Des idées de livres pour une fête d’Halloween drôle ou effrayante… à vous de décider! – Bible urbaine

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Des idées de livres pour une fête d’Halloween drôle ou effrayante… à vous de décider!

Des idées de livres pour une fête d’Halloween drôle ou effrayante… à vous de décider!

Oserez-vous fermer l’œil le 31 octobre?

Publié le 26 octobre 2022 par Éric Dumais

Crédit photo : cottonbro @ Pexels

Il y a deux raisons – bon allez… trois – qui font de l’automne ma saison préférée. D’abord, les feuilles qui deviennent aussi colorées que la palette d’un peintre sont fort jolies à instagramer. Puis, le 31 octobre, c’est la fête d’Halloween et l’occasion rêvée de regarder un bon film d’horreur. Enfin, c’est à la rentrée culturelle que mes écrivains fétiches, j’ai nommé Jussi Adler Olsen, Patrick Senécal et Stephen King, entre autres, sortent de leur tanière, les yeux sensibles à la lumière crue, avec en main leur tout nouveau bouquin. Sans plus tarder, voici ces lectures qui m’ont procuré des émotions en montagnes russes!

«Résonances» de Patrick Senécal • Éditions Alire

Ce que j’aime de Senécal, c’est qu’il haït ça se servir des mêmes moules. Bon, je ne sais pas quelles sont ses habitudes en cuisine, mais en écriture, du moins, il a toujours besoin d’aller voir ailleurs s’il y est, et c’est ça qui fait que j’éprouve un plaisir renouvelé à me replonger dans son univers très, très souvent capoté.

Avec Résonances, sorti presque en même temps que le dernier Richard Ste-Marie chez le même éditeur, on fait la rencontre de Théodore Moisan, un homme marié de 51 ans, père d’une ado, l’exemple typique de l’écrivain qui a fait sa place dans le cercle littéraire québécois, mais qui passe pas mal inaperçu… Enfin, reste que c’est un homme honnête et droit et, au moment où on le découvre, il doit aller passer une IRM au CHUM. La routine, quoi.

L’examen, qui doit durer quarante minutes tout au plus, va lui sembler long, trop long, jusqu’à devenir un véritable enfer, à rendre claustrophobe le plus vaillant des gaillards. Mais le plus weird, ce n’est pas tant l’IRM en soi – qui n’a pas été une partie de plaisir, on s’entend – ce sont les jours qui vont suivre: sa femme Julia va exacerber des pulsions sexuelles hyper étranges avec d’autres hommes; sa fille Camille, avec qui il a l’habitude d’aller dîner au resto, va faire des esclandres vraiment intenses – limite violentes –, et surtout, il va assister à une succession de scènes toutes plus étranges les unes que les autres, des agressions, des suicides… Rien que ça.

C’est à se demander s’il n’est pas arrivé quelque chose durant cette IRM?

C’est autour de cette question en apparence banale que gravite la plus récente histoire de Patrick Senécal, qui ouvre ici des perspectives étrangement inquiétantes. Par exemple, est-ce possible que Théodore soit aux prises avec une maladie cérébrale? Sa trajectoire a-t-elle dévié dans un univers parallèle qui ressemble comme deux gouttes d’eau à sa vraie réalité? À moins que Théodore Moisan ait plongé la tête première dans une nouvelle idée de roman? Sauf qu’il n’a jamais eu d’affinité avec la science-fiction…

Je préfère vous laisser dans le brouillard, avec les sourcils en accent circonflexe, parce que l’image me fait sourire, et parce qu’ainsi vous aurez autant de fun que moi à tenter d’y voir clair.

Oh et… que dire de plus sur ce roman? C’est du Senécal tout craché. Ce n’est pas son meilleur, mais c’est bien écrit et on a toujours autant de misère à retourner vaquer à d’autres occupations. J’allais oublier: l’histoire se passe enfin ailleurs qu’à Drummondville, moi qui ai toujours détesté les banlieues!

Appréciation: ⭐ ⭐ ⭐ ⭐

En librairie depuis le 19 septembre 2022. 340 pages. 32,95 $. 

«Les os de la méduse» de J.L. Blanchard • Éditions Fides

Il est rare que j’aie entre les mains des romans comiques – exception faite de ceux de David Safier, un auteur allemand que j’aime plutôt bien et qui a réussi le dur défi, avec Maudit karma! en tout cas, de me décoincer la mâchoire avec ses histoires complètement tirées par les cheveux – encore plus d’un auteur québécois!

