«De concert», c’est votre feuilleton dessiné de l’été!

Singeon, père d’un personnage en veste cuir à la recherche de substances et de magie, poursuit: «Le mien est un peu en marge avec un look improbable, c’est un mix de copains, de moi aussi, la façon de s’exprimer ressemble pas mal à ce que j’ai envie de dire. C’est quelqu’un qui a l’air un peu étrange mais qu’on apprend à connaître. Je vais rarement à des concerts, ceux que j’ai vu le plus c’est Kap Bambino et j’en parle en plus dans la planche. Du concert, je retiens surtout qu’au début on se fait chier, il y a toujours le truc de rejoindre des copains, que ça marche pas… voilà pourquoi mon personnage est en décalage: je suis les copains plutôt que le concert.» Beaulieu se prend la tête dans les mains: «Mais c’est horrible d’entendre ça!» Il poursuit en riant: «Sinon, Sophie est très fine aussi, elle a un regard assez acide sur les relations interpersonnelles, la séduction. Elle apporte quelque chose de très particulier. Vincent dessine la ville comme personne, avec ses détails, des vélos au style vestimentaires précis de ceux qu’il croise. On a vraiment un spectre intéressant.»

L’union fait leur force

Les deux dessinateurs concèdent que cette expérience-là leur a finalement demandé plus d’investissement que prévu. Ce qu’ils abordaient comme un projet léger s’est finalement transformé en un dépassement de soi pour chacun: «Avec Vincent et Sophie je savais qu’il fallait être à 100 % de nos capacités. Vincent est très bon… quand il me fait une planche avec un climax fou comme celle où la tête de son personnage sort de son corps et s’élève au-dessus de la ville… qu’est-ce que je peux faire après ça?» questionne Jimmy. «On met la barre toujours plus haute, chacun est exigent et on se consulte tout le temps, d’autant plus que nos personnages se rencontrent». Singeon renchérit: «Il y a une recherche des capacités personnelles, on se complète et, en même temps, on s’affirme dans nos différences. C’est le truc le plus stimulant que j’ai fait en BD jusqu’à maintenant, que ce soit d’un point de vue de la liberté de dessin et ce plaisir d’écoute».

«Voilà le point commun avec la musique! Il faut qu’on s’écoute, ne pas trop avancer ou jouer en décalage. La BD n’est pas dans cette logique-là habituellement mais on retrouve cet esprit de band que je n’ai pas connu depuis plus de 15 ans», explique Beaulieu. À Michael Bardier le mot de la fin: «Ca faisait longtemps qu’il n’y avait rien eu d’alternatif pour présenter la BD et la musique ensemble. On a eu l’occasion parfaite de mélanger ça et puis, d’un point de vu créatif, ces deux scènes sont vraiment en santé et rassembleuses».

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