Littérature
Crédit photo : Marie-Michèle Martel
Le Salon du livre de Montréal a toujours mis de l’avant le plaisir de la lecture et la célébration du livre. Les expositions qui sont présentées aux visiteurs souhaitent faire partager ce goût de la fête. Or, cette année, celles qui étaient en place nous ont semblé laissées à elles-mêmes. Aucune d’entre elles ne se distinguait véritablement en vérité.
Les Éditions 400 coups, 20 ans d’audace, 20 ans d’inspiration
Voilà une maison d’édition jeunesse qui a parcouru un long chemin et qui fête cette année son vingtième anniversaire. Alors, pourquoi les reléguer à un petit rectangle de quelques pieds carrés au fond de la Place Bonaventure? Les visiteurs passent leur chemin sans même remarquer sa présence.
De plus, l’exposition est accompagnée d’une série d’illustrations tirées de leurs plus grands succès et qui met en avant le travail de leurs illustrateurs. Alors, pourquoi les cacher derrière un muret? Les visiteurs ne les voient pas sauf s’ils entrent dans ce petit espace. En toute logique, l’œil du visiteur serait bien plus attiré par le travail des illustrateurs que par un panneau rempli de texte.
Nous devons tout de même dire que cette exposition proposait le meilleur contenu du lot. Elle offrait la possibilité de voir le parcours d’une idée… jusqu’à la réalisation de l’album. Il semble tout de même qu’une animation aurait rehaussé l’expérience et aurait forcé les visiteurs à y participer réellement.
L’École des loisirs, 50 ans de création pour enfants
Une autre maison jeunesse qui ne donne pas sa place! Déjà 50 ans d’activité pour cette maison d’édition française. Un bel espace est aménagé où plusieurs jeunes peuvent prendre place pour contempler leurs derniers achats et discuter de leurs lectures. De plus, cet espace a accueilli une série d’activités au cours de la fin de semaine, notamment l’heure du conte.
Malheureusement, en dehors de ces activités, l’exposition perd de son charme, notamment l’espace consacré à l’École des loisirs. Un seul panneau explicatif prend place, accompagné d’un minuscule labyrinthe où sont affichés une dizaine d’illustrations de certains albums mythiques. En plus d’être dépourvu de contenu, il y a un manque flagrant de qualité en terme d’affichages.
Les illustrations semblent déjà usées au début de la fin de semaine…
Sur les traces d’Agatha Christie
Située dans une allée plutôt achalandée du Salon du livre de Montréal, l’exposition Sur les traces d’Agatha Christie passe inaperçue. Alors qu’on nous annonce une expérience à la hauteur de la grande dame, le visiteur fait face à un mur où sont accrochées quelques affiches accompagnées de texte.
Lui a-t-on vraiment accordé l’attention qu’elle méritait? Était-ce là un hommage raté?
Il s’agissait pourtant de l’exposition parfaite pour amener les visiteurs à interagir. Après tout, qui n’a jamais lu Agatha Christie? Pourquoi ne pas bonifier le tout à l’aide d’un jeu-questionnaire, ou même en organisant une chasse au trésor dans les allées du salon? Nous avons tous, pour la plupart, lu un ou plusieurs livres de l’auteure anglaise et il aurait été bien de mettre de l’avant ce pouvoir qu’elle a eu de rejoindre les gens à travers le temps.
En plus, le plaisir de la lecture devrait s’exprimer par plus qu’une simple affiche avec du texte. Les expositions devraient être au cœur de la mission du Salon du livre de Montréal et proposer une véritable expérience aux visiteurs. Comme le mentionne la mission du salon, il s’agit «d’éduquer le public de tous âges, le sensibiliser et l’aider à mieux comprendre: a) la diversité de l’expression littéraire, b) l’importance de la lecture et du livre comme source de culture et de savoir par la diffusion du patrimoine littéraire national.»
Alors, pourquoi ne pas en faire des lieux d’échange?
Les gens se déplacent pour rencontrer leurs auteurs favoris et faire de nouvelles trouvailles. Les expositions devraient offrir la possibilité de faire des découvertes tout en favorisant les échanges, notamment en organisant des jeux-questionnaires ou des activités qui seraient disponibles toute la journée et non seulement à des heures fixes. Il serait pertinent d’y inclure de l’interactivité, car elle est au cœur de la lecture.
L’interactivité entre un auteur et son lecteur, entre un texte et son lecteur.
L'événement en photos
Par Marie-Michèle Martel