il s’agit sans doute de l’effort le plus constant du groupe.
Alors que la plupart des autres albums ont connu des succès retentissants, ils ont aussi toujours su mettre de l’avant quelques titres facilement «oubliables». Ici, il n’y a pas de mauvaises chansons. En fait, ce qui le retient d’être plus haut dans cette liste c’est, ironiquement, qu’il lui manque LA grosse toune. Mais, pour une fois, ce n’est pas nécessairement les hits que l’on veut revisiter, mais plutôt les titres plus obscurs, comme «Bridge Burning» ou «White Limo».
2. Foo Fighters (1995)
Comment faire sa marque rapidement? En commençant son premier disque avec trois succès éclatants. «This Is a Call», «I’ll Stick Around» et «Big Me» s’enchaînent dès le lever de rideau, et il n’y a aucun moment de répit jusqu’à l’excellente «Exhausted», qui clôt l’album.
Ce premier opus du groupe est en fait un effort solo de Dave Grohl qui y joue de tous les instruments. Composé suite à la mort de Kurt Cobain, c’est l’album qui se rapproche le plus du son grunge de Nirvana dans la discographie des Foo Fighters. Cependant, la livraison est beaucoup plus légère, ce qui restera une constante chez le groupe.
C’est d’ailleurs ce qui leur a permis de se démarquer de la pléiade de groupes post-grunge qui jouaient les âmes torturées mais sonnaient souvent faux. Grohl est avant tout un amoureux de la musique et on le sent toujours très authentique.
1. The Colour & The Shape (1997)
Si les Foo Fighters n’ont pas vraiment de mauvais album, ils n’ont aucun album parfait non plus. Il y a une ou deux chansons «passables» sur The Colour & the Shape, mais les meilleures chansons rachètent magnifiquement ces faux pas.
Évidemment, il y a «Everlong», «My Hero» et «Monkey Wrench», qui sont tous devenues des classiques indélogeables sur les ondes radiophoniques et les listes de lecture rock du monde entier, mais plusieurs moments forts sont moins connus du grand public, comme la douce «February Stars», les énergiques «Wind Up» et «Up in Arms», ainsi que la frénétique «Enough Space».
La qualité de l’opus complet est indéniable et l’élève au-dessus des autres albums du groupe. Il faut aussi souligner que, malgré tous leurs succès subséquents, les Foos n’ont jamais réussi à surpasser la majestuosité d’«Everlong».
À leur défense, peu de groupes l’ont fait…