Martin Perizzolo au Monument-National dans le cadre du Zoofest – Bible urbaine

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Martin Perizzolo au Monument-National dans le cadre du Zoofest

Martin Perizzolo au Monument-National dans le cadre du Zoofest

Cru mais réfléchi

Publié le 14 juillet 2013 par Laurence Lebel

Crédit photo : Zoofest

C’est durant 18 soirs consécutifs que Martin Perizzolo présente son spectacle «Q» au Monument-National dans le cadre du Zoofest. Spectacle qui, vous l’aurez deviné, parle de cul, de sexe, de pénis et de vagin. Si le sujet peut être parfois choquant, voire surprenant sortant tout droit de la bouche de Perizzolo, il sonne en réalité un peu plus comme une réflexion sur le genre humain.

Il va sans dire que le sujet du sexe chez les humoristes es hautement exploité, et ce, de toutes les façons inimaginables. Alors que Martin Perizzolo tente lui aussi de s’imposer comme un humoriste trash grâce à ses textes qui tournent principalement autour du sexe, au premier abord il peut surprendre, mais l’humoriste apporte toujours un certain vent de fraîcheur au genre.

«Q» est  réservé à un public strictement âgé de 18 ans et plus et avec raison. Perizzolo n’y va pas dans le doux et le gentil quand il nous parle de sexualité. Commençant son spectacle en nous relatant son malaise naissant pour le divan dans sa loge, il nous a expliqué que sa première relation sexuelle avait eu lieu avec le divan El Ran de ses parents. Premier gag lancé et voilà que la soirée allait donner dans le politiquement incorrect.

Ont suivi des blagues sur les relations amoureuses, sur les filles laides, sur ses difficultés érectiles et aussi sur ses ex-copines. Plusieurs de ces sujets abordés nous ont fait grincer des dents. Par exemple, celui où il nous relatait sa théorie farfelue, à savoir qu’il était indispensable d’effectuer tous les travaux manuels dans le logement d’une copine avant de la laisser, car ainsi elle n’aurait pas de prétexte pour appeler un autre homme que lui pour venir les faire! Aussi, son propos sur les filles laides, alors qu’il a souligné qu’il n’aimait pas faire aux autres ce qu’il ne voudrait pas se faire faire, et donc qu’il acceptait tout de même les avances des filles laides jusqu’à même coucher avec elles s’il le fallait.

Mais ce qui touche droit au cœur durant le spectacle de Martin Perizzolo, ce sont ses réflexions profondes qui font réfléchir et surtout qui nous démontrent qu’au final l’humoriste n’est pas juste un compteur de blagues déplacées. Un moment particulièrement touchant s’est déroulé lorsqu’il a raconté son histoire d’amour entre lui et une travailleuse du sexe qui a duré quelque temps. Dans son sketch, il nous disait à quel point c’était difficile de fréquenter une danseuse nue et que le plus important ce n’était pas de la juger ou de tenter de la changer, mais bien de la supporter et de lui donner l’amour et la confiance qu’elle avait besoin pour se sentir heureuse.

Malgré les quelques bons coups de la soirée, il y avait tout de même parfois certaines longueurs et redondances dans ses propos. Heureusement, sa vivacité d’esprit et son charisme nous on vite fait oublier le lot de «fuck» et de «tsé» utilisés à outrance.

Si Martin Perizzolo est un acolyte de travail de Mike Ward, il ne surfe pas sur les mêmes vagues. Si Ward est plus grand public, il reste légèrement plus trash dans ses spectacles que Perizzolo. Ce dernier est beaucoup plus pince-sans-rire et présente des sketchs réfléchis, complets et structurés de façon à ce que le punch nous ramène sur Terre.

Le stand-up «Q» de Martin Perizzolo est présenté au Cabaret du 4e du Monument-National les 16-17-18-19-20-23-24-25-26-27 juillet 2013.

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