Mais depuis que j’ai fait la rencontre de J.L. Blanchard avec Le silence des pélicans, paru aux éditions Fides, je dois dire que ce celui-là il a réussi à m’attirer droit dans ses filets avec son irrésistible duo Bonneau et Lamouche, des espèces de Dupond et Dupont aussi attachants que cons sur les bords.

Là, j’entends presque Brassens chanter «Quand on est con, on est con»!

J’en rajoute, car pour vrai, ils ne sont pas si cons que ça. Ils sont capables de raisonnements. C’est juste qu’ils ont leur petite excentricité. Voilà, on va dire ça comme ça.

Ainsi, au vu du succès remporté avec ce premier roman pour adultes (mais pas que), je n’ai pas du tout été surpris quand j’ai appris que J.L. Blanchard planchait déjà sur le deuxième volet de cette série en devenir. Même que j’avais très hâte de recevoir ma copie, dédicacée, s’il vous plaît!

Avec Les os de la méduse, l’auteur récidive avec un titre aussi mystérieux qu’improbable. Ça a des os, une méduse? Ah! Il y a «métaphore sous roche», peut-être?

En tout cas, il y a bet et bien un squelette dans le placard, et c’est avec ce sympathique clin d’œil à une expression vieille comme le monde que J.L. Blanchard nous ouvre le rideau sur sa nouvelle fiction: une femme de ménage ouvre un placard et découvre un squelette, un vrai de vrai, avec des lambeaux de chair autour des os, histoire de bien accentuer la vision d’horreur. De fil en aiguille, on comprend que c’est dans la résidence du richissime comte de Clairvaux, rue Redpath Crescent, que le macchabée a été découvert, mais ni Bonneau ni Lamouche (ni monsieur de Clairvaux, visiblement) n’a idée de comment il a bien pu atterrir là.

Il n’a pas pu apparaître là comme par magie. Il y a forcément quelqu’un, un tueur, un fou sadique, comment l’appeler autrement?, qui l’a placé là…

C’est le mystère que l’inspecteur Bonneau et son acolyte, le perspicace Lamouche, vont devoir éclaircir, non sans peine d’ailleurs, car l’enquête s’annonce corsée, très corsée.

Avec ce deuxième volet d’une série qui a commencé en lion, J.L. Blanchard garde sa vitesse de croisière, ce qui prouve sa faculté à construire une intrigue solide, mais il n’a pas pris de la vitesse pour autant. Ici, je n’ai pas retrouvé de répliques aussi mordantes que dans Le silence des pélicans (pour moi, la scène du burger à la cafétéria de l’école reste immortalisée dans mon esprit à jamais!), mais reste que certains traits d’humour m’ont bien fait sourire. Un exemple:

–  Puis-je l’asseoir ici? répéta l’inspecteur d’une voix presque suppliante.

– De qui parlez-vous?

–  De mon postérieur…

Vous voyez le genre?

En librairie depuis le 14 mars 2022. 374 pages. 26,95 $.

Appréciation: ⭐ ⭐ ⭐ 1/2

«Ce que je n’ai jamais raconté: Vingt-cinq ans au palais de justice» d’Isabelle Richer • Éditions La Presse

J’entends déjà certains d’entre vous dire à voix haute que c’est tout de même étrange de voir cet ouvrage figurer parmi des histoires d’épouvantes et des thrillers policiers de tout acabit! Et je n’ai rien à redire pour ma défense, mais reste que c’est l’ouvrage qui m’a le plus fait grincer des dents!

Isabelle Richer, une journaliste judiciaire d’expérience, connue pour sa quotidienne Isabelle Richer sur les ondes d’ICI RDI et pour l’animation des émissions d’affaires publiques La facture et Enquête, relatent ici, et avec force souvenirs et détails, des récits difficiles et traumatisants qui l’ont marquée (et qui ont marqué le Québec en entier) alors qu’elle était correspondante pour le palais de justice, et ce, pendant 25 ans.

Avec Ce que je n’ai jamais raconté: vingt-cinq ans au palais de justice, l’animatrice et auteure souhaitait en quelque sorte exorciser les démons qui sommeillaient en elle afin de faire connaître au grand public vingt-deux grands procès auxquels elle a assisté durant sa carrière.

Son idée, donc, ce n’était pas d’offrir un recueil de récits d’histoires à dormir debout (et pourtant vraies!), que nenni. Comme elle me le partageait lors d’une récente discussion au sujet de cet ouvrage, et je la cite: «Je voulais, grâce à l’écriture, me défaire de ces impressions qui m’encombrent l’esprit». Et plus important encore, elle souhaitait également «montrer qu’il y a parfois de l’espoir. Pour les victimes, comme pour les accusés».

