MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Ojoz
1- Il semblerait que ton surnom «Le Farfadet» t’ait été attribué lors de ton passage à l’émission française Nouvelle Star. Peux-tu nous expliquer sa signification et surtout les grandes lignes de ton parcours jusqu’à ton ascension?
«Le farfadet est un surnom que m’a donné André Manoukian à l’étape des castings. Pour me décrire, il cherchait quelque chose d’un peu surnaturel, car il m’avait trouvé un air singulier, peut-être parce que j’avais l’air idiot. Et, bref, c’est farfadet qui lui est venu au final. Je pense que farfadet peut renvoyer à mon côté un peu sur la lune parfois, ou alors mon côté un peu pétage de câble, mais aussi mon côté plus vulnérable et subtil (oh la la! Ça fait plein de côtés, il y a un enfer dans ma tête!) Et puis, peut-être que dans mon attitude il a vu quelque chose qui ressemblait aux farfadets (peut-être qu’il en a rencontré dans les bois, que sais-je).
Ce qui a fait ma force, c’est la disparité de mes prestations, je pense, tout en indiquant et en montrant celles qui représentaient le plus ce que je voulais faire par la suite. Je suis passé des Beatles à Charles Trenet, à Four Non Blondes, version folk, à Maître Gims, elle aussi version folk, de Carla Bruni à Boris Vian, de Jerry Lee Lewis à Gainsbourg, et j’en passe, pour finir sur l’incroyable Elliott Smith (paix à son âme).
Lorsque c’était des prestations guitare/voix, comme «Talk To Me» de Yodelice, «Quelqu’un m’a dit» de Carla Bruni, «At the Hop» de Devendra Banhart, «It Ain’t Me Babe» de Bob Dylan et «Between The Bars» d’Elliott Smith, je prenais soin de dire que c’était ces chansons ou la manière de les adapter qui me correspondaient le plus musicalement. Ça ne m’a pas empêché de m’éclater à faire les autres reprises où j’y prenais un réel plaisir et qui m’ont permis d’explorer de nouvelles choses, de voir ce qui me plaisait dans ces chansons.
C’était très prenant de faire «Je suis venu te dire que je m’en vais» de Gainsbourg, par exemple. Ca m’a demandé beaucoup, mais c’est ça qui est génial avec la musique aussi, quand on y arrive, c’est de se pousser, d’aller loin dans son intime pour raisonner dans l’intime de ceux qui nous écoutent. J’étais content de m’être mis au challenge d’un pied de micro sobre, mais aussi d’avoir fait le fou et d’être monté sur le piano pendant «Great Balls Of Fire», hahaha!
Je pense que toutes ces différentes propositions, toutes cohérentes avec ce que j’étais, ont mené à mon ascension et à la victoire. Après en avoir discuté et réfléchi, j’imagine que c’est ça. J’en sais rien haha! Demandez au public de Nouvelle Star!!! Ils vont répondre «Hein?! Mais c’est qui lui? Me rappelle plus».
2- Ton single «Cliché cosmique» a eu un fort bel écho auprès de la presse et du public. Qu’est-ce qui t’a inspiré les paroles de cette chanson?
«La Terre, tout simplement. Parfois j’ai ce rapport un peu ringard/arriéré peut être, ou cliché justement, mais ô combien humain à mon sens, où je la sens un peu comme une mère, car c’est une mère, c’est littéralement elle qui nous a donné vie, qui nous a accueillis, qui nous a permis de respirer, grandir, muter et évoluer au fil de je sais pas combien de générations, pour en arriver là, en 2015.
C’est elle qui nous permet là maintenant de s’envoyer des mails sur Internet et de parler de mon parcours. C’est elle qui nous permet d’irriguer notre cerveau et de faire en sorte qu’on se comprend. C’est quand même plus que dingue non???!! On vit, on se comprend!! Je trouve ça fou, haha.
Donc, je voulais lui rendre hommage avec mon tout premier single, voilà. Dire à haute voix qu’elle est ma guide, que lorsque je me sens perdu, je me dis qu’en cherchant bien dans ce que je suis, dans ce qu’elle est, dans ce qu’elle me montre, je trouverai comment me recentrer. Et on peut me traiter de hippie, à ce jour personne ne peut nier qu’on en vient tous, de cette Terre. Alors voilà.»