Entrevue avec Carole David pour le Prix des libraires catégorie poésie québécoise 2016 – Bible urbaine

LittératurePoésie et essais

Entrevue avec Carole David pour le Prix des libraires catégorie poésie québécoise 2016

Entrevue avec Carole David pour le Prix des libraires catégorie poésie québécoise 2016

La poésie en partage

Publié le 1 juin 2016 par Elise Lagacé

Crédit photo : Gracieuseté Prix des libraires 2016 et Lou Scamble

C'est lundi soir à la Maison des écrivains (siège de l'UNEQ à Montréal) qu'avait lieu la remise des Prix des libraires du Québec dans la catégorie poésie québécoise. C'est Carole David pour son recueil L'année de ma disparition, publié chez Les Herbes rouges, qui est récipiendaire de ce prix remis par l'Association des libraires du Québec une fois l'an. Nous sommes entretenus avec Mme David pour parler de cet honneur qu'elle a reçu, mais également pour parler de poésie.

C’est avec beaucoup d’émotion que Carole David a reçu le Prix des libraires pour son plus récent recueil. L’écrivaine et poète, qui compte à son actif de nombreux ouvrages, essais, poésie et fiction, était d’autant plus heureuse que la remise du prix inaugurait le Festival de la poésie de Montréal, qui aura lieu jusqu’au 5 juin dans la métropole. «Ce prix important», souligne-t-elle, «permet de faire circuler la poésie hors de son cercle habituel.» Elle ajoute que de l’étape de la présélection jusqu’à l’annonce des finalistes, le prix contribue à augmenter la visibilité de la poésie québécoise qui, depuis quelques années, vit un renouveau. «Tout le milieu des lettres connaît un regain de vitalité après des années très difficiles financièrement. La poésie suit le même chemin et on voit que c’est un genre qui est loin d’être moribond, même si elle est peu présente dans les médias.»

Lors de la remise ce lundi soir, on a pu apprécier une mise en lecture des textes finalistes, interprétée par plusieurs comédiens dont Marie-Thérèse Fortin, Pascale Montpetit, Léane Labrèche-D’or et Maxim Gaudette. Pour Carole David, le moment où ses textes sont lus revêt toujours un caractère particulier. «Lorsque mes mots sont mis en scène, j’ai un drôle de feeling, c’est comme si quelque chose m’échappait totalement. Lorsque des comédiens interprètent mes textes, ça leur donne un sens nouveau et ça me donne l’impression de ne pas avoir écrit ce qui est joué sur scène. Ça devient porté par d’autres gens, ça me dépasse un peu, ce n’est plus moi.» Elle remarque d’ailleurs qu’il s’agit d’une expérience que l’on ne vit généralement pas avec le roman, alors qu’avec la poésie, les partages publics, les lectures, sont courants. «Immanquablement, c’est un milieu qui sort beaucoup. Les poètes se regroupent par affinité, souvent esthétique et aussi autour de leurs maisons d’édition. On se retrouve au coeur d’une grande mixité, même si on se rassemble souvent autour d’une même quête, d’une même esthétique.»

Une mixité des genres et des plumes qui se trouve bien représentée dans le choix des quatre finalistes. Sur ce point, Carole David met l’emphase sur le rôle essentiel des libraires et sur le processus de sélection rigoureux et inclusif qui fut mis en place. «Mes co-finalistes sont tous des poètes que j’admire et qui ont des esthétiques très différentes. C’était déjà un grand honneur pour moi de me retrouver en finale et ça l’est aussi d’être si bien entourée, que ce soit par des poètes plus aguerris comme Rodney Saint-Éloi ou Patrice (Desbiens) ou bien le jeune Marc-André Lévesque.» En rassemblant des finalistes aussi différents, la poète constate que la sélection offre au  lecteur une «véritable porte d’entrée sur la poésie, il y en a pour tous les goûts et tous les genres de lecteurs. On voit bien que le jury est composé de libraires, ce sont eux qui sont en contact direct avec les lecteurs et qui voient passer tous les livres, ce sont eux qui ont la plus large vue possible sur ce qui se fait.»

Carole David se fait d’ailleurs très optimiste lorsqu’elle parle de ces artisans du livre, qu’ils soient d’un côté ou de l’autre de la chaîne. «J’ai toujours beaucoup de reconnaissance pour mon éditeur qui m’accompagne depuis 25 ans, François Hébert et en recevant mon prix, je souhaitais aussi rendre hommage à une libraire qui m’est très chère et qui a passé le flambeau récemment, Françoise Careil, de la librairie du Square, que j’ai beaucoup fréquentée lorsque j’enseignais au Cégep du Vieux-Montréal.» Nous terminons notre entretien sur ces quelques souvenirs où s’accroche une vision positive du milieu du livre: «J’ai travaillé en librairie quand j’étais jeune, et ce fut pour moi une merveilleuse école, la chaîne du livre, l’écologie du livre… Je vois la nouvelle génération qui prend la relève et c’est encourageant. Malgré les fermetures des librairies, les monopoles, l’absence de diversité dans les grandes surfaces, il se passe quelque chose qui redynamise le milieu du livre. Au-delà de tout ça, ce dynamisme et cette inventivité donne accès à des niches de lecteurs qui ne lisent pas tous la même chose, qui ont des goûts différents, et ça nous donne un regard neuf sur le livre.»

Carole David prendra part au Festival de la poésie de Montréal où elle participera à un colloque sur Anne Hébert le 2 juin et fera partie du jury de l’événement «Rendez-vous vidéo-poésie» présenté le 4 juin prochain.

L'événement en photos

Par Gracieuseté Prix des libraires 2016 et Lou Scamble

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