«Metz» par Metz: la force du punk – Bible urbaine

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«Metz» par Metz: la force du punk

«Metz» par Metz: la force du punk

Publié le 6 décembre 2012 par Mathieu St-Hilaire

Il s’agit d’un premier album pour ce trio originaire de Toronto. Pour ceux et celles qui aiment le punk tranchant et très mélodieux, Metz vaut définitivement le détour. Il n’y a pas une seule seconde gaspillée sur cet album homonyme et ça fait drôlement du bien à entendre.

La plupart des chansons débutent avec les rythmes de caverne de la batterie avant que guitares et basse entrent en collision brutale mais presque toujours harmonieuse. À seulement 29 minutes, Metz va directement au but et frappe avec ses chansons courtes, mais très bonnes. Et, ai-je mentionné à quel point la batterie est forte?

On y sent également de nombreuses influences. On pense parfois à Jesus Lizard, au groupe anglais Six by Seven, ou même à Nirvana avant Nevermind. En effet, la chanson «Rats» fait assez penser à «Negative Creep» de Nirvana sur l’album Bleach. Plus loin, «Wet Blanket», avec ses explosions quasi-incontrôlées, rappelle le Sonic Youth de l’époque Goo. Mais les influences sont toujours bien assimilées à leur son, soit un noise-punk très métallique, chaotique et percutant. Et puis, il y a pire que d’être inspiré par Nirvana et Sonic Youth, non? Et ces quelques moments où l’on peut déceler un manque d’originalité sont comblés par une énergie viscérale, notamment sur la propulsive «Headache», première pièce du disque qui lance les hostilités de mémorable façon.

Et le trio torontois exprime merveilleusement bien tous ses tourments intérieurs qui l’habite. Les pièces y sont agressives sans jamais être agressantes. De toute évidence, les membres du groupe possèdent un souci d’écrire des mélodies qui accrochent et qui ont énormément de punch. Sous la cacophonie musicale, la voix du chanteur Alex Edkins est souvent passée à la distorsion, comme pour ajouter à cette friture sonore. Ainsi, les paroles passent assez inaperçues, car elles sont souvent inaudibles. On y saisi quelques bribes ici et là, mais malheureusement jamais rien de très clair ou de concluant. Et tout ça n’est pas dû à une mauvaise réalisation, car cette dernière est excellente. Il s’agit vraisemblablement d’une approche délibérée du groupe afin de rendre l’ambiance encore plus explosive.

Les membres de Metz ont décidé de laisser sortir frustrations, colères et mal de vivre à travers leur musique. Il s’agit habituellement d’une bonne recette afin d’écrire de bonnes chansons punks, et c’est exactement ce qui se produit ici. L’album n’est certes pas parfait, mais n’a pas la prétention de l’être non plus. À la place, on se contente simplement d’un des meilleurs albums punk de l’année.

Appréciation: ****

Crédit photo: Sub Pop Records

Écrit par: Mathieu St-Hilaire      

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