MusiqueL'épopée musicale de
Crédit photo : Tous droits réservés @ Page Facebook de Blink-182
9. Cheshire Cat (1994)
Après s’être fait remarqué avec son démo Buddha, le trio, alors composé de Hoppus, DeLonge et du batteur Scott Raynor, enregistre un premier album qui reprend plusieurs morceaux de ce dernier.
Si Cheshire Cat ne pouvait laisser présager le succès phénoménal que Blink-182 allait atteindre, il permettait tout de même de voir que la formation avait un potentiel certain, particulièrement sur des chansons comme «M+Ms», «Fentoozler» et, surtout, «Carousel».
Comme premier effort, c’est honnête, mais il est difficile de le faire monter au-dessus des albums mieux construits, écrits, joués et produits qui ont suivi au fil des ans.
C’est comme écouter un groupe punk de ses amis du secondaire et se dire que, s’ils continuent, ils pourraient sans doute réussir à percer!
8. Nine (2019)
C’est leur offrande la plus récente, mais elle semble malheureusement avoir déjà perdu sa pertinence. Avec le retour de Tom DeLonge au sein du trio, les deux opus sortis sans ce dernier risquent de rapidement tomber dans l’oubli…
Ce n’est rien contre son remplaçant, Matt Skiba, qui effectue un boulot plus qu’honnête, mais la voix de DeLonge est un élément important de la sonorité du groupe.
Peut-être que si le groupe avait réussi à créer des œuvres incontournables en son absence, ce serait différent, mais un effort tout simplement correct, comme Nine, n’est pas assez pour être mémorable.
Il y a quand même des moments cruciaux sur cet album, entre autres la courte et directe «Generational Divide» et «Happy Days», sur laquelle Barker brille de mille feux.
7. California (2016)
Premier album sorti avec Skiba, California est légèrement supérieur à son successeur. Est-ce que c’est simplement l’effet de nouveauté? C’est possible. Mais certaines chansons, ici je pense entre autres au simple «Bored to Death», sont accrocheuses et laissent leur marque.
L’arrivée de Skiba dans les rangs de Blink-182 semble aussi avoir ramené le trio vers la pop-punk plus simple de ses débuts.
Alors que leurs derniers efforts avec DeLonge étaient plus sombres et ambiants, on retrouve ici la joie et la légèreté qui a fait leur renommée au départ.
6. Dogs Eating Dogs EP (2012)
Même si leur album retour, Neighborhoods, avait déjà constitué un risque qui n’avait pas plu à tous, Blink-182 a décidé de doubler la mise sur cet EP dans la même veine.
DeLonge est toujours en mode atmosphérique plus que pop pour la plupart de ses compositions et le groupe semble vouloir suivre son rythme, sauf qu’ici le trio emmène le son du dernier album dans différentes directions, par exemple lors d’une collaboration avec Yelawolf sur «Pretty Little Girl».
Cela peut ressembler aux faces B des sessions de Neighborhoods, mais cet EP demeure intéressant, notamment si vous cherchez quelque chose d’un peu différent offert par le trio.
5. Neighborhoods (2011)
Sorti après une première séparation durant laquelle Mark Hoppus et Travis Barker ont formé +44 alors que Tom DeLonge se concentrait sur Angels & Airwaves, Neighborhoods s’apparente davantage à une continuité de ces deux projets (particulièrement Angels & Airwaves), qu’une continuité de Blink-182.
Bien sûr, le dernier album du trio montrait déjà des signes de cette évolution, et Neighborhoods ne constitue pas un départ radical de leurs efforts précédents. Ce n’est pas comme si Blink-182 donnait maintenant dans le country ou le free jazz, mais ce n’est sans doute pas ce que la plupart des fans attendaient du retour de leurs idoles.
C’est toutefois un album fort intéressant, particulièrement en première moitié avec les simples tels qu’«Up All Night» et «After Midnight» ainsi que l’excellente «Heart’s All Gone». Ça s’effoufle un peu en fin de parcours cependant.
