LittératureBandes dessinées et romans graphiques
Crédit photo : www.facebook.com/deconcertfeuilleton
Nous sommes à la Sala Rossa, à un concert de Solids ouvert par Heat, chacun d’eux vit et perçoit sa nuit à sa façon. Derrière ce projet inédit, la maison d’édition La Mauvaise Tête, et Michaël Bardier, fondateur de l’étiquette Heavy Trip. Il nous explique: «J’ai repéré via Bandcamp que Jimmy (Beaulieu, ndlr) avait acheté les disques de Heat et Solids… il y avait quelque chose à faire avec ça».
Après quelques échanges, le concept et l’équipe se forment et ensemble, ils parient sur une histoire longue, un format qui permet le gag, une ambiance, un décor commun et des personnages travaillés.
Un concert, deux bands, quatre personnages
À un concert, on connait l’attente de la bière libératrice, les incompréhensions avec le type de la porte quand il s’agit de présenter son ticket, l’enfer de se retrouver devant deux personnes qui ont des milliards de choses à se raconter, l’excitation, l’ennui parfois. Et puis on est tous au moins l’un de ces personnages: celui qui est là pour rejoindre ses copains et boire des bières, celui pour qui le show est un prétexte pour lancer une date, celui qui écoute et observe religieusement ce qui se passe autour de lui, celui à la recherche d’adrénaline ou celui qui joue les groupies cools. Tout cet univers est retranscrit avec une grande justesse dans De concert.
Vincent Girard et Sophie Bédard n’ont malheureusement pas pu être là avec nous cet après-midi d’août à la Casa del Popolo, mais Jimmy Beaulieu et Singeon, oui. Alors, qui sont ces personnages? Pour Beaulieu qui dessine un bonhomme connaisseur, solitaire, râleur et plein de questionnements sur la gestion de sa seule présence dans la salle: «Mon personnage porte mon nom et il a mon caractère… avec une emphase sur les côtés négatifs, c’est plus drôle. Et puis je me rends très souvent seul à des shows pour écouter de la musique, pas pour jaser. Je dois avoir l’air un peu louche, je me demande parfois ce que je fais là. À force de faire ça j’ai amassé un paquet d’anecdotes que j’ai notées, la plupart des choses relatées sont du vécu, concentré en une soirée».