En toute franchise, durant ma lecture, j’ai vécu toute une gamme d’émotions qui m’ont serré le ventre, dont certaines plus vives que d’autres, car c’est comme si, au détour des chapitres, j’entendais sans cesse cette petite voix intérieure qui me rappelait, comme avec mesquinerie, que ces histoires ne sont pas le résultat d’une imagination fertile, mais qu’elles sont bel et bien réelles.

Ceci n’est donc pas une œuvre de fiction, mon grand.

Car ces personnes, qu’on nomme maintenant des accusés, des tueurs et des assassins, ont provoqué de grandes souffrances, et parfois même la mort de victimes innocentes; elles ont commis des atrocités inimaginables qu’on ne pourra jamais pardonner. Leurs victimes, dont certaines, plus chanceuses que d’autres, ont eu la vie sauve, elles doivent vivre aujourd’hui avec des séquelles, qu’elles soient physiques ou morales. Et ça aussi c’est impardonnable…

Bien sûr, cet ouvrage n’est pas un livre à lire sous la couette un 31 octobre. Je vous suggère plutôt de lire cet ouvrage en tâchant autant que possible, vous aussi, de faire preuve d’une certaine forme d’empathie, envers ces personnes, traumatisées, voire profondément affectées, qui ont vécu toute une série de traumatismes les poussant à commettre, un jour, l’irréparable.

J’aimerais vous laisser avec ce passage qui m’a fait réfléchir une fois le livre posé et qui, à mon sens, m’a permis, à mon tour, de faire la paix avec ces récits effroyables:

«Que devient la rage enfouie chez un être humain rejeté par ceux qui le mettent au monde? Peut-elle se dissoudre à force de volonté et de thérapies? Doit-on privilégier la réhabilitation ou la punition? Ces questions me tourmentent, et personne ne peut y apporter de réponses.»

En librairie depuis le 29 septembre. 166 pages. 26,95 $.

Appréciation: ⭐ ⭐ ⭐ ⭐

«Billy Summers» de Stephen King • Éditions Albin Michel

Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est le meilleur livre de King depuis des années, comme le souligne avec enthousiasme The Gardian en quatrième de couverture, mais je suis capable d’admettre que Billy Summers est un bon roman et, qu’en effet, Stephen King n’a pas livré que des chefs-d’œuvre depuis Fin de ronde, et précédemment les excellents Mr Mercedes et Carnets noirs, qui complètent la trilogie du tueur à la Mercedes.

Quoi? Vous n’avez toujours pas regardé la série en trois saisons de Jack Bender avec Brendan Gleeson? Ruez-vous sur Prime Video, et que ça saute!

Bon, revenons à nos moutons. Qu’est-ce que je disais? Ah oui! C’est comme si King avait tenté, depuis Sleeping Beauties, L’outsider, L’institut et Après de lancer d’ultimes et derniers sortilèges du bout de sa baguette magique, mais qu’il lui manquait la flamme et la vigueur d’un jeune King à la verve en feu!

Celui-là était capable de nous effrayer et de nous épouvanter en deux temps, trois mouvements.

Qu’à cela ne tienne, en parcourant Billy Summer, j’ai tout de suite eu une petite pensée pour l’un de mes romans préférés du maître, 22/11/63, qui a aussi donné lieu à une série télé délicieusement trépidante, d’ailleurs disponible aux abonnés Premium de Tout.tv! Ici, le surnaturel est distillé à très petites doses, et encore plus avec ce plus récent roman, en librairie depuis le 21 septembre.

En vérité, il n’y a pas vraiment de surnaturel, juste une petite touche à un moment; attendez-vous plus à un thriller psychologique où l’auteur, comme à son habitude, s’amuse à offrir quelques clins d’œil ici et là à son univers, mais je préfère ne pas en dire davantage. L’hôtel Overlook, ça vous rappelle quelque chose? J’en ai déjà trop dit!

Bon, laissez-moi vous résumer l’histoire: Billy Summers, c’est un tueur à gages. Il a fait la guerre, il en est revenu évidemment avec ses traumatismes, et il a fait couler le sang à plus d’une reprise dans sa vie. Là, il en arrive à un point où il a envie de se retirer, de prendre sa retraite loin des problèmes, et de se la couler douce, un roman d’Émile Zola en main.