Est-ce que Neighborhoods et Dogs Eating Dogs sont meilleurs que California et Nine? Probablement pas tant que ça. C’est surtout que Blink-182 ne sont tout simplement pas Blink-182 sans la présence de Tom DeLonge.
Ces deux efforts se hissent donc au-dessus des deux autres de manière subliminale.
4. Dude Ranch (1997)
Dude Ranch est une suite logique à Cheshire Cat, mais avec un pas de géant entre les deux. On y retrouve le même humour puéril et la même énergie punk, mais tout y est amélioré.
La production est plus polie, le son est plus riche, et surtout les compositions sont plus accrocheuses. Hoppus et DeLonge atteignent un niveau supérieur et se pointent le nez dans la cour des grands.
«Dammit» et «Josie» sont les premiers de ce qui allait devenir une grande liste de hits pour le trio et demeurent à ce jour les morceaux préférés des fans.
3. Take Off Your Pants and Jacket (2001)
Après le succès monstrueux d‘Enema of the State, il aurait été facile de simplement répéter la formule. Take Off Your Pants and Jacket n’est pas un départ complet de ce qui a fait la renommée de son prédécesseur (il n’y a qu’à lire le titre de l’album pour voir qu’ils n’ont rien perdu de leur bouffonnerie).
C’est cependant le début d’une évolution pour le groupe. Si des chansons comme «First Date» ou «Happy Holidays, You Bastard» avaient pu se retrouver sans problème sur Enema of the State, d’autres comme «Stay Together for the Kids» et «Anthem Part 2» montrent une maturité nouvelle.
C’est sans doute l’opus sur lequel ils balancent le mieux les morceaux plus sombres avec les plus juvéniles.
2. Enema of the State (1999)
C’est l’opus avec lequel la plupart des gens ont découvert le groupe, nus, en train de courir dans les rues de Los Angeles, clamant que personne ne nous aime quand on a 23 ans.
Et c’est, à certains égards, l’album pop-punk parfait: insolent, autodérisoire, avec des riffs accrocheurs et des paroles empreintes d’humour juvénile.
Enema of the State est une suite logique à Dude Ranch, mais en mieux travaillé. La différence la plus importante se trouve derrière les tambours, alors que Travis Barker, l’un des meilleurs batteurs de sa génération, s’amène en relève.
«What’s My Age Again?» et «All the Small Things» ont été des succès monstrueux qui jouent encore régulièrement à ce jour, et ces pièces ont démontré un premier signe de maturité avec «Adam’s Song».
Les chansons moins connues tiennent également leur bout, entre autres «Mutt», «The Party Song» et «Anthem».
1. Blink-182 (2003)
La plupart du temps, les albums homonymes sont les premiers efforts d’un artiste, mais parfois, certains l’utilisent plus tard dans leur carrière pour marquer un renouveau, ou ce que l’artiste considère comme son summum.
Cette tactique a été rarement mieux utilisée qu’ici, alors que cet opus change réellement l’opinion sur ce qu’on croyait que le band était capable d’accomplir.
Malgré l’excellence pop-punk de Dude Ranch et Enema of the State, de même que l’évolution montrée sur Take Off Your Pants and Jacket, je ne crois pas que beaucoup de gens pensaient que le trio allait sortir une œuvre aussi mature un jour.
Les paroles sont plus émotives, la musique est plus sombre et nuancée, et les sonorités, beaucoup plus variées. L’enchaînement entre «Easy Target», la chanson la plus rapide de l’album et un moment de brillance de Barker, et «All of This» un duo plus ambiant avec Robert Smith de The Cure, est un parfait exemple de cet équilibre que l’on retrouve tout au long de Blink-182.
La popularité des simples «Feeling This» et «I Miss You» prouve que le trio a eu raison de repousser ses limites et que ses fans étaient prêts pour la suite. Malheureusement, leur histoire a été un peu plus complexe par la suite…