LittératureDans la peau de
Crédit photo : Julie Artacho
Laurent, quel plaisir d’échanger avec toi aujourd’hui! Toi qui es professeur en histoire à l’Université du Québec à Trois-Rivières, voudrais-tu nous dire à quel moment tu as eu le déclic pour cette discipline?
«Très jeune. Je ne me souviens plus exactement quand, mais c’était en France. Nous étions en voyage en Normandie pour aller voir la famille. On a une maison de campagne à Hermival-les-Vaux, non loin des plages du débarquement.»
«Un jour, mon oncle nous a emmenés découvrir Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword. Il nous a refait le jour J, simplement en nous racontant l’histoire. J’avais l’impression d’y être et je me disais: “Voilà ce que je veux faire, raconter”.»
Tu animes également l’émission L’histoire nous le dira, qui est diffusée sur ta chaîne YouTube – d’ailleurs très populaire! – et sur Radio-Canada. Voudrais-tu nous en dire plus sur ce qui t’a poussé à te lancer dans ce projet, et sur ce qui t’allume dans le fait de partager tes précieuses connaissances au grand public?
«Bien honnêtement, ça faisait longtemps que je voulais produire un contenu pour le grand public. J’ai participé à de nombreuses émissions de radio, comme Aujourd’hui l’histoire et Medium Large à Radio-Canada, ou encore à la télévision à Salut Bonjour! à TVA.»
«Je me suis dit que je pourrais faire comme tous ces youtubeurs français qui produisent et qui touchent un large public. Un matin, je me suis levé et je me suis dit que le nom L’histoire nous le dira sonnait bien, alors j’ai réservé le nom sur YouTube.»
Le 13 avril, ton essai L’Histoire nous le dira: Tabarnouche, pâté chinois et autres traits culturels du Québec est paru aux Éditions Hurtubise. Au fil des pages, tu abordes les aspects de la langue, la gastronomie, le sport, les grands événements – et même la médecine – caractéristiques de notre province, offrant ainsi une véritable «fenêtre sur la culture qui fait que le Québec est notre Québec». Qu’est-ce qui t’a donné envie d’offrir ce tour d’horizon riche et complet à tes lecteurs.trices?
«J’avais envie d’offrir des éléments qui, selon moi, permettent de comprendre ce qu’est le Québec. Il y a dans la langue, la gastronomie, le sport, la médecine ou les fêtes des éléments historiques qui sont au cœur de la vie quotidienne et qui révèlent ce que sont les marqueurs culturels. Par exemple, tout le monde connaît les sacres québécois, mais connaît-on vraiment leur histoire?»
Outre les propres recherches que tu as effectuées dans le cadre de ton métier et de ton émission, peux-tu nous dire sur quels types de documents – archives, revues de presse… – tu t’es appuyé pour réunir toutes les informations destinées à celles et ceux qui te liront?
«J’ai largement puisé dans les ouvrages de mes collègues historiennes et historiens. J’ai été amené à parler à plusieurs spécialistes, à me décentrer de mes objets d’études usuels, à m’ouvrir et à plonger dans les bibliothèques un peu partout au Québec.»
«J’avoue avoir pris un malin plaisir à lire sur des sujets aussi divers que l’histoire de Noël, des émeutes anti-vaccins en 1885, ou encore sur le sirop d’érable.»
Si tu avais la chance de revivre un événement marquant de l’histoire du Québec, peu importe l’époque et les circonstances, quel serait ton choix, et pourquoi?
«Le 13 septembre 1759. La bataille des Plaines d’Abraham. On a tellement parlé de l’importance qu’a eue cet évènement dans l’histoire du Québec qu’on oublie parfois de parler de ce qui s’est passé.»
«De mon côté, je voudrais voir, comprendre, analyser et, surtout, vérifier si ça s’est vraiment passé en 20 minutes! ;)»