Un jour, des hommes pas très nets lui proposent une toute dernière mission – ainsi qu’un cachet dur à refuser, vous voyez? Il doit assassiner un truand, Joel Allen. La décision va être difficile à prendre, mais vous vous doutez bien que Summers va avoir bien du mal à refuser une rondelette somme de deux millions de dollars, on s’entend.

C’est ainsi qu’il va s’embarquer dans un contrat foireux – eh oui! – qui va le faire regretter ce doux moment où il se prenait à rêvasser sur ses projets futurs.

Entre roman d’action, thriller noir, road trip à la Bonnie and Clyde et récit de guerre, ce livre est une œuvre surprenante qui s’avère d’un réalisme à toute épreuve et qui nous donne la sensation qu’un film se déroule dans notre tête. King a le sens du récit, c’est indéniable, et il a surtout ce don de bien mettre la table, avec une mise en bouche costaude et un climax à donner froid dans le dos, pour qu’il ne reste que du plaisir, et du suspense, jusqu’au dessert.

Billy Summers prouve une fois de plus que Stephen King a encore du carburant dans les veines, et c’est bien tant mieux.

En librairie depuis le 21 septembre. 551 pages. 36,95 $.

Appréciation: ⭐ ⭐ ⭐ ⭐

«Sel» de Jussi Adler Olsen • Éditions Albin Michel

Il y a presque quatre ans, je publiais un dossier sur Jussi Adler Olsen, celui que j’osais qualifier de «star du roman nordique», un auteur danois qui n’a jamais déçu d’une parution à l’autre.

Et rares sont ceux – à part lui! – qui peuvent se vanter d’être aussi irréprochables!

Cet auteur a non seulement le sens de l’intrigue et du twist, mais il sait également créer de toutes pièces, et c’est là que réside sa force, des personnages vrais, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs expressions et leurs mauvaises manies, bref des gens attachants qui œuvrent comme des dingues au Département V, une équipe qui a la lourde tâche de résoudre les pires cold cases du Danemark.

Avec Sel, dixième opus en carrière, Adler Olsen manipule toujours avec soin les ficelles de ces protagonistes – Carl, Assad, Rose, Gordon et Marcus – en peaufinant une nouvelle fois leurs profils psychologiques pour leur donner plus de corps et pour les rendre plus vrais que nature à nos yeux.

Quoi de neuf au Département V, vous demandez-vous?

Dans Victime 2117, vous vous rappelez qu’on a vécu une plongée au cœur des origines d’Assad? Eh bien, dans ce nouveau roman, l’histoire est plongée au tout début de la pandémie de COVID-19, au moment où le gouvernement imposait la distanciation sociale et le confinement (ça rappelle de bons souvenirs, n’est-ce pas?) il s’attarde toujours, en toile de fond, à la situation familiale de ce cher Assad, celui qui fait rire tout le département avec ces expressions alambiquées et ces fameuses expressions sous forme de chameaux qui pètent et qui parsèment d’humour des discussions souvent graves et urgentes.

Heureusement qu’il est là dans un sens! Mais sa situation familiale est plus compliquée que jamais…

Surprise, Carl – le chef renfrogné! – est menacé d’emprisonnement pour une ancienne enquête où il aurait trempé dans l’illégalité… Disons que ça va compliquer l’enquête en cours, car à un moment il ne sera plus le bienvenu à son lieu de travail.

En somme, ce talent à «humaniser» des personnages de fiction donne à Jussi Adler Olsen toute la liberté nécessaire, un coup qu’on est bien accroché à eux, de nous happer de plein fouet avec une nouvelle enquête dont les péripéties ne déboulent jamais droit devant nous, mais de chaque côté.

Il faut avoir des yeux tout le tour de la tête, c’est moi qui vous le dis!

Vous vous demandez sans doute pourquoi il a intitulé ce roman Sel? Hélas, ce n’est pas moi qui vous donnerai la réponse, car je n’ai aucune envie de divulgâcher votre plaisir. Mais je me permets de vous dévoiler ceci: le Département V, à force de se creuser les méninges, trouvera un dénominateur commun à différentes tragédies ayant secoué le pays au cours des dernières décennies (et ce n’est pas fini): un amas de sel est retrouvé près de plusieurs victimes.

Intrigant, non?

Dans cette histoire de justiciers qui souhaitent faire le bien, mais à quel prix?, retrouvez toute l’ingéniosité de Jussi Adler Olsen au sein d’une intrigue où les interrogations sont tellement nombreuses qu’elles s’emboitent à l’instar d’une poupée russe.

En librairie depuis le 1er juin. 551 pages. 34,95 $.

Appréciation: ⭐ ⭐ ⭐ ⭐ 1/2

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