Les perles du Salon du Livre Anarchiste de Montréal 2016 – Bible urbaine

Littérature

Les perles du Salon du Livre Anarchiste de Montréal 2016

Les perles du Salon du Livre Anarchiste de Montréal 2016

Petite expédition dans le milieu libertaire

Publié le 1 juin 2016 par Emilie Matthews

Crédit photo : Emilie Matthews

Anarchiste. Au minimum, vous avez déjà entendu le mot, vous en connaissez une vague définition. Peut-être en avez-vous même croisé quelques uns le 1er mai lors d’une manifestation anti-capitaliste au centre-ville. Mais avez-vous déjà creusé un peu plus le sujet pour découvrir la culture derrière cette philosophie et idéologie?

Anarchiste confirmé, sympathisant, ou simplement intéressé par ce mouvement, le Salon du Livre Anarchiste était là ce week-end pour répondre à vos attentes. Il y en avait pour tous les âges et tous les goûts: des auteurs classiques comme Bakounine et Marx, ou des contemporains tels que Robert Graham, jusqu’à des livres de coloriage pour éduquer les enfants sur le sujet de l’orientation sexuelle, par exemple. Il y avait même un «espace chill» pour se délasser au cours de l’évènement, et une garderie pour enfants.

Très différent de ses ancêtres, les premiers salons littéraires du XVIIe siècle, le Salon du Livre Anarchiste de Montréal est ouvert au grand public, gratuit et chaleureux. Les questions, réflexions et dialogues sont les bienvenus.

Cette année, il s’est déroulé au Centre Culturel Georges-Vanier et au centre d’éducation populaire de la Petite-Bourgogne et Saint-Henri les 28 et 29 mai. En flânant entre les salles et stands il était possible de siroter un petit café et se procurer des mets délicieux pour pas grand-chose. Il y avait même des choix végétariens, véganes, et sans gluten!

Nombreux étaient les maisons d’édition, les associations, les libraires, et divers groupes à but non lucratif, présentant leurs œuvres, publications et marchandises (tee-shirts, petites broches ornées d’un message, cahiers…) sur des tables formant une sorte de labyrinthe de livres. La section de livres usagés a connu un grand succès grâce à ses choix abondants et ses petits prix. De nombreux ateliers abordant une variété de sujets d’actualité ont eu lieu au cours des deux journées. Pour les nouveaux venus, il y avait des introductions à l’anarchisme, comme celle de Pascale Brunet.

C’était l’occasion d’en apprendre plus sur les différentes formes d’oppression qui se trouvent dans le quotidien de tous. Il y avait également une discussion à propos d’un projet de librairie féministe «L’Eugélionne», qui sera réalisé à l’automne 2016! On pouvait changer complètement de sujet et en apprendre plus sur le Rojava, où des Kurdes ont des idées qui se rapprochent assez de principes anarchistes, comme le féminisme et le désir de ne pas être soumis à la domination d’un État central.

L’intention du Salon du Livre Anarchiste est de créer un espace où les néophytes et les spécialistes peuvent venir se nourrir de nouvelles idées, projets, et lectures anarchistes. C’est un endroit où l’appropriation culturelle et tout type d’exclusion ne sont pas tolérées (en fonction du genre, de l’orientation sexuelle, de l’ethnie, du statut, d’une situation de handicap, etc.). Ainsi, chacun s’y sent à l’aise. C’est l’occasion d’acheter facilement des ouvrages anarchistes: on ne les trouve pas facilement dans les réseaux de distribution habituels. Le libraire du coin est toujours un peu conformiste.

Le Salon du Livre Anarchiste accueille différentes facettes du mouvement anarchiste. Pour ceux qui ne connaissent pas  bien cette philosophie politique, l’anarchisme est un mouvement contre l’autorité, l’abus de pouvoir, et les formes d’oppression. Le «rêve anarchiste», c’est de pouvoir un jour vivre dans un monde où les humains coopèrent et vivent en harmonie, sans domination.

Contrairement à ce que font croire certains stéréotypes, la plupart des anarchistes désirent l’ordre, seulement ils le veulent à travers la liberté totale. Il existe différentes branches d’anarchisme, qui peuvent être contradictoires: l’anarchisme socialiste, l’anarcho-communisme, l’anarcho-syndicalisme, l’anarchisme individualiste, l’anarcho-féminisme, l’anarchisme «vert» ou écologiste, et même l’anarchisme de droite (d’après certains).

Les nombreux ateliers, conférences, ou discussions de ce week-end ont raconté l’histoire de la transmission orale de la culture anarchiste. La «culture anarchiste» s’appuie aussi sur la diffusion de formats plus petits et accessibles, comme les pamphlets, les brochures, et les «zines». Un «zine» ou fanzine est une publication généralement plus courte qu’un magazine, qui a un but non lucratif, et promeut des idées controversées ou taboues pour le grand public. Il y en avait une multitude au Salon du Livre Anarchiste.

L’ambiance était certes très chaleureuse. Les personnes enthousiastes d’en apprendre plus sur l’anarchisme ont dû être plus que satisfaites, mais peut-être aussi choquées par certains propos qui peuvent sembler violents ou agressifs. Il pourrait être intéressant d’avoir plus de tables consacrées à un(e) auteur(e) qui présente ses livres et répond aux questions des participants l’année prochaine!

Consultez la page suivante pour découvrir une brève liste de 7 groupes qui étaient présents en guise d’échantillons du Salon du Livre Anarchiste!

L'événement en photos

Par Emilie Matthews

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