«Paddington donne un coup de patte» de Michael Bond – Bible urbaine

LittératureRomans étrangers

«Paddington donne un coup de patte» de Michael Bond

«Paddington donne un coup de patte» de Michael Bond

La maladresse bien orchestrée de son auteur

Publié le 7 juin 2015 par Marie-Hélène Proulx

Crédit photo : www.sogides.com

Il faut puiser profondément dans ce qu'il nous reste de fantaisie enfantine pour s'adapter aux conventions d'un monde où un ourson de 2 ans, provenant du Pérou, qui parle et pense comme un enfant de 4-5 ans, et dont le meilleur ami est un antiquaire dans la soixantaine, est adopté par une famille londonienne huppée. Mais admettons que cela existe, que l'ourson en question accepte qu'on l'appelle Paddington et qu'il est aussi maladroit que le présente ce roman, on finit par en rire et par comprendre ce qui a valu à cette série une renommée mondiale.

Pourtant, encore là, vendre l’idée de ce charmant petit maladroit poilu par-delà l’Angleterre pouvait sembler, de prime abord, assez saugrenu puisque la fibre dont est fait ce petit ourson n’a rien d’inodore, d’incolore et d’international, comme prétend l’être un Caillou, par exemple. En effet, bien que passionné de marmelade et originaire d’Amérique latine, Paddington déambule dans un univers qui sent le scone et le 5 O’clock tea à plein nez et c’est de la friction entre sa nature débonnaire et un peu naïve et les bonnes mœurs anglaises que provient une grande partie des quiproquos humoristiques du roman.

Mais, par le fait même, Paddington rejoint une dimension incontournable de l’enfance, celle du moment où les normes sociales doivent être maîtrisées, à travers quelques démarches à tâtons. Bien sûr, la chose, ici, est présentée de manière un peu caricaturale, puisque dans le milieu où évolue Paddington, ce ne sont pas les ours qui grognent constamment, mais les représentants du monde adulte … et parfois avec raison, devant les gaffes à n’en plus finir de l’ourson.

Un autre aspect riche et profondément humain de Paddington est la manière dont il explore le monde extérieur. Ainsi, dans le roman Paddington donne un coup de patte, son désir d’aider l’amène à faire ses débuts en navigation, en bricolage, en cuisine, et à visiter pour la première fois une buanderie. Il entraîne aussi ses proches dans de folles aventures lors de sa première visite d’un cinéma et d’une vente aux enchères.

Par le fait même, l’ourson reflète beaucoup les appréhensions des enfants  au moment d’explorer le monde. Tout va toujours au plus mal et, par d’heureux coups du sort, s’arrange plus le mieux à la fin; mais le mécanisme y demeure adéquat pour dédramatiser l’approche de plusieurs premières fois enfantines.

Paddington-le-film-2015-Bible-urbaine

L'avis


de la rédaction

Nos recommandations :

Bandes dessinées et romans graphiques Critique-Asterix-chez-les-pictes-BD-Bible-urbaine

«Astérix chez les Pictes» de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad

Vos commentaires

Revenir au début