«Adouna» de Karim Diouf – Bible urbaine

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«Adouna» de Karim Diouf

«Adouna» de Karim Diouf

Mettre du soleil dans son quotidien

Publié le 15 juillet 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Audiogram

Véritable antidépresseur contre la dépression saisonnière, Adouna de Karim Diouf, disponible depuis le 9 juillet dernier sous l’étiquette Audiogram, propose onze titres ensoleillés et personnels dans lesquels on retrouve de magnifiques réflexions sur l’Afrique, la vie et l’environnement.

C’est le 7 mai dernier que l’extrait «Juste pour prouver que j’existe» a été lancé en grande pompe pour marquer le retour de Karim Diouf, absent de la scène musicale depuis quelques années pour concocter un album à l’image de ses voyages et de ses impressions. À travers cette chanson, l’ex-Colocs et frère de Élage Diouf nous invite à réfléchir sur la nature de l’argent et du travail qui nous empêchent en quelque sorte d’exister: «J’ai faim, j’ai soif, j’ai rien à manger / Mais ça ne me prend rien que quelques sous / Pour manger, boire rester en vie / Et souhaiter que demain soit meilleur». L’ex-chanteur sénégalais nous rappelle qu’il n’est pas nécessaire de vivre dans la richesse et l’abondance pour être en paix avec soi-même.

Toujours dans cet esprit d’espoir et d’entraide, Karim Diouf essaie de réconcilier l’Afrique et ses anciennes cicatrices avec «Mother of All», la pièce qui marque le point de départ de cet opus réalisé par Marc Bell, où il s’adresse à Africa, «cette mère de tous», laquelle a trop longtemps été désunie. À travers des rythmiques dansantes où la guitare modifiée par une pédale wawa et où les instruments exotiques sont à l’honneur (kora, xalam, sabar et le tama), Karim Diouf insiste fort sur le fait que «Le pauvre n’est pas pauvre, car la vraie richesse, c’est celle du cœur!», message criant de vérité que l’on peut entendre sur «Kouniak Niakoulo».

En plus de s’inquiéter de problèmes écologiques majeurs tels que le réchauffement de la planète, Karim Diouf remet également en question les mariages modernes («Sey») et le matérialisme («Digeunte»), tout en insistant sur l’importance de mener une vie axée sur le bien et sur le bon karma: «Tout ce qu’on fait dans ce monde finit par nous rattraper / Tout se paie un jour / On n’amène rien de l’autre côté / Mieux vaut ne laisser que du bon derrière nous», pensée que chaque individu devrait garder en tête après l’écoute d’«Adouna».

Avec des textes remplis d’espoir, de conseils et de réflexions sérieuses sur la vie, Karim Diouf ne laisse pas seulement une marque acoustique à notre esprit, mais également de beaux messages qui nous accompagneront dans ce monde de demain. Adouna est un album accrocheur et riche à écouter le cœur léger ou lorsqu’on a simplement besoin de s’arrêter un peu pour décrocher du quotidien. Un véritable baume pour les oreilles, mais surtout pour le cœur.

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